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Une étude révèle un endroit où le temps passe 9 % plus lentement pour les humains

Auteur: Mathieu Gagnon

2025-10-23 10:59:34

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Crédit: freepik

Vous est-il déjà arrivé, en plein effort sur un vélo d’appartement ou un tapis de course, de jeter un œil à l’horloge et de penser : ‘Seulement cinq minutes sont passées ?’ Eh bien, rassurez-vous, vous n’êtes pas seul et ce n’est pas qu’une simple impression. Une étude scientifique très sérieuse vient de confirmer ce que beaucoup d’entre nous ressentent : le temps semble vraiment s’écouler plus lentement lorsque nous faisons de l’exercice.

Ce n’est pas à cause de l’ennui ou du voisin bruyant, mais d’un véritable phénomène psychologique que les chercheurs commencent tout juste à comprendre.

Comment les chercheurs ont-ils mesuré cette distorsion du temps ?

Pour en avoir le cœur net, des scientifiques ont mené une expérience assez simple mais révélatrice. Ils ont demandé à 33 volontaires de pédaler sur un vélo stationnaire sur une distance de 4000 mètres. Pendant l’effort, et aussi avant et après, on leur a demandé à plusieurs reprises d’estimer une durée de 30 secondes sans regarder de montre.

Le but était de comparer leur ‘horloge interne’ avec le temps réel. C’est un peu comme essayer de compter jusqu’à 30 dans sa tête pendant qu’on est occupé à faire autre chose de très physique.

Le résultat surprenant : notre horloge interne ralentit de près de 9%

Les résultats sont assez frappants. En moyenne, lorsque les participants pensaient que 30 secondes s’étaient écoulées, en réalité, seulement 27 ou 28 secondes étaient passées. Cela signifie que leur estimation du temps était environ 8 à 9 % plus rapide que la réalité.

Pour le dire plus simplement, leur cerveau leur faisait croire que le temps passait plus lentement qu’il ne le faisait vraiment. Voilà donc l’explication scientifique de cette sensation d’un temps qui s’étire à l’infini pendant l’effort !

Seul ou en compétition, l'effet reste le même

On pourrait penser que l’adrénaline de la compétition changerait la donne. Les chercheurs ont donc testé cette idée. Ils ont fait pédaler les participants dans trois situations différentes : tout seuls, contre un ‘fantôme’ (un enregistrement de leur performance précédente), et dans une vraie course contre un adversaire qu’ils devaient battre.

Étonnamment, ça n’a rien changé du tout. Que la personne soit seule ou en pleine compétition, la perception du temps qui ralentit est restée identique. L’effort supplémentaire ou la concentration sur l’adversaire n’ont pas eu d’impact sur cette drôle d’impression.

Pourquoi est-ce si important pour les sportifs de haut niveau ?

Au-delà de notre ressenti personnel, cette découverte est très importante pour les athlètes professionnels. Pour un coureur, un cycliste ou un nageur, la capacité à bien gérer son effort tout au long d’une course est essentielle. C’est ce qu’on appelle le ‘rythme’ ou le ‘pacing’.

Si leur horloge interne n’est pas fiable, ils risquent de partir trop vite et de s’épuiser, ou au contraire de ne pas donner assez d’énergie au bon moment. Pensez à un grand champion comme le nageur Michael Phelps : une fraction de seconde de décalage dans un virage pouvait lui coûter un record du monde. Tout est une question de timing parfait.

Le cerveau, un chef d'orchestre bien occupé pendant l'effort

Cette étude, publiée dans la revue scientifique Brain and Behavior, s’intéresse beaucoup à la psychologie du sport. Les chercheurs pensent que lorsque nous faisons un effort intense, notre cerveau est tellement occupé à gérer des milliers de choses en même temps (la respiration, le rythme cardiaque, les mouvements des muscles…) qu’il a moins de ‘ressources’ disponibles pour mesurer le temps qui passe de façon précise.

C’est cette surcharge de travail pour notre cerveau qui pourrait être à l’origine de cette distorsion temporelle. Il ne s’agit donc pas seulement d’ennui, mais d’un processus bien plus complexe.

Et maintenant ? Les futures pistes de recherche

Cette étude ouvre la porte à de nombreuses autres questions. Les scientifiques veulent maintenant savoir si le type d’exercice (course, musculation, etc.) ou sa durée changent quelque chose à cette perception. Le chemin est encore long pour tout comprendre.

Les chercheurs suggèrent que de nouvelles techniques pourraient aider les athlètes. Par exemple, ils imaginent que l’utilisation de lumières rythmées dans les salles d’entraînement pourrait servir de repère externe pour aider les sportifs à mieux calibrer leur effort et leur rythme, sans se fier uniquement à leur horloge interne parfois capricieuse.

Conclusion : ce n'est donc pas seulement dans votre tête !

La prochaine fois que vous aurez l’impression que votre séance de sport dure une éternité, souriez. Vous saurez que ce n’est pas juste une lubie, mais un phénomène bien réel, maintenant prouvé par la science. Notre cerveau nous joue des tours lorsque notre corps travaille dur.

C’est une nouvelle preuve fascinante de la complexité du corps humain et de la manière dont notre esprit interprète le monde qui nous entoure, surtout quand on le pousse un peu dans ses retranchements !

Selon la source : popularmechanics.com