Perdre ses cheveux est bien plus qu’une question d’esthétique pour des millions d’hommes. C’est une angoisse, parfois une véritable souffrance. Le Finastéride, longtemps perçu comme la solution quasi-miraculeuse, vient pourtant de révéler une face bien plus sombre. Les autorités sanitaires européennes et françaises tirent la sonnette d’alarme : ce traitement pourrait être lié à des pensées suicidaires.
Un tournant officiel et inquiétant
C’est un tournant majeur pour un médicament prescrit depuis plus de vingt ans. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), en accord avec son homologue européenne, a officiellement reconnu ce que de nombreux témoignages laissaient craindre. Un lien a été établi entre la prise de Finastéride, que ce soit pour la calvitie (Propecia, 1 mg) ou pour des problèmes de prostate (Proscar, 5 mg), et l’émergence d’idées noires, voire de comportements suicidaires. Le doute n’est plus permis, la prudence est désormais de mise.
Comment un traitement capillaire peut-il affecter l'esprit ?
Le mécanisme du Finastéride est purement hormonal. Il bloque une enzyme (la 5-alpha-réductase) pour réduire le taux de dihydrotestostérone (DHT), l’hormone qui atrophie les follicules pileux. Si l’on connaissait déjà ses effets secondaires sur la sphère sexuelle – baisse de libido, troubles de l’érection –, on découvre aujourd’hui que son action sur les hormones pourrait avoir des répercussions bien plus profondes sur l’équilibre psychique. Le cerveau est aussi une affaire d’hormones, après tout.
Des données de surveillance qui ont forcé la décision
Cette décision ne sort pas de nulle part. Elle s’appuie sur une analyse minutieuse des données de pharmacovigilance, ces signalements d’effets indésirables remontés par les patients et les médecins à travers toute l’Europe. Selon l’UFC-Que Choisir, l’accumulation de cas a rendu l’évidence impossible à ignorer. Concrètement, les mentions « pensées suicidaires » et « comportement suicidaire » devront désormais figurer noir sur blanc sur les notices. Un avertissement qui change tout.
Pour les patients, la vigilance devient une question de vie
Pour un homme qui, comme beaucoup, commence un traitement pour une calvitie naissante, le dialogue avec son médecin ne peut plus être le même. Le prescripteur a maintenant le devoir d’informer clairement sur ce risque. Et pour le patient, l’enjeu passe d’une simple routine cosmétique à une surveillance active de sa santé mentale. La moindre alerte, qu’il s’agisse d’une tristesse persistante, d’une perte d’intérêt soudaine ou d’idées sombres, doit entraîner une réaction immédiate.
Stopper le traitement, et vite
Que faire si ces symptômes apparaissent ? La consigne des autorités sanitaires est sans équivoque : il faut arrêter le traitement sur-le-champ. Pas demain, pas la semaine prochaine. Immédiatement. La seconde étape est de consulter un médecin en urgence pour évaluer la situation. Il est crucial de ne pas rester seul avec ces pensées. En parler à un proche ou appeler une ligne d’écoute, comme le 3114 en France, peut littéralement sauver une vie.
le vrai prix de l'image de soi
Le Finastéride reste autorisé et efficace pour beaucoup, mais une ombre plane désormais sur ce traitement longtemps banalisé. Si l’association statistique ne vaut pas causalité directe pour chaque individu, le risque est suffisamment réel pour imposer la plus grande prudence. Cette affaire soulève une question plus large : jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour préserver une image ? Une interrogation qui, pour certains, pourrait bien devenir une question de vie ou de mort.
Selon la source : passeportsante.net