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Deux des plus grands séismes du monde semblent être synchronisés

Auteur: Mathieu Gagnon

2025-10-17 20:23:10

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Crédit: freepik

Sur la côte ouest des États-Unis, beaucoup de gens vivent avec la peur du « Big One ». C’est le nom qu’on donne à ce tremblement de terre massif qui, un jour ou l’autre, frappera la région. Mais voilà qu’une nouvelle étude vient tout chambouler. La bonne nouvelle, c’est que cette idée d’un seul énorme séisme pourrait être fausse. La mauvaise ? C’est qu’on pourrait en avoir deux à la place, l’un après l’autre.

Imaginez un peu le scénario. C’est ce que des scientifiques nous demandent de faire, et ça fait un peu froid dans le dos.

La zone de Cascadia, un géant endormi sous l'océan

Pour comprendre, il faut d’abord parler de la zone de subduction de Cascadia. C’est un nom un peu compliqué pour décrire une zone immense, qui va de Vancouver au nord de la Californie. Là, sous l’océan, une petite plaque tectonique (un morceau de la croûte terrestre) est en train de glisser sous la grande plaque nord-américaine.

Le problème, c’est que parfois, ça coince. L’énergie s’accumule pendant des centaines d’années… et quand ça lâche d’un coup, ça provoque un « méga-séisme ». On parle ici de tremblements de terre d’une puissance phénoménale, de magnitude 9 ou plus, capables de créer des tsunamis dévastateurs. C’est le même type de séisme qui a frappé le Chili en 1960 ou l’Alaska en 1964.

Le lien inattendu avec la célèbre faille de San Andreas

Tout le monde a déjà entendu parler de la faille de San Andreas, cette cicatrice qui traverse la Californie. La nouvelle découverte, c’est que ces deux zones pourraient être connectées. Selon Chris Goldfinger, le scientifique qui a mené l’étude, un grand séisme à Cascadia aurait de très fortes chances de déclencher, peu de temps après, un autre séisme majeur sur la faille de San Andreas.

Il l’a dit lui-même : « Si j’étais dans ma ville natale de Palo Alto et que Cascadia se déclenchait, je pense que je conduirais vers l’est ». C’est dire à quel point le risque lui paraît élevé.

Une découverte faite... par erreur !

Le plus incroyable, c’est que cette découverte est le fruit du hasard. L’équipe de chercheurs s’est trompée de quelques dizaines de kilomètres dans ses coordonnées GPS lors d’une expédition en mer. Au lieu de pester, ils ont décidé de prélever un échantillon du fond marin là où ils se trouvaient.

En analysant cette carotte de sédiments, ils ont vu quelque chose de très bizarre. Normalement, les couches de sable et de boue s’empilent logiquement. Là, ils ont trouvé des couches qui semblaient « à l’envers ». En réalité, il s’agissait de deux couches distinctes déposées l’une sur l’autre dans un intervalle de temps très court. La seule explication logique : un premier événement (Cascadia) a déposé une fine couche, puis un second, beaucoup plus puissant (San Andreas), en a déposé une plus épaisse juste au-dessus.

Comment un séisme peut-il en déclencher un autre ?

Alors, comment est-ce possible ? Le professeur Goldfinger utilise une image simple : celle d’une vieille radio. Quand vous tournez le bouton pour trouver une station, vous synchronisez votre appareil sur une fréquence. De la même manière, il semble que ces deux failles géantes puissent se « synchroniser ».

L’une met l’autre sous tension, la rendant plus fragile et prête à céder. Le séisme de Cascadia ne serait alors que la petite poussée qui manque pour que la faille de San Andreas se rompe à son tour. Les deux événements seraient liés, formant une terrible paire.

Quelles seraient les conséquences d'un tel 'doublé' ?

Un seul de ces séismes serait déjà une catastrophe nationale. Alors les deux en même temps, ou à quelques jours d’intervalle ? C’est un scénario digne d’un film catastrophe. Les ressources de tout le pays seraient nécessaires pour répondre à une seule de ces urgences.

Si les deux se produisaient, on aurait potentiellement San Francisco, Portland, Seattle et Vancouver, toutes de grandes villes, en état d’urgence en même temps. Les secours seraient complètement dépassés. C’est une perspective qui donne le vertige.

Y a-t-il une lueur d'espoir dans ce sombre tableau ?

Oui, il y a tout de même un petit point moins négatif. Premièrement, le séisme de Cascadia pourrait servir d’alerte. Si il se produit, les habitants de Californie sauraient qu’ils doivent se préparer à une forte secousse. Deuxièmement, l’intervalle entre les deux pourrait ne pas être de quelques minutes.

Selon le scientifique, même si les failles sont synchronisées, le temps entre les deux séismes pourrait être de plusieurs décennies. Cela laisserait du temps, mais la menace resterait bien présente.

Conclusion : Un avertissement à prendre très au sérieux

Au final, cette étude n’est pas là pour faire paniquer, mais pour avertir. Elle montre que nous devons être mieux préparés à ce genre de scénario. Comme le dit tristement Chris Goldfinger, « notre niveau de préparation est faible ». Il conclut en disant que toutes ces zones ont été construites au-dessus de « bombes à retardement ».

Le message est donc clair : pour les autorités comme pour les habitants, il est plus que jamais temps de prendre la menace au sérieux et de se préparer au pire, en espérant qu’il n’arrive jamais.

Selon la source : iflscience.com