Les mystérieux tigres noirs d’Inde : une beauté qui cache un lourd secret

Imaginez simplement que ses rayures noires sont tellement épaisses et si rapprochées qu’elles finissent par se toucher, recouvrant presque entièrement sa fourrure orange. De loin, il paraît donc presque tout noir. C’est une variation de couleur, un peu comme il existe des cheveux blonds, bruns ou roux chez les humains. Ce n’est donc pas une créature magique, mais le résultat d’une loterie génétique.

Aujourd’hui, on sait que cette réserve abrite la seule population viable de tigres noirs au monde. Un véritable trésor de la nature, mais un trésor fragile qui nous en dit long sur leur situation.

En contribuant à repeupler la réserve, il a transmis ce trait à une grande partie de ses descendants. Résultat : aujourd’hui, près de la moitié des tigres de la réserve ont cette robe sombre. C’est une bonne nouvelle pour le nombre de tigres, mais ça a aussi allumé un voyant rouge chez les scientifiques : celui de la consanguinité.

Le plus fou ? Les scientifiques ont testé 395 tigres vivant en dehors de la réserve de Similipal, et… aucun d’entre eux n’avait cette mutation. Cela prouve que les tigres de Similipal sont complètement isolés et ne se reproduisent qu’entre eux depuis très longtemps.

Pourquoi est-ce un problème ? Une faible diversité génétique rend une population beaucoup plus vulnérable aux maladies et aux changements environnementaux. La cause de cet isolement, c’est l’activité humaine, qui a fragmenté leur habitat et empêche les tigres de se déplacer d’une réserve à l’autre pour rencontrer de nouveaux partenaires. La réserve voisine la plus proche est à 160 km, et malheureusement, il n’y a plus de tigres là-bas.

L’enjeu pour les protecteurs de la nature n’est plus seulement d’augmenter le nombre de tigres, mais de recréer des ponts entre ces populations isolées. Le tigre noir nous montre à la fois la splendeur de la nature et l’urgence de la protéger, dans toute sa complexité.