Après ce que l’on pourrait considérer comme une période de calme relatif – enfin, l’été nous a donné un peu de répit – la grippe aviaire semble malheureusement refaire parler d’elle. On pourrait croire que si l’on n’en parle plus, le problème est réglé, mais ce n’est évidemment pas le cas. Le virus n’a jamais réellement disparu.
Ce qui nous préoccupe le plus, c’est la souche H5N1 hautement pathogène, bien sûr, qui fait des siennes un peu partout. Mais attention, ce n’est pas la seule ! On voit bien que d’autres souches, comme le H9N2, se montrent aussi, rappelant à quel point la vigilance doit être mondiale et constante.
H5N1 : La situation délicate dans les fermes américaines
Depuis plusieurs années maintenant, le H5N1 est devenu un vrai casse-tête pour les agriculteurs aux États-Unis. Il ne s’agit plus seulement des poulets et de l’impact sur le prix de nos œufs (même si cela a été un problème majeur). Le virus a montré une capacité assez inquiétante à infecter d’autres espèces de mammifères, touchant même sévèrement les fermes d’élevage bovin.
Même si les prix des œufs au détail avaient chuté, signe, je suppose, que le plan de biosécurité du gouvernement fonctionnait, l’optimisme était prudent. Et le pire était à craindre. En effet, les chiffres récents sont frappants : au 23 octobre, près de 6,5 millions d’oiseaux ont été touchés par l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) sur les 30 derniers jours.
C’est une catastrophe pour les éleveurs de dindes à l’approche de Thanksgiving et de Noël. La majorité des foyers se trouvent actuellement dans le Minnesota, mais une seule épidémie dans l’État de Washington a quand même emporté près de 2 millions d’oiseaux. De plus, il y a eu une épidémie confirmée chez le bétail dans l’Idaho. Ce qui est franchement préoccupant, comme l’a noté le Dr Amy Swinford, c’est le manque de communication fédérale, surtout en période de gel budgétaire ou de perturbations administratives. Quand les experts ne savent pas tout ce qu’ils devraient savoir, nous avons un problème.
L’inquiétante propagation silencieuse chez l’humain
Heureusement, si l’on se fie aux dernières données des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), il y a eu jusqu’à présent environ 70 cas humains signalés. La plupart étaient heureusement légers. Malheureusement, un patient en Louisiane en est décédé en janvier 2025.
Mais ce qui a vraiment soulevé des sourcils, c’est une étude qui a découvert des preuves de propagation silencieuse. Imaginez : trois vétérinaires ont été trouvés porteurs d’anticorps sans avoir présenté le moindre symptôme ! Cela suggère que le virus peut circuler discrètement parmi nous sans qu’on s’en rende compte. C’est le genre de détail qui rend la surveillance encore plus vitale.
La saisonnalité et les vaccins : que savoir ?
Quand on parle de « l’hiver » et de la « grippe », on pense naturellement à l’épidémie saisonnière humaine, n’est-ce pas ? Bien que le H5N1 n’obéisse pas tout à fait au même schéma saisonnier que la grippe ordinaire, il existe un lien bien établi entre les températures plus froides et la propagation des virus grippaux. C’est pourquoi les mois d’hiver sont toujours un moment de haute vigilance.
Alors, quelle protection avons-nous ? C’est là que ça devient un peu confus. Une étude récente a suggéré que certaines parties du H5N1, celles ciblées par la réponse des cellules T humaines, sont suffisamment conservées pour que notre immunité préexistante – due aux vaccins saisonniers – puisse potentiellement « atténuer la gravité des infections ». C’est une bonne nouvelle, non ?
Mais, de l’autre côté, une autre étude a mis en garde que les vaccins saisonniers actuels ne suffiraient probablement pas à protéger les personnes les plus vulnérables si jamais le H5N1 se mettait à se propager davantage entre humains. On ne sait donc pas trop sur quel pied danser. Dans le doute, le message est clair : c’est le moment idéal pour aller chercher votre dose de vaccin contre la grippe saisonnière, si ce n’est pas déjà fait. C’est la meilleure précaution à prendre, quoi qu’il arrive.
