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Quand la génétique éclaire les addictions : découvertes inédites en Europe, Afrique et Amérique
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Pourquoi est-ce si difficile de s’en sortir ?

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On en parle souvent à voix basse, mais les troubles liés à l’usage de substances – ce qu’on appelle les addictions – sont un vrai problème de santé publique partout dans le monde. Alcool, tabac, médicaments, drogues… la liste est longue. Ces dépendances peuvent vraiment gâcher des vies, entraîner des maladies graves, des handicaps, et parfois bien pire.

Mais pourquoi certaines personnes tombent-elles dedans et pas d’autres ? C’est la grande question. On sait bien que ce n’est pas juste une question de volonté. Il y a quelque chose de plus profond. Les scientifiques pensent depuis longtemps qu’une partie de la réponse se trouve dans nos gènes, et que ces problèmes sont souvent liés à d’autres soucis comme la dépression ou l’anxiété.

La piste génétique : un héritage partagé

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Imaginez que près de la moitié du risque de développer une addiction soit inscrite dans notre ADN. C’est ce que les études suggèrent, avec une héritabilité estimée à environ 50%. C’est énorme. Et ce qui est encore plus curieux, c’est que beaucoup de gens souffrent de plusieurs addictions en même temps. Il devait bien y avoir un lien, une sorte de socle commun.

C’est exactement ce que des chercheurs de l’Indiana University School of Medicine et d’autres instituts ont voulu vérifier. Leur idée ? Identifier les gènes qui sont partagés entre différentes dépendances. Si on trouve ces gènes, on tient peut-être une clé pour développer des traitements et des stratégies de prévention qui marchent vraiment pour tout le monde.

Une enquête mondiale dans notre ADN

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Pour cette mission, les chercheurs n’ont pas fait les choses à moitié. Ils ont mené ce qu’on appelle une méta-analyse, c’est-à-dire qu’ils ont rassemblé et analysé les données de plein d’études génétiques précédentes. Et pas n’importe lesquelles : des études menées sur des populations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique. Une vision large, pour des résultats plus solides.

Grâce à des outils informatiques très puissants, ils ont pu fouiller dans cet océan de données. Le résultat est assez spectaculaire. Ils ont repéré 220 zones spécifiques sur nos chromosomes (des loci génétiques, pour le terme technique) liées aux addictions. Et le plus fou, c’est que 40 de ces zones étaient totalement inconnues jusqu’à présent. Une vraie découverte.

Les régions du cerveau impliquées

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Au total, ce sont 785 gènes partagés entre plusieurs addictions qui ont été identifiés. Mais un gène, ça ne dit pas tout. La vraie question, c’est : où est-ce qu’il s’exprime ? Où est-ce qu’il travaille ?

L’équipe a découvert que ces gènes sont particulièrement actifs dans des zones bien précises du cerveau. On parle de l’amygdale, du cortex, de l’hippocampe, de l’hypothalamus et du thalamus. En gros, ce sont les centres de commandement de nos émotions, de notre mémoire et de notre système de récompense – ce qui nous pousse à rechercher le plaisir. Ça suggère que les addictions sont un problème qui touche bien plus de régions du cerveau qu’on ne le pensait avant. Tout est connecté, en fait.

Un score de risque pour mieux prévenir ?

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Avec toutes ces informations, les chercheurs ont pu créer un « score de risque polygénique ». C’est un peu comme un calcul qui estime la prédisposition génétique d’une personne à développer une addiction. L’idée n’est pas de mettre les gens dans des cases, bien sûr, mais de mieux comprendre les risques.

Les résultats sont parlants. Pour les populations européennes et américaines étudiées, les 10% de personnes avec le score le plus élevé avaient entre 1,95 et 2,87 fois plus de risques de développer un trouble lié à l’usage de substances. C’est un outil qui, à l’avenir, pourrait peut-être aider à identifier les personnes les plus vulnérables et à leur proposer un soutien avant même que les problèmes ne commencent.

Conclusion : de nouveaux espoirs de traitement

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La recherche, c’est bien, mais ce qui compte pour nous, c’est ce que ça change concrètement. Et là, il y a une lueur d’espoir. Après avoir identifié ces fameux gènes, les scientifiques ont regardé dans la base de données des médicaments qui existent déjà. L’idée ? Voir si certains de ces médicaments ne cibleraient pas, par hasard, les gènes de l’addiction.

Bingo. Ils ont trouvé sept médicaments qui pourraient potentiellement être réutilisés pour traiter les dépendances. C’est une piste formidable, car développer un nouveau médicament prend des années, alors qu’en réutiliser un existant va beaucoup plus vite.

Bref, cette étude ne nous donne pas seulement une meilleure carte de la génétique des addictions. Elle ouvre des portes très concrètes pour de meilleures stratégies de prévention et, on l’espère, des traitements plus efficaces pour aider ceux qui luttent chaque jour.

Selon la source : medicalxpress.com

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