Le géant d’acier a enfin tenu ses promesses. Lundi soir, la mégafusée Starship de SpaceX a réussi son onzième vol d’essai, le deuxième succès complet d’affilée, redonnant des couleurs à une NASA pressée de retourner sur la Lune. Un soulagement palpable, alors que l’ombre de la Chine et de ses ambitions lunaires plane sur le programme américain Artemis.
Après la pluie de critiques, le temps des succès
Pourtant, le chemin fut semé d’embûches. Il n’y a pas si longtemps, les échecs spectaculaires de Starship alimentaient les doutes, y compris au sein des comités de la NASA. On se souvient des explosions de l’étage supérieur, en vol ou même au sol, comme en juin dernier. Ces revers en série avaient jeté un froid sur le calendrier de la mission Artemis III, censée ramener des astronautes sur la Lune.
Chaque échec repoussait l’échéance, initialement fixée à 2027, puis décalée à 2028. Pendant ce temps, Pékin avance ses pions, visant un vol habité vers notre satellite d’ici 2030. La crainte de voir les États-Unis se faire coiffer au poteau, plus de cinquante ans après Apollo, devenait de plus en plus concrète.
Un ballet mécanique parfaitement exécuté
Mais que s’est-il passé de si différent ce lundi, au-dessus du Texas ? À 18h25, la fusée la plus puissante jamais construite s’est arrachée du sol dans un vacarme assourdissant. La première étape critique, la séparation du propulseur Super Heavy, s’est déroulée sans accroc. Ce dernier est ensuite venu amerrir en douceur dans le golfe du Mexique, une manœuvre contrôlée qui préfigure sa future récupération par les bras mécaniques de la tour de lancement.
Pendant ce temps, l’étage supérieur, le vaisseau Starship lui-même, a poursuivi sa course vers l’espace. Là-haut, il a parfaitement exécuté sa partition : simulation de déploiement de satellites via une trappe latérale, puis rallumage d’un de ses moteurs pour simuler une rentrée atmosphérique. Un peu plus d’une heure après son départ, il terminait son voyage dans l’océan Indien.
Le diable se cachait dans les détails techniques
Ce succès n’est pas le fruit du hasard, mais de mois de travail acharné pour résoudre des problèmes complexes. Le bouclier thermique réutilisable, indispensable pour survivre à la rentrée atmosphérique, a été un véritable casse-tête pour les ingénieurs d’Elon Musk, nécessitant neuf mois de mise au point entre deux vols.
Un autre défi de taille reste cependant à relever, et il est crucial pour les missions lunaires : le ravitaillement en orbite. Cette capacité, qui permettra à Starship de faire le plein avant de s’élancer vers la Lune, n’a toujours pas été testée en conditions réelles. C’est sans doute la prochaine grande étape que tout le secteur aura à l’œil.
Un message clair envoyé à la Chine
Au-delà de la prouesse technique, ce vol réussi est un acte politique. Il permet à la NASA de réaffirmer sa confiance dans le partenariat avec SpaceX, malgré la pression accrue depuis le retour de Donald Trump sur la scène politique. Le contrat de 2,9 milliards de dollars pour développer la version lunaire de Starship (le HLS) semble aujourd’hui bien plus solide.
Sean Duffy, administrateur par intérim de l’agence spatiale, ne s’y est pas trompé, balayant l’idée d’un recul américain. « L’Amérique a été leader dans l’espace dans le passé, et nous allons continuer à rester leader », a-t-il martelé récemment. Un message directement adressé à la concurrence internationale, et surtout à Pékin.
la fin d'un chapitre, le début d'un autre
Ce onzième vol était, semble-t-il, le dernier pour ce prototype de Starship. SpaceX se tourne désormais vers la version 3 de sa mégafusée, qui devrait intégrer toutes les leçons apprises. La route vers la Lune est encore longue et complexe, mais avec ce succès, un verrou psychologique et technique a sauté. La course est plus que jamais relancée.
Selon la source : trustmyscience.com