Des sucres qui brillent pour percer les mystères du carbone dans nos océans

Comme le dit Jan-Hendrik Hehemann, l’un des chercheurs, les sucres sont partout dans l’océan, mais on ne savait pas bien comment les microbes s’en nourrissaient. ‘Maintenant, avec cette nouvelle sonde, on peut le voir en direct’, ajoute son collègue Peter Seeberger. C’est une véritable fenêtre ouverte sur un monde invisible mais essentiel.

Mais attention, tous les sucres ne sont pas faciles à digérer ! Certains sont si complexes que seuls quelques microbes très spécialisés possèdent les ‘outils’ nécessaires pour les décomposer. Le résultat ? Ces sucres complexes, remplis de carbone, coulent au fond de l’océan où ils peuvent rester piégés pendant des centaines d’années. C’est une forme de stockage naturel du carbone, et comprendre ce mécanisme est crucial.

Mais dès qu’un microbe arrive avec son enzyme (son ‘couteau’ pour couper le sucre), il tranche la molécule en deux. Et là, magie ! La sonde se met à briller. Cette lumière permet aux scientifiques de savoir exactement où et quand un sucre est en train d’être consommé. C’est simple, mais il fallait y penser !

Cette réussite est le fruit d’une belle collaboration. Comme le souligne Rudolf Amann, un autre scientifique du projet, c’est un ‘merveilleux exemple de collaboration interdisciplinaire’.

Ils peuvent cartographier la décomposition des sucres dans le temps et l’espace. Cela leur permet de mieux comprendre le flux de carbone dans l’océan, ce qui est fondamental pour les modèles climatiques. En gros, grâce à ces sucres lumineux, on peut enfin répondre aux questions : ‘Qui mange quoi, où, et quand ?’, comme le résume si bien Conor Crawford, l’auteur principal de l’étude.