L’Europe face aux grues et aux mesures de protection
Les États-Unis ne sont évidemment pas les seuls concernés. L’Europe est elle aussi touchée par des foyers de H5N1. Prenons l’exemple de l’Angleterre, où l’on a détecté l’IAHP sur une grande ferme commerciale près de Penrith. Résultat : une zone de protection de 3 kilomètres et un abattage, paraît-il, de plus de 10 000 oiseaux. Des mesures drastiques, mais nécessaires, semble-t-il.
En Allemagne, les scientifiques parlent carrément de « véritable désastre » : plus de 1 000 grues migratrices ont été retrouvées mortes sur un site de repos majeur pour cette espèce. Un biologiste local a même dit qu’ils n’avaient jamais rien vu de tel en 25 ans. Quand on sait que les oiseaux aquatiques sont d’excellents vecteurs d’infection, comme l’a expliqué le vaccinologue Dr Florian Krammer, on comprend pourquoi la France a, elle aussi, élevé son niveau d’alerte au plus haut. Même un parc animalier à Cork, en Irlande, a dû fermer à cause de cas chez ses oies cendrées, la faute, pense-t-on, aux oiseaux sauvages du voisinage.
L’Asie et le danger d’un autre sous-type : le H9N2
Si nous tournons les yeux vers l’Asie, on voit que le H5N1 continue de frapper. Le Cambodge a récemment signalé un cas chez une petite fille de 3 ans et, d’après les dernières nouvelles, un deuxième cas a été hospitalisé : une adolescente de 14 ans. Ces cas font suite à des maladies et des morts chez les canards et les poulets domestiques dans leurs environs. Clairement, le contact avec la volaille malade est la source.
Mais l’Asie nous rappelle surtout que la grippe aviaire va bien au-delà du H5N1. Le Centre de Protection de la Santé de Hong Kong a rapporté rétrospectivement quatre cas humains d’une autre souche, le H9N2, en Chine continentale, tous survenus en février 2025. Vingt-cinq cas de H9N2 ont été enregistrés en Chine cette année, après 11 cas en 2024. Ça fait réfléchir, n’est-ce pas ?
Pourquoi nous devons surveiller toutes les souches de grippe aviaire
Ce qui rend ces virus si complexes, c’est leur diversité incroyable. Il y a 18 types différents d’hémagglutinine (le « H ») et 11 types de neuraminidase (le « N »). Ça fait plus de 130 combinaisons potentielles qui ont déjà été identifiées ! La plupart existent uniquement chez les oiseaux, heureusement, mais l’histoire nous a appris que ces virus peuvent passer des animaux à l’homme et provoquer des pandémies. On l’a vu. Et ça, c’est terrifiant.
Le Dr Krammer l’a très bien résumé : « Puisqu’il y a tant de sous-types », n’importe lequel, potentiellement, pourrait provoquer cette fameuse transmission interhumaine à grande échelle. C’est la raison fondamentale pour laquelle les scientifiques doivent garder un œil attentif sur la grippe, et je dis bien toute la grippe, absolument tout le temps. C’est une course perpétuelle.
Conclusion : Vigilance constante et communication
En résumé, le H5N1 est bel et bien de retour avec une virulence notable dans l’hémisphère nord, affectant l’agriculture et posant des questions sérieuses sur la transmission silencieuse chez l’humain. Les épidémies en Europe et la situation tendue en Asie, avec l’émergence du H9N2, rappellent que la menace est globale et multiforme.
La surveillance doit être sans faille, et surtout, la communication entre les instances fédérales et les scientifiques, comme l’ont souligné les experts américains, doit être transparente. En attendant, chacun doit faire sa part, notamment en se faisant vacciner contre la grippe saisonnière. Nous devons rester conscients que l’ensemble du monde animal constitue un réservoir potentiel pour le prochain grand défi viral. La vigilance, c’est la clé.
Selon la source : iflscience.com