La Chine construit un monstre nucléaire : le supercarrier qui veut pulvériser la suprématie de l’US Navy
Auteur: Simon Kabbaj
C’est une nouvelle qui a l’effet d’une bombe dans les couloirs du Pentagone à Washington. La Chine a officiellement commencé à construire son quatrième porte-avions. Mais ce n’est pas n’importe quel navire. Il s’agit du Type 004, un monstre à propulsion nucléaire, un géant des mers qui pourrait bien changer les règles du jeu sur tous les océans du monde. L’ambition de Pékin est claire : en finir avec la suprématie de la marine américaine, qui dure depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Qu'est-ce que ce nouveau porte-avions, le Type 004 ?
Imaginez un navire de guerre si grand qu’il pèserait entre 110 000 et 120 000 tonnes. C’est plus lourd que trois de nos plus gros navires de guerre réunis. Mis bout à bout, il serait plus long que trois terrains de football. La construction de ce colosse a été confirmée par des images satellites prises le 29 septembre dernier au-dessus du chantier naval de Dalian, en Chine. Ce ne sera pas seulement le plus grand navire de guerre jamais construit en Asie, il est conçu pour rivaliser directement avec les meilleurs porte-avions américains, la classe Gerald R. Ford. C’est un véritable tremblement de terre géopolitique.
Le secret du géant : son cœur nucléaire
La plus grande différence avec les porte-avions chinois précédents, c’est sa motorisation. Le Type 004 sera propulsé par des réacteurs nucléaires. Pour faire simple, c’est comme avoir un moteur qui n’a presque jamais besoin de faire le plein. Un porte-avions classique doit être ravitaillé en carburant tous les dix jours, ce qui le rend dépendant et vulnérable. Avec la propulsion nucléaire, le Type 004 pourra naviguer pendant des mois, voire des années, sans s’arrêter, sur n’importe quel océan de la planète. C’est un avantage stratégique énorme qui, jusqu’à présent, était presque exclusivement réservé aux Américains et aux Français.
Une technologie de pointe pour lancer ses avions
Pour lancer ses avions, ce navire utilisera une technologie de pointe appelée catapultes électromagnétiques (EMALS). Pensez à une sorte de lance-pierre géant et ultra-moderne qui utilise l’électricité pour propulser les avions. C’est plus doux pour les appareils, plus rapide, et ça permet de lancer des avions plus lourds, chargés à bloc avec des armes et du carburant. Les Américains ont cette technologie sur leurs derniers porte-avions, et les Chinois ont montré qu’ils la maîtrisaient aussi. Le Type 004 devrait en avoir quatre, lui permettant de lancer un grand nombre d’avions en très peu de temps, ce qui est crucial dans une situation de combat.
Une véritable armée volante sur son dos
La vraie force de ce porte-avions, c’est ce qu’il transporte. On estime qu’il pourra accueillir plus de 90 appareils. C’est une véritable armada volante. Au cœur de cette flotte, on trouvera des chasseurs furtifs J-35, conçus pour être invisibles aux radars et rivaliser avec les F-35 américains. Il y aura aussi des avions de guet KJ-600, qui sont comme des tours de contrôle volantes capables de surveiller l’espace aérien à des centaines de kilomètres. Et bien sûr, des hélicoptères et des drones de combat de nouvelle génération. C’est une force de frappe capable de dominer le ciel n’importe où.
Pourquoi est-ce un tournant pour le monde ?
Ce navire n’est pas qu’un exploit technique, il change complètement la donne stratégique. Son objectif principal est de donner à la Chine les moyens de dominer la région Indo-Pacifique, et notamment de faire pression sur Taïwan. Avec un tel navire, la Chine peut créer une bulle de protection autour de ses côtes, rendant très difficile toute intervention américaine en cas de conflit. Il pourra aussi sécuriser les routes commerciales vitales pour la Chine, notamment dans l’océan Indien. En bref, la Chine passe d’une puissance régionale à une puissance navale mondiale.
Une nouvelle course aux armements sur les mers
L’arrivée de ce géant ne reste pas sans réponse. Les États-Unis sont évidemment très inquiets et cherchent à accélérer la construction de leurs propres navires. Mais les voisins de la Chine sont aussi en état d’alerte. Le Japon transforme ses propres navires pour accueillir des avions de chasse. L’Australie veut s’équiper de sous-marins nucléaires. L’Inde développe elle aussi ses porte-avions. On assiste au début d’une nouvelle course aux armements navale, une spirale dangereuse qui rend la région la plus peuplée du monde de plus en plus instable.
Les faiblesses du colosse chinois
Malgré cette démonstration de force, tout n’est pas parfait pour la Chine. Son plus grand défaut, c’est son manque d’expérience. Les Américains opèrent des porte-avions depuis un siècle, ils ont connu des guerres, des accidents, et ont appris de leurs erreurs. Les marins et pilotes chinois, eux, n’ont jamais connu le feu du combat. L’art de faire fonctionner une telle machine de guerre en situation de stress est quelque chose qui ne s’apprend pas dans les livres. De plus, il existe encore probablement des retards technologiques dans certains domaines clés, comme les sous-marins qui doivent protéger le porte-avions. Ce sont des faiblesses qu’un adversaire expérimenté pourrait exploiter.
Conclusion : les océans ne seront plus jamais les mêmes
La construction du Type 004 est bien plus que l’arrivée d’un nouveau bateau. C’est le symbole d’un monde qui change. Pour la première fois depuis près de 80 ans, la domination américaine sur les mers est ouvertement contestée par une puissance capable de rivaliser technologiquement. Nous entrons dans une nouvelle ère, plus incertaine et potentiellement plus dangereuse. Ce monstre d’acier qui prend forme dans un chantier naval en Chine n’est pas seulement un navire, c’est l’incarnation d’une nouvelle superpuissance qui veut sa place au soleil, et qui est prête à se donner les moyens de la prendre.
Selon la source : energy-reporters.com