credit : freepikAlors que les images de récifs coralliens blanchis, semblables à des cimetières sous-marins, font le tour du monde, une nouvelle étude vient bousculer nos certitudes. En plongeant dans l’histoire génétique de ces organismes, des biologistes ont découvert une résilience insoupçonnée. Certains coraux durs auraient en eux les clés d’une survie face à des changements climatiques extrêmes, un héritage forgé au fil de centaines de millions d’années.
Un trésor planétaire au bord du gouffre
credit : freepikIl est difficile de surestimer leur importance. Les récifs coralliens occupent moins de 1 % des océans, mais ils abritent plus d’un quart de toute la biodiversité marine. Protection des côtes, séquestration du carbone, source de revenus pour la pêche et le tourisme… On estime leur contribution à l’économie mondiale à près de 10 000 milliards de dollars par an. Pourtant, ce trésor est en train de disparaître sous nos yeux. Depuis les années 1950, la moitié de la couverture corallienne mondiale a été perdue, et le monde assiste actuellement au quatrième épisode de blanchissement massif, le plus grave jamais enregistré.
Remonter le fil du temps génétique
credit : freepikFace à cette urgence, comprendre qui pourrait survivre est devenu crucial. C’est dans cette optique que des chercheurs du Smithsonian Institution et de l’Université de São Paulo ont lancé une enquête d’une ambition folle : reconstituer l’arbre généalogique des coraux durs. En séquençant les génomes de 274 espèces, soit près de 16 % des variétés connues, ils ont cherché dans leur ADN les traces des grandes crises environnementales du passé et les secrets des survivants.
Une histoire de crises et de survivants
credit : freepikLeurs conclusions, publiées dans la revue Nature, nous transportent 460 millions d’années en arrière, à l’aube de l’histoire des coraux. L’ancêtre commun était probablement un organisme solitaire, capable de vivre avec ou sans lumière. Bien plus tard, il y a environ 300 millions d’années, une innovation a tout changé : la symbiose avec des algues photosynthétiques. Cette alliance a permis une explosion de la diversité, créant les bâtisseurs de récifs que l’on connaît. Mais cette dépendance les a aussi rendus vulnérables. Lors de grands épisodes de réchauffement et d’appauvrissement en oxygène des océans, beaucoup de ces lignées se sont éteintes.
La leçon des coraux des profondeurs
credit : freepikMais alors, qui a survécu ? L’étude pointe vers les espèces non symbiotiques, celles qui vivaient dans les profondeurs. Capables de se nourrir seules, sans dépendre de la lumière, et plus flexibles quant à leur habitat, elles ont traversé les pires catastrophes écologiques. « Les coraux solitaires et hétérotrophes semblent avoir prospéré dans les profondeurs marines malgré ces perturbations », notent les chercheurs. Leurs descendants pourraient donc posséder un avantage génétique face à la crise actuelle.
Conclusion : un optimisme prudent mais nécessaire
credit : freepikAttention, cette découverte n’est pas un chèque en blanc pour l’avenir. Elle ne signifie pas que nos récifs colorés des eaux peu profondes sont sauvés. La menace qui pèse sur eux reste immense et immédiate. Mais elle prouve que, dans l’histoire tumultueuse de la vie sur Terre, les coraux ont déjà fait preuve d’une incroyable capacité d’adaptation. Cet espoir, même fragile, est une raison de plus de redoubler d’efforts pour leur donner une chance de survivre au siècle qui vient.
Selon la source : trustmyscience.com