Une femme de 42 ans, squelettique, retrouvée après 27 ans enfermée par ses parents

L’histoire commence en 1998, dans la ville de Swietochlowice, en Pologne. Une adolescente de 15 ans, connue uniquement sous le nom de ‘Mirella’, disparaît des radars. Ses parents racontent alors aux voisins qu’elle a fugué, qu’elle est partie. Et tout le monde les croit. Pendant 27 ans, personne ne posera plus de questions. Mirella est effacée de la vie du quartier, comme si elle n’avait jamais existé.

Le secret a finalement éclaté en juillet de cette année, presque par hasard. La police est appelée au domicile familial pour un ‘tapage’. En entrant, ils découvrent Mirella. Mais ce n’est plus l’adolescente d’autrefois. Le site d’information polonais Fakt décrit une femme de 42 ans ‘décharnée, avec des blessures aux jambes allant jusqu’à l’os’. Elle aurait passé la majeure partie de sa vie confinée dans une seule pièce, sans aucun contact avec le monde extérieur. Malgré son état, et alors que la propriétaire des lieux, âgée de 82 ans, niait tout problème, Mirella a simplement dit que ‘tout allait bien’.

Heureusement, les policiers n’ont pas écouté et ont appelé une ambulance. Et ils ont bien fait. À l’hôpital, les médecins ont été formels : à cause de l’infection de ses blessures, Mirella était ‘à quelques jours de la mort‘. Elle a dû passer les deux mois suivants à l’hôpital pour être soignée. Une de ses voisines et amie d’enfance, Luiza, l’a revue pour la première fois à sa sortie de la maison. ‘Elle ressemblait à une vieille dame’, a-t-elle témoigné, se souvenant de l’adolescente ‘pleine de santé’ avec qui elle jouait avant sa disparition.

Le calvaire de Mirella n’est pas terminé. Elle doit maintenant faire face à une réalité administrative absurde : elle n’existe pas. ‘Elle n’a pas d’assurance, n’est même pas inscrite comme chômeuse, n’a pas d’argent, et n’existe pas aux yeux du système’, explique Aleksandra Salbert, l’une des organisatrices d’une collecte de fonds lancée par ses anciennes amies. ‘Elle n’a jamais été chez un médecin, elle n’a pas de carte d’identité’. À 42 ans, Mirella doit recommencer sa vie de zéro, comme si elle venait de naître.

Face à ce drame, un élan de solidarité s’est créé. Ses amies d’enfance, qui ne l’ont jamais oubliée, se sont mobilisées. ‘Nous allions à l’hôpital presque tous les jours. Mirella est une fille très gentille, elle a tellement de rêves’, raconte Aleksandra. Elles lui ont acheté des produits de soin, une veste, des chaussures, ‘car elle n’avait rien’. Elles ont lancé une cagnotte en ligne pour l’aider sur le long terme, notamment pour lui fournir une assistance juridique. C’est un petit rayon de lumière dans une histoire d’une noirceur absolue.

L’histoire de Mirella est un rappel glaçant que les pires horreurs peuvent se dérouler juste à côté de chez nous, dans le silence et l’indifférence. Pour elle, le chemin de la reconstruction sera long et difficile. Réapprendre à vivre, à faire confiance, à affronter un monde qui a changé du tout au tout en 27 ans. Son histoire, bien qu’extrême, n’est malheureusement pas un cas isolé, et nous interroge sur notre capacité à voir et à protéger les plus vulnérables. Que sont devenus ses parents ? L’enquête devra le déterminer. Pour l’instant, l’urgence est d’aider Mirella à retrouver une place dans ce monde qui l’avait oubliée.

Selon la source : ladbible.com