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Alimentation Innovation Société Technologie

Cette entreprise veut vous apprendre à produire de la viande cultivée directement dans votre cuisine

 Auteur: Mathieu Gagnon
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Cette entreprise veut vous apprendre à produire de la viande cultivée directement dans votre cuisine
Crédit: freepik
Imaginez un peu. Dans votre cuisine, à côté de la cafetière et du grille-pain, il y aurait une nouvelle petite machine. Mais celle-ci ne fait ni café, ni toasts. Non, elle… fabrique de la viande. Oui, vous avez bien lu. Ce n’est pas de la science-fiction, mais l’idée très sérieuse d’une entreprise japonaise qui pourrait bien changer notre façon de manger. Fini les nouilles instantanées, le dîner du futur sera peut-être une escalope de poulet cultivée par vos soins, directement sur le plan de travail.

  L'idée un peu folle d'un scientifique rêveur

L'idée un peu folle d'un scientifique rêveur
Crédit: freepik
Derrière ce projet, il y a un homme, Yuki Hanyu, un scientifique japonais. Faut dire que l’idée lui trotte dans la tête depuis qu’il est tout gamin. En lisant des bandes dessinées de science-fiction, il se disait : « Plus tard, soit je construirai des fusées, soit je ferai de la viande en laboratoire ! ». Un de ces rêves d’enfant un peu fous ! Eh bien, il a finalement choisi la viande. Et il a créé le projet Shojinmeat, un mélange d’art et de science, pour concrétiser cette vision.

  D'où vient ce nom, « Shojinmeat » ?

D'où vient ce nom, « Shojinmeat » ?
Crédit: freepik

Le nom du projet, « Shojinmeat », n’a pas été choisi au hasard. Il fait un clin d’œil à « shojin ryori », qui est la cuisine traditionnelle des moines bouddhistes au Japon. C’est une cuisine très simple, sans viande, ni poisson, ni même ail ou oignon, pour respecter le principe de non-violence envers tous les êtres vivants. L’idée de Shojinmeat, c’est un peu la même chose : avoir le goût et la texture de la viande, sans qu’aucun animal n’ait à souffrir. C’est un mariage entre une tradition pleine de sagesse et la technologie la plus moderne.

  Mais comment ça marche, au juste ?

Mais comment ça marche, au juste ?
Crédit: freepik
Alors, comment on fabrique de la viande à partir de rien ? On dirait un tour de magie, mais c’est bien de la science. Tout commence avec un tout petit échantillon de cellules d’un animal. On les place ensuite dans une sorte de « couveuse » high-tech qu’on appelle un bioréacteur. Là, dans un environnement bien contrôlé et avec les bons nutriments, les cellules se multiplient, encore et encore. Petit à petit, elles forment un tissu qui ressemble à s’y méprendre à du muscle et du gras. C’est donc de la vraie viande, mais qui n’a jamais fait partie d’un animal vivant.

  Bientôt dans votre cuisine ? Le kit pour tous

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Crédit: freepik

D’habitude, ce genre de procédé se fait dans d’immenses cuves de laboratoire. Mais la société de M. Hanyu, IntegriCulture, a réussi à créer une version miniature. Une petite machine, pas plus grosse qu’une friteuse à air chaud, que l’on pourrait poser dans sa cuisine. M. Hanyu pense même qu’on devrait pouvoir acheter tout le nécessaire dans les supermarchés ou sur internet pour un total d’environ 60 000 yens, soit à peu près 370 euros. Leur site web propose même un guide gratuit pour les plus bricoleurs ! Apparemment, la méthode fonctionne particulièrement bien avec le poulet pour le moment.

  Est-ce que les gens sont prêts à en manger ?

Est-ce que les gens sont prêts à en manger ?
Crédit: freepik
C’est bien beau tout ça, mais la vraie question, c’est : est-ce qu’on en voudra dans nos assiettes ? Pas si simple. Un sondage réalisé en 2024 aux États-Unis a montré que près d’une personne sur trois (33 %) refuserait catégoriquement ne serait-ce que de goûter à du poulet de laboratoire. Il y a un blocage, une sorte de méfiance, voire de dégoût, face à ce qu’on ne connaît pas. Et c’est assez normal, j’imagine, quand on touche à quelque chose d’aussi intime que la nourriture.

  Un plus pour la planète ? Pas si sûr...

Un plus pour la planète ? Pas si sûr...
Crédit: freepik
On pourrait croire que c’est une solution miracle pour l’environnement. Moins d’élevages, donc moins de pollution… Eh bien, attention aux conclusions trop rapides. Certaines études très sérieuses suggèrent que la production à grande échelle de cette viande de culture pourrait en fait générer entre 4 et 25 fois plus de gaz à effet de serre que l’élevage de bœuf. Ça donne à réfléchir, n’est-ce pas ? Le bilan écologique n’est donc pas encore très clair.

  Conclusion : Alors, on s'y met quand ?

Conclusion : Alors, on s'y met quand ?
Crédit: freepik
Alors, cette viande du futur, bonne ou mauvaise idée ? Pour l’instant, c’est difficile à dire. C’est peut-être une simple curiosité qui restera dans les laboratoires, ou peut-être que nos petits-enfants trouveront ça tout à fait normal. Qui sait. Le chemin est encore long avant de la voir sur les étals de nos marchés. Et puis, si l’idée ne vous séduit pas, il y a d’autres pistes pour l’alimentation de demain… comme les pâtes aux insectes ou le steak de python. Oui, oui, vous avez bien lu. L’avenir nous réserve bien des surprises !

Selon la source : iflscience.com

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