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Diagnostiquée d’un cancer après 13 consultations, ses symptômes étaient ignorés car elle était « trop jeune »
Crédit: freepik

Introduction : le combat d’une jeune femme contre la maladie et l’indifférence médicale

C’est une histoire qui révolte et qui sert d’avertissement. Milli Tanner, une jeune femme britannique, a dû se battre non seulement contre un cancer du côlon, mais aussi contre un système médical qui refusait de l’écouter. Il a fallu pas moins de 13 rendez-vous chez le médecin et une visite aux urgences pour que ses symptômes soient enfin pris au sérieux. La raison de ce mépris ? Son âge. On lui a répété en boucle qu’elle était ‘trop jeune’ pour avoir un cancer. Aujourd’hui, elle partage son histoire pour que personne d’autre n’ait à vivre son calvaire.

Le début du cauchemar : des symptômes alarmants balayés d’un revers de main

Le calvaire de Milli a commencé en juin 2021. À seulement 19 ans, elle se rend chez son médecin pour des douleurs au ventre, au bas du dos et, plus inquiétant encore, du sang dans ses selles. Mais les diagnostics qu’on lui donne sont vagues et rassurants : on lui parle d’hémorroïdes, de problèmes liés à ses règles, ou d’un syndrome de l’intestin irritable (SII). ‘Ils ont dit que j’avais peut-être passé une soirée trop arrosée et que ça avait irrité mon estomac’, a-t-elle raconté. Mais Milli savait que quelque chose clochait. ‘J’ai dit : Non, avec les règles, on a mal au ventre une semaine par mois… on ne perd pas de sang par l’anus’.

« Vous êtes juste trop jeune. Êtes-vous contente ? »

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Malgré les visites répétées chez le médecin, où on lui attribuait sa fatigue à ses nuits de travail dans un pub, son état ne s’améliorait pas. Les saignements devenaient de plus en plus importants à chaque passage aux toilettes. Désespérée, elle s’est rendue aux urgences, en montrant même des photos de la quantité de sang qu’elle perdait. ‘J’ai dit : ce n’est pas un peu de sang sur le papier, ce sont des caillots qui remplissent la cuvette’. La réponse d’un médecin, après avoir demandé un deuxième avis, a été d’une brutalité inouïe : ‘Bon, je viens de parler à un autre service d’urgence. Vous êtes juste trop jeune. Êtes-vous contente ?‘. On l’a renvoyée chez son généraliste.

Prendre les choses en main : le test qui a tout changé

Sentant qu’on ne la prenait pas au sérieux, Milli a décidé d’agir. Elle a commandé elle-même en ligne un test immunochimique fécal (FIT), qui permet de détecter la présence de sang invisible dans les selles, un signe potentiel de cancer colorectal. Le test est revenu positif. Mais même avec cette preuve, le parcours du combattant n’était pas terminé. On lui a dit qu’elle devait refaire un test officiel via le système de santé public (NHS) et qu’elle pourrait devoir attendre jusqu’à 60 semaines pour une coloscopie. ‘Je savais au fond de moi ce que c’était. C’était frustrant. J’avais l’impression de devenir folle’, a-t-elle confié.

Le diagnostic, enfin : un cancer de stade 3

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Ce n’est qu’après un deuxième test FIT positif, cette fois-ci ordonné par son médecin, qu’une coloscopie a été programmée en urgence. En novembre 2023, soit près de deux ans et demi après ses premiers symptômes, le diagnostic est enfin tombé. Et il était terrible. Milli était atteinte d’un cancer du côlon de stade 3, ce qui signifie que la maladie s’était déjà propagée à ses ganglions lymphatiques. Le temps perdu avait permis au cancer de progresser dangereusement.

Les lourdes conséquences d’un diagnostic tardif

Le combat de Milli contre la maladie a été long et difficile : chimiothérapie, radiothérapie, et une lourde opération pour retirer la tumeur. Les conséquences sont à vie. Elle doit désormais vivre avec une stomie permanente. De plus, le traitement l’a mise en état de péri-ménopause et l’a rendue potentiellement stérile. ‘J’ai toujours été maternelle, donc apprendre que je pourrais être infertile a été déchirant’, a-t-elle partagé. Des conséquences irréversibles qui auraient peut-être pu être évitées avec un diagnostic plus précoce.

Son message : « Vous connaissez votre corps mieux que personne »

Aujourd’hui, Milli veut que son histoire serve de leçon. ‘L’obtention du diagnostic a été un problème et un stress énormes. J’ai eu au moins 20 rendez-vous médicaux, dont 13 chez le généraliste et une visite aux urgences où l’on m’a dit que j’étais trop jeune’. Son message aux autres jeunes qui sentent que quelque chose ne va pas est simple et puissant : ‘Vous connaissez votre propre corps mieux que quiconque. Si quelque chose vous semble anormal, continuez à consulter jusqu’à ce que vous trouviez ce qui ne va pas‘. C’est un appel à l’auto-défense et à la persévérance face à un corps médical parfois trop sûr de ses certitudes.

Selon la source : independent.co.uk

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