Coca-Cola, Ferrero, Danone : voici pourquoi les géants de l’industrie alimentaire refusent d’afficher le Nutri-Score sur leurs produits !
Auteur: Adam David
On le connaît tous, ce petit logo coloré qui clignote sur nos emballages. Le Nutri-Score est devenu pour beaucoup un repère, presque un réflexe. Mais en 2025, ses règles se durcissent, et la nouvelle version ne plaît pas à tout le monde. Au point que certains géants de l’agroalimentaire, de Danone à Coca-Cola, ont décidé de lui tourner le dos. Un retrait qui interroge.
Un algorithme plus sévère qui rebat les cartes
Concrètement, qu’est-ce qui change ? L’algorithme a été mis à jour pour coller de plus près aux recommandations nutritionnelles européennes, en pénalisant plus lourdement le sucre et le sel. Pour certains, la nouvelle est bonne : les huiles d’olive ou de colza sont mieux notées. Mais pour beaucoup d’autres, c’est la douche froide.
Les céréales Chocapic de Nestlé passent d’un A flatteur à un C, le lait Grandlait de Candia glisse de A à B, et certains yaourts à boire comme le Mini Yop dégringolent carrément de B à D. Fait amusant, le thon Petit Navire, lui, fait le chemin inverse et passe de B à A. Une bonne surprise qui montre que tout n’est pas qu’une question de marketing.
Le retrait stratégique de certains industriels
Cette nouvelle notation, forcément, a fait grincer des dents. Plutôt que de voir leurs produits phares mal notés, certaines marques ont préféré quitter le navire. C’est le cas de Danone, qui a discrètement retiré le Nutri-Score de ses célèbres Actimel, Activia ou encore Danonino, des produits souvent perçus comme sains mais riches en sucres ajoutés. Même son de cloche chez Bjorg, spécialiste du bio, qui l’a abandonné pour ses biscuits et céréales.
Ceux qui ont toujours dit non
À côté de ces nouveaux déserteurs, il y a les opposants historiques. Des poids lourds comme Ferrero, Coca-Cola ou le groupe Lactalis (Président, Lactel) n’ont jamais voulu entendre parler du Nutri-Score. Leur argument ? Le logo serait « trop simpliste », incapable de rendre compte de la complexité d’un aliment, comme sa teneur en calcium ou son degré de transformation. Un discours qui peine à convaincre les autorités sanitaires, pour qui le logo a le mérite de la clarté : permettre de comparer deux produits similaires en un clin d’œil.
Un enjeu de santé publique, chiffres à l'appui
Derrière cette bataille de l’étiquetage, l’enjeu est colossal. On parle de santé publique. Le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) le rappelle sans détour : une mauvaise alimentation serait responsable de 11 millions de décès chaque année dans le monde. C’est plus que le tabac.
Les chiffres sont têtus : les personnes consommant le plus d’aliments mal notés voient leur risque de cancer augmenter de 7 % et leur mortalité globale de 6 %. « Le Nutri-Score ne fait que traduire des preuves scientifiques pour guider les citoyens », martèle la Dre Mélanie Deschasaux du CIRC. Pour des millions de personnes obèses en France, cet outil n’est pas un gadget, mais une boussole.
Une bataille qui se joue aussi à l'échelle européenne
Le combat dépasse largement les frontières de l’Hexagone. Si six pays européens l’ont officiellement adopté, sa généralisation se heurte à un mur, notamment celui de l’Italie. Rome bloque le projet au nom de la « défense du patrimoine culinaire », craignant une stigmatisation de ses fromages ou de sa charcuterie. Une position qui complique sérieusement l’ambition d’un affichage harmonisé et obligatoire pour tous les produits vendus dans l’Union.
vers une obligation européenne ?
Le divorce est donc consommé entre le Nutri-Score et une partie de l’industrie. Pourtant, le dispositif reste volontaire. Pour l’instant. Car du côté des consommateurs, le plébiscite est là : selon Santé publique France, les Français le jugent utile et fiable. Reste à savoir si la pression des associations et des autorités sanitaires suffira à l’imposer à tous, au nom d’un principe simple : la transparence dans nos assiettes.
Selon la source : passeportsante.net