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New Delhi suffoque : l’Inde tente le pari de la pluie artificielle pour laver son ciel

Auteur: Adam David

2025-10-25 10:29:24

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Crédit: freepik

C’est une mesure aux allures de science-fiction, née du désespoir. Alors que New Delhi est de nouveau plongée dans un brouillard toxique irrespirable, les autorités indiennes ont testé pour la première fois une solution radicale : provoquer une pluie artificielle pour tenter de dissiper la pollution qui asphyxie ses 30 millions d’habitants.

Une première expérimentation dans un ciel saturé

L’opération a eu lieu jeudi. Un petit avion Cessna, affrété en collaboration avec le prestigieux Institut indien de technologie de Kanpur, a survolé le nord de la capitale. Sa mission : ‘ensemencer’ les nuages, c’est-à-dire y tirer des fusées contenant des produits chimiques pour condenser l’humidité et déclencher des précipitations. Le ministre de l’Environnement de Delhi, Manjinder Singh Sirsa, a confirmé ce vol d’essai, précisant qu’il visait à évaluer la logistique et la coordination de l’opération. Si les conditions météo le permettent, une première vraie pluie artificielle pourrait tomber sur la ville dès le 29 octobre.

Un mal chronique qui s'aggrave chaque hiver

Car le problème, lui, n’a rien de nouveau. Chaque année, à l’arrivée de l’hiver, New Delhi se transforme en piège à pollution. L’air froid plaque au sol les fumées des usines, les gaz d’échappement et les particules issues des brûlis agricoles des régions voisines. Ce ‘couvercle’ thermique empêche toute dispersion, créant un smog âcre et dangereux. Les niveaux de particules fines PM2.5, les plus nocives pour la santé car elles pénètrent dans le sang, explosent littéralement, atteignant parfois des seuils 60 fois supérieurs aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Après la fête des lumières, l'obscurité

La situation a encore empiré cette semaine, juste après Diwali, la grande fête hindoue des lumières. Malgré les interdictions, des millions de pétards et de feux d’artifice ont été tirés, ajoutant une couche supplémentaire de poison dans l’air. Même la tentative d’introduire des ‘feux d’artifice verts’, supposément moins polluants, n’a pas suffi à endiguer le phénomène. Selon la société suisse IQAir, spécialisée dans la surveillance de l’air, les concentrations en PM2.5 restaient, vendredi, 24 fois supérieures au seuil de l’OMS dans certains quartiers.

Le Fort Rouge, symbole d'un patrimoine en péril

La pollution n’attaque pas que les poumons, elle ronge aussi la pierre. Un symbole frappant de cette dégradation est le célèbre Fort Rouge, joyau architectural du XVIIe siècle classé à l’Unesco. Une étude récente menée par des chercheurs indiens et italiens a révélé qu’une croûte noire, formée de particules polluantes, recouvre progressivement ses majestueux murs de grès rouge. Le monument emblématique de la capitale perd littéralement ses couleurs, victime de l’air qu’il respire.

Conclusion : une technologie controversée pour une solution temporaire

La technique de l’ensemencement des nuages, inventée dans les années 1940, n’est pas une solution miracle. Utilisée parfois pour lutter contre la sécheresse ou les incendies, son efficacité reste débattue et ses conséquences environnementales, notamment liées à l’usage de produits comme l’iodure d’argent, suscitent des inquiétudes. En 2008, la Chine l’avait déjà utilisée pour garantir un ciel sans pluie aux Jeux olympiques de Pékin. Pour New Delhi, cette pluie provoquée ne serait, au mieux, qu’un soulagement temporaire, un pansement sur un problème de fond qui, lui, reste entier.

Selon la source : geo.fr

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