L’incroyable vérité : nos déplacements dépassent de 40 fois ceux de tous les animaux sauvages terrestres réunis
Auteur: Mathieu Gagnon
Plus impressionnants que la grande migration ?

Quand on pense aux grands spectacles de la nature, l’image de la grande migration en Afrique vient souvent à l’esprit. Des troupeaux immenses de gnous et de zèbres traversant des plaines à perte de vue. C’est un spectacle d’une puissance incroyable, c’est certain. Mais si je vous disais que nos propres déplacements quotidiens, tous additionnés, sont infiniment plus massifs ?
Une étude récente vient de mettre des chiffres sur cette idée, et le résultat est pour le moins vertigineux. Il semblerait bien que, sur la planète Terre, le mouvement des humains ait complètement éclipsé celui du monde animal. Et pas qu’un peu.
Une question de poids et de chiffres

On pourrait croire que les éléphants, les baleines et autres géants pèsent plus lourd que nous sur la balance mondiale. Eh bien, ce n’est plus vrai depuis un bon moment. Aujourd’hui, les humains représentent environ un tiers de la masse de tous les mammifères sur Terre. Le reste ? C’est principalement notre bétail. Les animaux sauvages, eux, ne comptent plus que pour un minuscule 5 % du total. C’est une pensée qui donne à réfléchir, non ?
Mais les chercheurs sont allés plus loin. Ils n’ont pas seulement regardé la masse, mais aussi le mouvement de cette masse. En gros, ils ont multiplié le poids des êtres vivants par la distance qu’ils parcourent chaque année. Et c’est là que les choses deviennent vraiment folles.
Des voyages qui changent la donne

La migration d’un million d’animaux en Afrique, c’est spectaculaire, oui. Mais en termes de « masse déplacée », c’est à peu près l’équivalent du pèlerinage du Hajj ou… d’une Coupe du Monde de la FIFA. Pourquoi ? Parce que même si nous sommes plus légers qu’un gnou, nous voyageons beaucoup, beaucoup plus loin grâce à nos avions.
Les chiffres sont presque absurdes. Chaque année, l’humanité déplace l’équivalent de 4 000 milliards de tonnes-kilomètres. En comparaison, tous les animaux terrestres sauvages combinés ? À peine 100 milliards. C’est 40 fois moins. Notre domination est totale.
Même à pied, nous sommes les champions

Le plus étonnant dans tout ça, ce n’est même pas la technologie. On pourrait se dire que c’est la faute de nos voitures et de nos avions. Mais attendez, il y a mieux. Si l’on ne compte que nos déplacements à pied, juste la force de nos jambes, nous dépassons encore de près de six fois le mouvement de tous les animaux sauvages terrestres et des oiseaux réunis. Rien que ça.
On a beau se plaindre de notre sédentarité, il faut croire que nous marchons encore énormément. Nos allers-retours pour le travail, nos courses, nos promenades… Tout cela, mis bout à bout, représente une force de mouvement planétaire sans équivalent dans la nature.
Un monde qui a changé en un clin d’œil

Cette situation est incroyablement récente. Remontons le temps, disons vers 1850. Le tableau était complètement différent. Il y avait sept fois moins d’humains, et la plupart des gens ne quittaient que très rarement leur village natal. Pendant ce temps, les animaux sauvages étaient bien plus nombreux, et leur mouvement était environ le double de ce qu’il est aujourd’hui.
Depuis, nous avons chassé les baleines, surpêché les océans, détruit les habitats… Le mouvement des animaux marins, par exemple, a chuté d’environ 70 % depuis cette époque. Nous avons littéralement freiné les grands mouvements naturels de la planète pour accélérer les nôtres.
Conclusion : Quel est le prix de notre mobilité ?

Alors, que faut-il retenir de tout ça ? Que nous sommes devenus la force dominante de mouvement sur Terre, c’est une évidence. Mais ce n’est pas sans conséquences. Les déplacements des animaux, comme ceux des baleines, ne sont pas anodins. Ils jouent un rôle crucial, par exemple en fertilisant les océans et en soutenant des écosystèmes entiers.
En réduisant drastiquement leurs migrations, nous avons cassé un mécanisme vital pour la planète. Notre propre hyper-mobilité a un coût, et il est peut-être temps de se demander si le jeu en vaut la chandelle. Notre mouvement incessant a créé un silence tout aussi assourdissant dans le monde sauvage. Une nature devenue, comme le dit l’étude, une simple « erreur d’arrondi » sur une planète que nous avons façonnée à notre image.