Un blé qui produit trois grains au lieu d’un : la révolution agricole est-elle dans nos champs ?

Dans ce contexte, impossible d’ignorer le blé quand on cherche des solutions pour la sécurité alimentaire. Chaque gramme de rendement supplémentaire est une victoire. C’est pourquoi la céréale est scrutée sous toutes ses coutures par les scientifiques du monde entier.

Au lieu de former un seul ovaire par fleur, ce blé un peu particulier en développe trois. Le résultat ? Trois grains potentiels là où, normalement, il n’y en a qu’un. Le responsable de cette petite révolution porte un nom : WUSCHEL-D1.

C’est toute la complexité de la recherche : on trouve parfois une clé sans savoir encore quelle porte elle ouvre exactement, ni comment tourner la serrure. Comprendre ce mécanisme d’activation sera la prochaine étape décisive.

« L’identification de cette base génétique nous offre la possibilité de l’intégrer dans de nouvelles variétés », explique Vijay Tiwari, coauteur de l’étude. « Grâce aux outils d’édition génétique, nous pouvons maintenant nous concentrer sur l’amélioration de ce trait pour augmenter le rendement global du blé. » En clair, on pourrait produire beaucoup plus sur la même surface.

On pense bien sûr à d’autres céréales comme le maïs, le riz ou l’orge. Si une telle transposition s’avérait possible, on ne parlerait plus d’une simple amélioration pour le blé, mais bien d’un levier potentiel pour repenser la productivité de l’agriculture mondiale dans son ensemble.

Il faudra du temps, des tests et beaucoup de travail pour que cette promesse génétique devienne une réalité tangible dans nos assiettes. Un espoir à cultiver, donc, mais qui demande de la patience et de la rigueur scientifique.