On entend partout qu’il faut fuir les bouteilles en plastique pour éviter d’avaler des microplastiques. La solution logique, ce serait de se tourner vers les bouteilles en verre, n’est-ce pas ? Eh bien, accrochez-vous : une étude française récente vient de tout remettre en question. Des chercheurs ont analysé plusieurs boissons vendues en France et, croyez-le ou non, ils ont trouvé des microplastiques partout, y compris dans les bouteilles en verre ! Alors, comment est-ce possible ? Le verre est-il vraiment une alternative plus saine, ou cachait-il un danger que l’on ne soupçonnait pas ?
Le problème des microplastiques, un envahisseur invisible
Avant d’aller plus loin, rappelons à quel point les microplastiques sont partout. Depuis les années 50, notre production de plastique a explosé, et une grande partie finit dans la nature. En se dégradant, ces plastiques se transforment en particules minuscules qui envahissent tout : les océans, les montagnes, et même nos corps. Des études ont montré qu’on en retrouve dans notre côlon, nos poumons, et même notre cerveau ! Selon un rapport parlementaire, ils pourraient atteindre jusqu’à 0,5% du poids de notre tissu cérébral. On ne connaît pas encore tous les risques pour la santé, mais certaines études suggèrent un lien possible avec des crises cardiaques, des cancers de l’estomac ou des AVC.
L'étude française qui change tout
C’est là qu’intervient l’étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). Les scientifiques ont analysé toutes sortes de boissons : de l’eau en bouteille, des sodas, des bières, du vin, des thés glacés… Le verdict est sans appel : toutes les boissons contenaient des microplastiques. Mais c’est la comparaison entre les contenants qui est la plus surprenante. Alors que l’eau en bouteille plastique contenait relativement peu de particules (2,9 par litre), les boissons en bouteilles de verre en contenaient souvent bien plus !
Mais d'où viennent les microplastiques dans le verre ?
Alors, comment le plastique peut-il se retrouver dans une bouteille en verre ? La réponse est aussi simple que déconcertante : ça vient de la capsule ! Les chercheurs ont découvert que les microplastiques trouvés dans les boissons correspondaient parfaitement à la composition et à la couleur des matériaux des capsules métalliques peintes. C’est l’abrasion des capsules, le frottement lors du stockage et de la manipulation à grande échelle, qui libère des fragments de polyester dans la bouteille avant même qu’elle ne soit scellée. Le coupable n’était pas le contenant, mais le bouchon !
Y a-t-il une solution simple ?
La bonne nouvelle, c’est que les chercheurs ont aussi une solution. Ils suggèrent que le simple fait de laver les capsules avant de sceller les bouteilles pourrait réduire considérablement la contamination. C’est une mesure simple que les industriels pourraient mettre en place. Pour le vin, le problème est différent car on utilise souvent des bouchons en liège. Mais cela montre que chaque détail de l’emballage compte.
Que peut-on faire à notre niveau, en tant que consommateur ?
Même si nous ne contrôlons pas les processus industriels, nous pouvons agir pour limiter notre exposition. Voici quelques conseils simples :
- Si l’eau de votre robinet est potable, c’est probablement la meilleure option. Utilisez une gourde réutilisable en acier inoxydable ou une bouteille en verre que vous remplissez vous-même.
- Évitez de mettre des liquides chauds dans des contenants en plastique (même réutilisables), car la chaleur accélère la libération de particules de plastique.
- Pour les boissons en bouteille, il n’y a pas de solution miracle, mais être conscient du problème est déjà un premier pas.
Ces gestes ne nous protègeront pas à 100%, car les microplastiques sont déjà partout, mais ils peuvent aider à réduire la dose que nous ingérons chaque jour.
Conclusion : le choix du contenant, un vrai casse-tête
Cette étude française a complètement retourné notre croyance que le verre était forcément mieux que le plastique en matière de microplastiques. Elle nous rappelle que la pollution plastique est si omniprésente qu’elle se niche dans les endroits les plus inattendus, comme les capsules de nos bouteilles. La solution n’est donc pas simplement de changer de type de bouteille, mais de repenser tout notre système de consommation et d’emballage. En attendant, le geste le plus sûr reste de privilégier l’eau du robinet et les contenants réutilisables, en espérant que les industriels prendront leurs responsabilités pour rendre nos boissons plus propres.
Selon la source : anses.fr