Le Plomb : L’ennemi secret qui aurait causé la fin de Néandertal ?

Dans la grande majorité de ces dents, ils ont trouvé du plomb. Et pas juste des petites traces. On parle ici d’une exposition importante, même dans des fossiles vieux de 1,8 million d’années. C’est bien plus ancien que tout ce qu’on pouvait imaginer. Avant ça, on pensait que les gros problèmes de plomb avaient commencé avec les Romains et leurs fameux tuyaux. Il semblerait qu’on se soit trompé de quelques millions d’années.

Le problème, c’est que le sol et les roches de ces grottes contiennent souvent du plomb. L’eau qui s’infiltrait et coulait à l’intérieur transportait ce poison, et ils la buvaient tous les jours. L’exposition commençait donc dès le plus jeune âge, pile au moment où le cerveau est le plus fragile. C’est un peu comme si les enfants d’autrefois, exposés au plomb de l’essence et de la peinture, avaient vécu la même chose que nos ancêtres.

Il existe un gène appelé NOVA1. Il est très important pour le bon développement de notre cerveau. Figurez-vous que notre version de ce gène est un tout petit peu différente de celle des Néandertaliens. Une minuscule modification dans notre ADN, mais qui, on le découvre aujourd’hui, a eu des conséquences absolument énormes.

Ensuite, ils les ont exposés au plomb. Le résultat est sans appel. Les mini-cerveaux « néandertaliens » ont subi beaucoup plus de dégâts. Le plomb a surtout perturbé un autre gène essentiel, le gène FOXP2. Ce gène est directement lié à notre capacité à parler et à utiliser un langage complexe. Sans lui, pas de phrases, pas de discussions complexes.

Le langage, comme le dit un des chercheurs, c’est notre « super-pouvoir ». C’est ce qui nous a permis de nous organiser, de transmettre des connaissances et de bâtir des sociétés complexes. Face à ça, même si les Néandertaliens étaient intelligents, ils n’avaient peut-être pas les moyens de communiquer aussi efficacement. Cet avantage a probablement fait toute la différence pour notre survie.

Mais cette histoire ne parle pas que du passé. Comprendre comment ces gènes interagissent avec le plomb aide aujourd’hui les scientifiques à mieux cerner des maladies comme l’autisme ou certains troubles de la parole. Comme quoi, une toute petite différence génétique et un vieux poison peuvent non seulement expliquer d’où nous venons, mais aussi nous aider à mieux nous soigner aujourd’hui.