Automne : si vous êtes plus fatigué en ce moment, voici pourquoi (et comment y remédier)
Auteur: Adam David
Les feuilles tombent, les jours raccourcissent, et avec eux, notre énergie semble s’évaporer. Ce n’est pas qu’une simple impression : ce coup de fatigue automnal, parfois teinté de mélancolie, a des racines bien réelles dans notre biologie. Alors, que se passe-t-il vraiment dans notre corps quand le thermomètre chute et que le ciel s’assombrit ?
Le grand responsable : le manque de lumière
Notre corps est une mécanique de précision, réglée par une horloge interne, le fameux rythme circadien. Le chef d’orchestre de cette horloge, c’est la lumière du jour. Elle lui indique quand il est temps de s’activer et quand il faut se préparer au repos. Le problème, c’est que l’automne vient perturber ce bel équilibre.
Quand la lumière naturelle se fait plus rare, notre horloge interne se dérègle. Le cerveau, un peu perdu, peine à faire la différence entre le jour et la nuit. Conséquence directe : la mélatonine, l’hormone du sommeil, est parfois sécrétée en pleine journée, provoquant cette sensation de somnolence tenace qui nous poursuit jusqu’au soir.
Quand le moral flanche avec le soleil
Mais la fatigue n’est pas la seule à nous jouer des tours. Le manque de lumière affecte aussi notre humeur, et pour cause : il diminue la production de sérotonine. Ce neurotransmetteur, souvent surnommé l’hormone du bien-être, est un régulateur clé de notre moral, de notre appétit et de notre anxiété.
Avec un taux de sérotonine en baisse, on se sent plus irritable, moins motivé, et l’envie de rester sous la couette prend le dessus. Ce n’est donc pas un hasard si le « blues de l’hiver » commence souvent à pointer le bout de son nez dès les premières semaines de l’automne.
L'engrenage de l'inactivité
Le temps maussade et le froid nous poussent à rester à l’intérieur, à délaisser nos habitudes sportives. C’est un réflexe tout à fait compréhensible, mais qui nous enferme dans un véritable cercle vicieux. Moins on bouge, plus on se sent fatigué.
L’activité physique, même modérée, est pourtant l’une des clés pour maintenir un bon niveau d’énergie et favoriser un sommeil de qualité. En la négligeant, on prive notre corps d’un stimulant naturel et on rend nos nuits moins réparatrices. La fatigue du lendemain n’en est que plus grande.
Reprendre le pouvoir : les gestes qui sauvent
Heureusement, on n’est pas condamné à subir cette léthargie. La première arme, et la plus simple, est à portée de main : la lumière du jour. Il faut s’exposer, même quand le ciel est voilé. « Profitez du déjeuner pour marcher 10 à 15 minutes », conseille Flore Sinturel, chronobiologiste à l’Université de Genève. Un conseil simple qui peut tout changer pour aider notre horloge biologique à se resynchroniser.
Le soir, à l’inverse, on baisse les feux. Éviter les écrans et les stimulations intenses avant de dormir aide le cerveau à comprendre qu’il est temps de passer en mode repos. Un bon livre est souvent un meilleur allié qu’une série sur tablette.
Et si la balade ne suffit pas ?
Pour les cas où la fatigue est plus marquée, d’autres solutions existent. La luminothérapie, par exemple, consiste à s’exposer chaque matin à une lampe imitant la lumière naturelle. C’est un peu comme s’offrir un bain de soleil matinal, sans quitter son salon, pour donner à son cerveau le signal du réveil.
On pense aussi à la vitamine D, que notre peau synthétise principalement grâce au soleil. En automne et en hiver dans nos latitudes, une supplémentation, sur avis médical, peut s’avérer utile pour compenser le manque d’exposition et soutenir notre système immunitaire, lui aussi mis à rude épreuve.
s'adapter plutôt que lutter
Finalement, cette fatigue automnale est une réaction tout à fait naturelle de notre organisme face à un changement d’environnement brutal. Plutôt que de la voir comme un ennemi à abattre, il s’agit peut-être simplement d’écouter son corps et de lui donner ce dont il a besoin : un peu plus de lumière, du mouvement et du repos.
Une manière de mieux vivre la saison, sans la laisser nous épuiser, et de se rappeler que même les arbres ont besoin de ralentir pour mieux repartir au printemps.
Selon la source : passeportsante.net