L’étonnante histoire des Jomon : Le peuple japonais qui a évité nos anciens cousins

Auteur: Mathieu Gagnon

2025-10-22 16:22:43

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Crédit: freepik

Imaginez que vous découvriez en faisant votre arbre généalogique que vous avez des cousins très, très lointains dont personne ne vous avait jamais parlé. C’est un peu ce que la science nous a appris ces dernières années. La plupart des gens aujourd’hui, en dehors de l’Afrique, portent en eux une petite partie de l’ADN de parents disparus, comme les Néandertaliens et les Dénisoviens. C’est la preuve que nos ancêtres se sont mélangés. Mais une découverte fascinante nous emmène au Japon, à la rencontre d’un ancien peuple, les Jomon, qui semble avoir raté cette grande réunion de famille.

Qui étaient ces fameux Dénisoviens ?

Avant d’aller plus loin, parlons un peu de ces fameux Dénisoviens. C’était une autre espèce d’humains, un peu comme les Néandertaliens, qui a vécu il y a des dizaines de milliers d’années. On a retrouvé leurs traces génétiques un peu partout, mais de façon très inégale. Par exemple, les habitants d’Océanie ont hérité d’une part non négligeable de leur ADN (environ 4%), tandis que d’autres peuples en Eurasie n’en ont qu’une infime partie (autour de 0,2%). C’est un vrai casse-tête pour les scientifiques, qui pensent que les rencontres entre nos ancêtres et les Dénisoviens ont eu lieu à différents moments et à différents endroits.

La grande surprise des chasseurs-cueilleurs Jomon

Des chercheurs ont eu l’idée de comparer l’ADN de squelettes très anciens avec celui des populations actuelles pour y voir plus clair. Et là, surprise ! Ils ont découvert qu’un groupe de chasseurs-cueilleurs appelés les Jomon, qui a vécu au Japon il y a entre 16 000 et 3 000 ans, se distinguait de tous les autres. En effet, ils avaient beaucoup moins d’ADN de Dénisovien que tous les autres peuples d’Asie de l’Est. C’est comme si, dans une région où tout le monde avait un ancêtre commun, eux, n’en descendaient pas.

Un mystère au cœur de l'Asie

Cette découverte est d’autant plus étrange que l’on pensait jusqu’à présent que les Dénisoviens étaient assez répandus dans toute l’Asie de l’Est. Alors, comment les Jomon ont-ils pu passer à côté ? Bien sûr, ils ont des traces minuscules de cet ADN, mais si peu que cela pose question. Les scientifiques pensent que les Jomon pourraient descendre d’un groupe d’humains qui, pour une raison ou une autre, n’a pas participé aux mêmes métissages que ses voisins.

Première théorie : ils ne se sont jamais rencontrés

Les experts proposent deux scénarios pour expliquer ce mystère. Le premier est assez simple : les ancêtres des Jomon n’ont peut-être jamais croisé la route des Dénisoviens. Ils auraient vécu dans une sorte d’isolement géographique. Le peu d’ADN dénisovien qu’on retrouve chez eux serait arrivé bien plus tard, par le biais de mélanges avec d’autres populations qui, elles, avaient bien rencontré nos lointains cousins. C’est une explication qui tient la route.

Seconde théorie : un contact manqué

La deuxième hypothèse est un peu plus complexe. Il est possible que les ancêtres des Jomon aient participé à une toute première vague de rencontres avec les Dénisoviens, un contact si léger qu’il n’a laissé que très peu de traces génétiques. Ensuite, ils auraient été exclus d’une deuxième vague de métissage, beaucoup plus importante, qui a concerné les autres peuples d’Asie. En gros, ils seraient partis de la fête avant l’arrivée de la plupart des invités.

Ce que cela nous dit sur le passé

Quelle que soit la bonne explication, cette étude est très importante. Elle soutient l’idée qu’il existait en Asie de l’Est une ancienne lignée d’humains modernes qui a eu très peu, voire aucun, contact avec les Dénisoviens. Cela nous aide à mieux imaginer comment le monde était peuplé à cette époque. Cela suggère aussi que les Dénisoviens n’étaient peut-être pas si nombreux ou si répandus qu’on le pensait dans la région du Japon, vivant probablement en petits groupes dispersés.

Conclusion : le grand puzzle de nos origines

Pour l’instant, impossible de trancher entre les deux théories. Mais chaque découverte de ce genre est une nouvelle pièce ajoutée à l’immense puzzle de l’histoire humaine. L’exemple des Jomon nous montre que le passé est rempli de chemins différents, de rencontres manquées et d’histoires uniques. Cela prouve surtout qu’il nous reste encore énormément de choses à apprendre sur nos propres origines et sur le monde fascinant de nos ancêtres.

Selon la source : iflscience.com