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Oiseaux, Chapeaux et Boycotts : L’incroyable histoire derrière l’interdiction de ramasser des plumes
Crédit: freepik

Une plume par terre, un geste interdit ?

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Vous vous promenez et, hop, vous apercevez une jolie plume par terre. Votre premier réflexe serait peut-être de la ramasser, de la glisser dans votre poche comme un petit trésor. Mais attention, ce geste qui paraît si anodin pourrait en réalité vous causer des ennuis. C’est un peu fou, non ?

Eh bien, sachez qu’aux États-Unis, c’est carrément un délit. Et la raison derrière cette interdiction est une histoire fascinante, qui nous ramène à la fin des années 1800, à une époque où la mode avait des conséquences… disons, dramatiques.

La mode des chapeaux… à oiseaux morts

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Imaginez la fin du 19e siècle, ce qu’on appelle l’Âge d’or. Pour les femmes de la haute société américaine, le comble du chic, c’était le chapeau. Mais pas n’importe quel chapeau. On parle de créations extravagantes, décorées de plumes, de morceaux d’oiseaux, et parfois même… d’oiseaux morts entiers. Oui, vous avez bien lu.

Plus c’était ostentatoire, mieux c’était. L’historien Douglas Brinkley raconte que certaines femmes voulaient une tête de hibou empaillée sur leur bonnet ou un colibri entier en broche. Franchement, quand on y pense, c’est assez morbide.

Une hécatombe pour un accessoire

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Derrière ce soi-disant « glamour » se cachait une réalité bien sombre. C’était un véritable massacre. En 1886, on estime que plus de 5 millions d’oiseaux étaient tués chaque année, juste pour alimenter ce commerce de chapeaux en Amérique du Nord. C’est un chiffre qui donne le vertige.

Les plumes des aigrettes neigeuses, avec leur blanc immaculé, étaient particulièrement prisées. La demande était si forte que ces pauvres bêtes ont été chassées jusqu’au bord de l’extinction. Au tournant du siècle, le Service américain de la pêche et de la faune sauvage a estimé que plus de 60 espèces d’oiseaux dans le monde entier étaient menacées à cause de cette mode et du manque total de régulation.

La révolte des dames de Boston

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Heureusement, tout le monde ne fermait pas les yeux. Deux femmes de la bonne société de Boston, Harriet Hemenway et sa cousine Minna Hall, ont commencé à s’inquiéter sérieusement. Elles ont décidé d’agir à leur manière : en organisant des goûters.

Pendant ces réunions, elles informaient les autres femmes de la cruauté cachée derrière leurs beaux chapeaux et les encourageaient à boycotter cette mode. De fil en aiguille, leur petit groupe est devenu la Massachusetts Audubon Society. Leur mobilisation a fini par payer et a contribué à la création de la première grande loi de protection.

Enfin des lois pour protéger nos amis à plumes

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Leur militantisme a d’abord mené au Lacey Act de 1900. Cette loi interdisait de tuer illégalement des oiseaux dans un État pour les vendre dans un autre. C’était un premier pas important. Puis, grâce à encore plus de pression, le Migratory Bird Treaty Act de 1918 a été adopté. Et cette loi est toujours en vigueur aujourd’hui !

Elle est très claire : il est interdit de tuer, capturer, vendre, échanger ou transporter des oiseaux migrateurs sans permis. Et cette interdiction s’étend à toutes les parties de l’oiseau, ce qui inclut donc les nids, les œufs et, bien sûr, les plumes.

Quelques exceptions… et une règle d’or

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Il y a tout de même quelques exceptions. On a le droit de garder les plumes des oiseaux aquatiques et du gibier à plumes qui ont été chassés légalement. Les Amérindiens ont également le droit d’utiliser des plumes pour leurs pratiques culturelles et religieuses, ce qui est tout à fait normal.

Et une dernière chose à savoir : si vous vous trouvez dans un parc national américain, la règle est encore plus stricte. Il est strictement interdit de prélever quoi que ce soit : ni animal, ni plante, ni même une partie d’entre eux. Pas une fleur, pas un caillou, et certainement pas une plume.

Conclusion : le mieux, c’est de regarder avec les yeux

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La prochaine fois que vous verrez une magnifique plume par terre, vous penserez peut-être à cette histoire. Une histoire de mode, de cruauté, mais aussi de femmes courageuses qui ont changé les choses.

Alors, le meilleur conseil que l’on puisse donner, c’est de faire une photo si vous la trouvez jolie, de l’admirer, mais de la laisser là où elle est. C’est un petit geste simple pour respecter la loi, et surtout, pour honorer l’histoire incroyable qui se cache derrière. La nature est plus belle quand on la laisse intacte.

Selon la source : iflscience.com

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