Vous vous souvenez peut-être d’elle. Il y a quelques années, ses photos avaient fait le tour du monde, lui valant le surnom de « Zombie Angelina Jolie ». Sahar Tabar, une jeune Iranienne, était devenue une star d’Instagram grâce à son apparence squelettique et macabre. Mais ce personnage, qu’elle disait être une forme d’art, l’a conduite tout droit en prison. Après 14 mois derrière les barreaux, elle a enfin révélé son vrai visage à la télévision. Et la réalité est à des années-lumière de l’image qui l’a rendue célèbre.
Le phénomène viral de la "Zombie Angelina Jolie"
C’est en 2017 que le monde découvre Sahar Tabar. Elle poste sur Instagram des photos d’elle-même avec des joues creuses, une mâchoire décharnée, des yeux bleus perçants et un teint grisâtre. Le buzz est immédiat. Pour alimenter le mythe, elle prétend avoir subi plus de 50 opérations de chirurgie esthétique pour ressembler à son idole, Angelina Jolie, mais en version ‘zombie’. En réalité, comme elle l’avouera plus tard, ce n’était qu’une ‘forme d’expression personnelle’, un moyen de ‘s’amuser’ en utilisant le maquillage et les logiciels de retouche.
Quand la "plaisanterie" la mène en prison
Mais en Iran, les autorités ne voient pas cette « expression artistique » d’un bon œil. En octobre 2019, Sahar Tabar est arrêtée. Les accusations sont lourdes : blasphème, incitation à la violence, obtention de revenus par des moyens inappropriés et corruption de la jeunesse. Son arrestation s’inscrit dans une campagne plus large de répression contre les influenceurs des réseaux sociaux. En décembre 2020, le verdict tombe : elle est condamnée à 10 ans de prison.
La grande révélation : son vrai visage à la télévision
Après une forte mobilisation internationale, Sahar Tabar est finalement libérée après avoir purgé seulement 14 mois de sa peine. Et c’est à ce moment-là que le monde a découvert son vrai visage. Elle est apparue à la télévision d’État iranienne, sur la chaîne Rokna. Et le choc a été total. Loin du monstre squelettique de ses photos, le public a découvert une jeune femme à l’apparence tout à fait normale, méconnaissable. Le ‘Zombie Angelina Jolie’ n’avait jamais vraiment existé.
La vérité derrière le mythe : un peu de chirurgie, beaucoup de Photoshop
Alors, quelle est la part de vrai et de faux dans son histoire ? Sahar a fini par l’admettre : la rumeur des 50 opérations était un mensonge. Elle a bien eu recours à la chirurgie esthétique, mais de manière bien plus classique : une rhinoplastie, une liposuccion et des injections dans les lèvres. Le reste, l’aspect cadavérique qui l’a rendue célèbre, n’était que le résultat d’un maquillage savant et de nombreuses heures passées sur Photoshop pour déformer et exagérer ses traits. ‘Le cyberespace était un moyen facile’, a-t-elle expliqué, pour se faire un nom.
La motivation : une soif de célébrité depuis l'enfance
Mais pourquoi aller si loin ? Sahar a avoué qu’elle avait toujours rêvé d’être célèbre, depuis son plus jeune âge. « C’était bien plus facile que de devenir actrice« , a-t-elle confié. Les réseaux sociaux lui ont offert un raccourci vers la gloire, une gloire qu’elle a payée au prix fort. Lors de son interview, elle a eu des mots pleins de regrets : ‘Ma mère me disait d’arrêter, mais je n’écoutais pas. Parfois, les mots d’un étranger ou d’un ami peuvent être plus importants que ceux d’un parent’.
Conclusion : le conte de fées macabre de l'ère Instagram
L’histoire de Sahar Tabar est un conte de fées moderne et macabre. C’est l’histoire d’une jeune femme qui a utilisé les outils de notre époque pour créer un personnage et atteindre la célébrité, avant que ce même personnage ne se retourne contre elle et ne la conduise en prison. Sa révélation a choqué le monde, non pas à cause de son vrai visage, mais à cause de la tristesse de son histoire. « C’est si triste de voir jusqu’où les gens sont prêts à aller pour la gloire... », a commenté un internaute. Une leçon amère sur les dangers de la quête de validation et sur le pouvoir, parfois destructeur, des réseaux sociaux.
Selon la source : bbc.com