Trump affirme avoir menacé l’Inde et le Pakistan de sanctions douanières, et cela a stoppé la guerre entre eux
Auteur: Simon Kabbaj
Donald Trump a une vision bien à lui de la diplomatie, et il ne s’en cache pas. Selon lui, le meilleur moyen d’éviter les guerres n’est pas la négociation classique, mais la menace économique. Le président américain a de nouveau affirmé avoir évité plusieurs conflits, dont une potentielle ‘catastrophe nucléaire’ entre l’Inde et le Pakistan, en utilisant une seule et même arme : les droits de douane et les accords commerciaux. Une vision qui se résume en une phrase choc qu’il a martelée devant des sénateurs républicains : ‘Les droits de douane sont la sécurité nationale‘.
Le jour où il aurait 'arrêté' une guerre nucléaire entre l'Inde et le Pakistan
L’anecdote la plus spectaculaire racontée par Trump concerne la forte tension entre l’Inde et le Pakistan en mai dernier. ‘L’Inde et le Pakistan en venaient aux mains. Deux puissances nucléaires, et du nucléaire sérieux’, a-t-il déclaré lors d’un déjeuner à la Maison-Blanche. ‘Ils étaient prêts à y aller, et je les ai appelés. Je leur ai dit : ‘Si vous entrez en guerre, nous ne faisons pas d’accord commercial ». Selon lui, ses interlocuteurs auraient été surpris du lien, mais sa réponse aurait été sans appel : ‘Ça a beaucoup de rapport. Vous êtes des puissances nucléaires, et si vous le faites, nous ne faisons pas d’accord commercial’. Le résultat, selon Trump ? ‘24 heures plus tard, ils m’ont appelé. ‘Nous avons décidé de ne pas le faire’. Nous avons arrêté la guerre‘.
Le contexte : l'Opération Sindoor et la version indienne
Les propos de Trump font référence à l’escalade de mai, qui a suivi l’Opération Sindoor menée par l’Inde. Il s’agissait d’une série de frappes de précision sur des camps terroristes au Pakistan et au Cachemire occupé par le Pakistan (PoJK), en représailles à l’attentat terroriste de Pahalgam du 22 avril qui avait tué 26 civils. Cependant, la version de Trump sur son rôle de médiateur a toujours été fermement démentie par l’Inde. New Delhi a constamment maintenu sa position de longue date : toutes les questions avec le Pakistan, y compris celle du Jammu-et-Cachemire, doivent être résolues bilatéralement entre les deux pays, sans intervention extérieure.
La doctrine Trump : 'Les droits de douane sont la sécurité nationale'
Devant les sénateurs républicains, Trump a développé sa philosophie. Pour lui, les droits de douane ne sont pas qu’un outil économique, mais un levier stratégique majeur. ‘Les droits de douane sont la sécurité nationale. Rappelez-vous de ça‘, a-t-il répété pour bien marquer les esprits. Il a affirmé que cette politique avait non seulement rendu les États-Unis ‘un pays riche’, engrangeant ‘des centaines de milliards de dollars’, mais qu’elle leur avait aussi donné une ‘défense formidable’. Selon lui, c’est cet argent qui permet de soutenir les initiatives de défense et de sécurité dans le monde.
Une rhétorique bien rodée
Ce n’est pas la première fois que le président américain met en avant son rôle supposé de pacificateur grâce à l’économie. C’est un argument qu’il utilise régulièrement pour justifier sa politique commerciale agressive. En se présentant comme celui qui a évité des guerres ‘uniquement grâce au commerce et aux droits de douane’, il cherche à convaincre que sa méthode, bien que peu orthodoxe, est la plus efficace pour garantir la sécurité des États-Unis et du monde. Une rhétorique qui plaît à sa base électorale, mais qui est souvent mise en doute sur la scène internationale.
Conclusion : une vision du monde où tout est une transaction
Au final, cette nouvelle déclaration de Donald Trump est une illustration parfaite de sa vision du monde, où chaque relation internationale est vue comme une transaction commerciale. Que ses affirmations sur le conflit indo-pakistanais soient vraies ou non, elles révèlent une approche de la diplomatie radicalement différente de celle de ses prédécesseurs. Pour lui, la menace de retirer un avantage économique est plus puissante que n’importe quelle négociation ou traité. Une vision qui continue de bousculer et de redéfinir les règles du jeu géopolitique mondial.
Selon la source : economictimes.indiatimes.com