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Une découverte surprenante qui change 60 ans de certitudes sur notre métabolisme
Crédit: freepik

Quand nos certitudes sur la graisse s’effondrent

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On pense souvent que la science a réponse à tout, mais parfois, une découverte vient bousculer des décennies de savoir. C’est exactement ce qui s’est passé avec notre compréhension du gras. Pendant plus de 60 ans, les scientifiques pensaient tout savoir sur une enzyme clé, la lipase hormono-sensible (LHS), celle qui libère l’énergie stockée dans nos graisses.

Pourtant, un mystère persistait. Les patients nés sans cette enzyme ne devenaient pas obèses, bien au contraire. Ils perdaient leur tissu graisseux. Un vrai casse-tête qui vient enfin d’être résolu par une équipe française.

Ce que l’on croyait savoir sur l’enzyme LHS

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Pour bien comprendre, il faut voir nos cellules graisseuses, les adipocytes, comme de petites réserves d’énergie. Elles stockent la graisse pour que notre corps puisse l’utiliser plus tard, par exemple entre les repas.

La LHS, c’était un peu l’interrupteur. Quand le corps manquait d’énergie, des hormones comme l’adrénaline activaient cet interrupteur, et hop, la graisse était libérée pour nourrir nos organes. Une mécanique simple et bien huilée, du moins, c’est ce qu’on croyait.

Le paradoxe qui a tout changé : pas d’obésité, mais une perte de graisse

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Logiquement, si l’interrupteur est cassé, la graisse devrait s’accumuler sans fin, non ? On s’attendrait à une obésité massive. Et pourtant, c’est tout l’inverse qui se produit. Chez les souris et les rares patients nés sans LHS, les médecins observent une réduction de la masse graisseuse. C’est une maladie appelée lipodystrophie.

C’est là que ça devient étrange. L’obésité et la lipodystrophie, bien que totalement opposées en apparence, mènent aux mêmes complications métaboliques et cardiovasculaires. Dans les deux cas, les cellules graisseuses ne fonctionnent plus correctement.

La clé du mystère : une découverte inattendue dans la cellule

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C’est une équipe de l’Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires de Toulouse (I2MC), dirigée par le professeur Dominique Langin, qui a percé le secret. Les chercheurs ont remarqué que la LHS se trouvait dans un endroit totalement inattendu.

On la savait présente à la surface des gouttes de graisse, là où elle fait son travail de libération d’énergie. Mais l’étude, publiée dans la prestigieuse revue Cell Metabolism, révèle qu’elle est aussi présente… dans le noyau des cellules graisseuses. Le centre de commandement de la cellule ! Personne ne s’y attendait.

Le double jeu de l’enzyme LHS : son rôle secret de régulateur

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Alors, que fait-elle dans le noyau ? Eh bien, elle a un deuxième travail, un rôle secret. Jérémy Dufau, l’un des auteurs de l’étude, explique que dans le noyau, la LHS s’associe à d’autres protéines pour s’assurer que le tissu graisseux reste ‘en bonne santé’ et en quantité suffisante.

Ce n’est pas tout. La quantité de LHS dans le noyau est finement régulée. L’adrénaline, qui l’active sur les gouttes de graisse, la fait aussi sortir du noyau. C’est ce qui se passe quand on jeûne. À l’inverse, chez les souris obèses, on trouve plus de LHS dans le noyau. C’est donc un mécanisme très précis.

Une découverte cruciale face à un enjeu de santé publique

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Cette découverte n’est pas qu’une simple curiosité de laboratoire. Elle arrive à un moment où l’obésité est devenue un fléau mondial. En France, un adulte sur deux est concerné par le surpoids ou l’obésité. Dans le monde, on parle de deux milliards et demi de personnes. On sait que l’obésité augmente fortement les risques de diabète, de maladies du cœur et dégrade la qualité de vie.

Comprendre le fonctionnement intime de nos cellules graisseuses est donc absolument essentiel pour améliorer la prévention et les soins pour des millions de personnes.

Conclusion : de nouvelles pistes pour combattre les maladies métaboliques

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Finalement, cette enzyme que l’on pensait connaître depuis les années 60 est bien plus complexe qu’imaginé. La LHS n’est pas juste un simple interrupteur, c’est aussi un gardien de la santé de nos tissus graisseux. Ce double rôle explique enfin le paradoxe de la lipodystrophie et ouvre des portes passionnantes pour la recherche.

On peut maintenant espérer développer de nouvelles approches pour mieux comprendre et, un jour peut-être, mieux traiter des maladies comme l’obésité. Une belle leçon de science qui nous rappelle que le corps humain a encore bien des secrets à nous révéler.

Selon la source : medicalxpress.com

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