Cancer du ventre : une découverte surprenante pourrait changer la donne grâce à un médicament contre la migraine
Auteur: Mathieu Gagnon
On dit souvent que notre ventre est notre deuxième cerveau. Et pour une bonne raison ! Il possède son propre système nerveux, un réseau complexe qui gère une bonne partie de nos affaires internes. Mais qui aurait cru que ce système puisse jouer un rôle direct dans le développement de certains cancers ?
C’est pourtant la découverte incroyable que viennent de faire des chercheurs australiens. Ils ont identifié des composants de ce système nerveux qui, figurez-vous, nourrissent la croissance des tumeurs de l’estomac et du côlon. Une nouvelle qui, au premier abord, peut sembler inquiétante. Mais attendez de voir la suite… C’est en fait une immense source d’espoir.
La découverte clé : un messager et sa serrure
Au cœur de cette découverte, il y a ce qu’on appelle des neuropeptides. Ce sont de petits messagers que les nerfs utilisent pour communiquer. L’équipe de l’Institut de recherche sur le cancer Olivia Newton-John (ONJCRI) s’est intéressée à l’un d’eux en particulier, le CGRP, et à son récepteur, une sorte de ‘serrure’ à la surface des cellules, nommée RAMP1.
Leur travail, publié dans la revue BMJ Oncology, a montré quelque chose de stupéfiant : ce duo CGRP/RAMP1 influence directement la croissance des tumeurs gastro-intestinales. En gros, lorsque le messager CGRP se fixe sur la serrure RAMP1 des cellules cancéreuses, il leur donne le signal de se développer. C’est un peu comme s’il leur donnait du carburant pour avancer.
Une surprise de taille pour les chercheurs
Le plus fou dans cette histoire, c’est ce qu’a expliqué le Dr Pavitha Parathan, l’auteure principale de l’étude. Non seulement les nerfs à l’intérieur des tumeurs libéraient ce fameux CGRP, mais les cellules cancéreuses elles-mêmes se mettaient à en produire !
C’est une révélation énorme. Ça veut dire que les tumeurs sont capables de créer leur propre environnement pour continuer à grossir, en piratant un mécanisme de notre système nerveux. On découvre une nouvelle ruse du cancer, une de plus. Mais cette fois, on a peut-être déjà l’arme pour la contrer.
Le grand espoir : un médicament déjà existant
Et c’est là que l’histoire devient vraiment passionnante. Pourquoi ? Parce que des médicaments qui bloquent justement le CGRP et son récepteur RAMP1… existent déjà. Ils sont utilisés depuis des années pour traiter la migraine, et on sait qu’ils sont bien tolérés.
C’est ce qu’on appelle le « repositionnement » d’un médicament. Au lieu de passer dix ou quinze ans à développer une nouvelle molécule, on pourrait potentiellement utiliser un traitement déjà approuvé. C’est un gain de temps monumental et une formidable nouvelle pour les patients. Pensez-y, un médicament pour le mal de tête qui pourrait aider à combattre le cancer. C’est presque de la science-fiction.
Comment ça marche, et les prochaines étapes ?
Pour prouver leur théorie, les chercheurs ont utilisé des techniques de pointe pour supprimer le récepteur RAMP1 des cellules tumorales. Le résultat a été sans appel : la croissance des tumeurs a considérablement ralenti. C’est la preuve que cette voie est bien une cible intéressante.
Maintenant, l’équipe du Dr Lisa Mielke, co-auteure de l’étude, va passer à la vitesse supérieure. La prochaine étape consiste à tester les médicaments anti-migraine existants sur des modèles de cancer en laboratoire. L’objectif final, bien sûr, est d’intégrer un jour ces traitements dans des essais cliniques pour les patients, en complément des chimiothérapies classiques. L’idée serait de proposer des traitements non seulement efficaces, mais aussi plus doux et plus faciles à supporter.
Conclusion : Une lueur d'espoir pour des millions de personnes
Il ne faut pas s’emballer trop vite, la route est encore longue avant que cela ne devienne un traitement standard. Mais c’est une avancée majeure. Les cancers gastro-intestinaux, rappelons-le, représentent un cas de cancer sur quatre et un décès par cancer sur trois dans le monde. C’est un problème de santé publique énorme.
Cette découverte ouvre une porte totalement nouvelle dans la recherche sur le cancer, en se concentrant sur le rôle du système nerveux. Et surtout, elle apporte une lueur d’espoir concrète, avec la possibilité d’utiliser des médicaments déjà connus et sûrs. C’est une belle promesse pour rendre les traitements de demain plus intelligents, et peut-être un peu plus humains.
Selon la source : medicalxpress.com