Vous vous souvenez de cette vieille blague qui a circulé sur internet ? Celle qui dit : « Apparemment, les chiffres sur le grille-pain correspondent à des minutes ? Moi qui ai cru toute ma vie que c’était le niveau de grillage… ». C’est drôle, parce que, soyons honnêtes, on a presque tous pensé la même chose.
Qui, au fond, n’a jamais cru régler son appareil sur un « degré de cuisson » ? L’idée même prête à sourire. Et pourtant, cette intuition n’était peut-être pas si bête. Mais l’explication derrière est un peu plus surprenante qu’on ne le pense. Alors, minute ou pas minute ? La vérité est ailleurs.
La tenace idée fausse des 'minutes'
Certains, pour ne pas paraître naïfs, ont vite trouvé une parade : que l’on parle de minutes ou de « niveau de grillage », le résultat est le même, non ? Après tout, laisser une tartine plus longtemps la rend forcément plus grillée. C’est de la physique de base. C’est une façon de voir les choses, et elle n’est pas complètement fausse.
Mais le vrai problème, c’est que l’idée de départ – qu’un ‘3’ sur le bouton signifie ‘3 minutes’ – est tout simplement fausse. Ce serait trop simple. Et beaucoup trop cher pour un appareil aussi banal, en fait.
Le secret mécanique des anciens grille-pains
Comme l’a expliqué le youtubeur Tom Scott il y a quelques années, la plupart des grille-pains sont des appareils très bon marché. Pas question d’y mettre une puce électronique pour gérer le temps. Non, le secret, c’est bien plus malin que ça.
Dans les anciens modèles, on trouve une lame bi-métal. Imaginez deux petites lamelles de métaux différents collées ensemble. En chauffant, elles ne se dilatent pas à la même vitesse, ce qui fait courber la lame petit à petit. Le bouton que vous tournez sert juste à régler la distance que cette lame doit parcourir avant de déclencher le mécanisme qui fait sauter votre tartine. Simple, efficace, et pas cher.
Et dans les grille-pains modernes ? Place au condensateur
Les choses ont un peu changé avec les grille-pains plus récents. La lame bi-métal a été remplacée par un circuit électrique avec un condensateur. C’est un peu comme un petit réservoir qui se remplit d’électricité.
Le bouton du grille-pain, dans ce cas, règle la vitesse à laquelle ce « réservoir » se remplit. Plus le chiffre est bas, plus le courant passe vite et plus le condensateur se charge rapidement. Une fois qu’il atteint un certain niveau de charge, hop, le circuit se coupe et le pain est prêt. C’est toujours une façon de mesurer le temps, mais de manière indirecte.
L'expérience qui met tout le monde d'accord
Pour en avoir le cœur net, des curieux ont fait le test. Tom Scott a réglé quatre grille-pains différents sur ‘2’. Résultat ? Aucun n’a éjecté la tartine en même temps. Une autre expérience, menée en Nouvelle-Zélande, a été encore plus loin : ils ont chronométré chaque cran du cadran.
Le réglage ‘1’ a pris 1 minute 30, le ‘2’ a pris 1 minute 49, et ainsi de suite jusqu’à 3 minutes 55 pour le réglage ‘7’. Les intervalles de temps entre chaque chiffre n’étaient même pas réguliers. C’était, pour reprendre leurs mots, un « sacré bazar ».
Cela prouve bien une chose : le chiffre sur le cadran n’est pas une mesure de temps standardisée. C’est juste un indicateur propre à chaque appareil.
Conclusion : alors, à quoi servent vraiment ces chiffres ?
Alors, que faut-il en retenir ? Finalement, les fabricants avaient raison depuis le début. Le bouton de votre grille-pain contrôle le « niveau de brunissement » ou, pour le dire plus simplement… le degré de grillage. Notre toute première intuition était donc la bonne, même si on ne comprenait pas la mécanique derrière.
Ce n’est pas une question de minutes, mais bien d’un réglage qui, selon le mécanisme interne, va donner un pain plus ou moins doré. Chaque grille-pain est un peu unique, et il faut apprendre à connaître le sien. Comme quoi, il vaut mieux faire confiance à son expérience du petit-déjeuner qu’à une vieille blague d’internet !
Selon la source : iflscience.com