Les scientifiques pourraient avoir découvert un moyen incroyable d’inverser la cécité.
Auteur: Mathieu Gagnon
Nos yeux, c’est une sacrée mécanique, n’est-ce pas ? Une merveille de la nature, avec des millions de petites cellules qui nous permettent de voir le monde en couleurs. On y pense rarement, jusqu’au jour où ça commence à dérailler. Et quand la vue baisse, c’est tout un pan de notre vie qui s’assombrit. Malheureusement, certaines maladies sont particulièrement tenaces.
Parmi elles, il y en a une dont on parle peu mais qui fait des ravages : l’atrophie géographique. Un nom un peu barbare pour désigner une forme avancée de DMLA, la dégénérescence maculaire liée à l’âge. C’est l’une des principales causes de cécité chez les plus de 50 ans. Imaginez ne plus pouvoir lire le journal, conduire, ou même reconnaître le visage de vos petits-enfants… C’est le quotidien de millions de personnes.
L'atrophie géographique, un mal qui touche des millions de personnes
Pour faire simple, l’atrophie géographique, ou GA, s’attaque à la macula. C’est la petite zone au centre de notre rétine qui gère la vision précise, celle dont on a besoin pour toutes les tâches fines. La maladie détruit progressivement les cellules sensibles à la lumière dans cette zone. C’est un peu comme si le capteur d’un appareil photo tombait en panne, mais uniquement au centre. La vision périphérique reste, mais le plus important, ce qu’on regarde droit devant, devient flou, puis disparaît.
Aujourd’hui, environ cinq millions de personnes dans le monde sont touchées. Et le pire, c’est qu’il n’existe aucun remède connu pour cette affection. On se sent bien impuissant face à ça. Enfin, jusqu’à maintenant, peut-être.
Une avancée scientifique majeure : une micropuce et des lunettes spéciales
Une nouvelle étude, menée par une équipe de scientifiques internationaux, vient de publier des résultats qui redonnent un espoir immense. Ils ont mis au point un système assez incroyable : une minuscule puce électronique de 2 millimètres sur 2, alimentée par la lumière, qu’on implante dans l’œil. Cette puce est couplée à une paire de lunettes de réalité augmentée.
Les résultats de l’essai clinique, publiés dans le très sérieux New England Journal of Medicine, sont spectaculaires. Sur les 38 patients de l’étude, 84 % d’entre eux ont retrouvé une vision suffisante pour pouvoir lire. C’est tout simplement énorme. On parle de personnes qui avaient perdu une grande partie de leur vision centrale.
Comment ça marche, concrètement ?
Alors, comment est-ce possible ? Ça ressemble à de la science-fiction, mais c’est bien réel. D’abord, les chirurgiens retirent une partie du gel qui remplit l’œil, une opération appelée vitrectomie. Ensuite, ils glissent la petite puce, baptisée PRIMA, sous le centre de la rétine.
Une fois que l’œil a cicatrisé, le patient met les lunettes spéciales. Celles-ci envoient des signaux infrarouges à la puce. La puce transforme ces signaux en impulsions électriques, qui stimulent les nerfs optiques et envoient l’information au cerveau. Pour aider tout ça, un petit ordinateur, porté à la ceinture, utilise l’intelligence artificielle pour traiter les données. Le système a même une fonction zoom pour aider les patients à réapprendre à lire efficacement. C’est un travail d’équipe entre la technologie et le corps humain.
Des résultats qui changent la vie : 'Un pas de géant pour la vision artificielle'
Mahi Muqit, l’un des co-auteurs de l’étude, ne mâche pas ses mots : « Dans l’histoire de la vision artificielle, cela représente une nouvelle ère. » Il explique que c’est la première fois que des patients aveugles peuvent réellement retrouver une vision centrale utile.
Et l’impact sur la vie des gens est immense. « Retrouver la capacité de lire est une amélioration majeure de leur qualité de vie, ça leur remonte le moral et les aide à retrouver leur confiance et leur indépendance », ajoute-t-il. Pour vous donner une idée, plusieurs participants à l’étude ne pouvaient même pas distinguer une seule lettre sur un tableau d’ophtalmologiste avant l’opération. Aujourd’hui, ils peuvent en lire jusqu’à cinq lignes. On imagine facilement la joie que ça représente.
Conclusion : L'importance de la rééducation et l'avenir de la vue
Attention, ce n’est pas non plus un coup de baguette magique. Comme le précise le chercheur, la rééducation est essentielle. « Ce n’est pas comme si on mettait une puce dans l’œil et que l’on pouvait voir à nouveau instantanément. Il faut apprendre à utiliser ce type de vision. » C’est un long processus, qui demande de la patience et de l’entraînement pendant plusieurs mois.
Mais cette avancée ouvre une porte formidable. Puisqu’il n’y a pas de traitement pour la DMLA sèche, ces dispositifs médicaux pourraient bien être l’avenir. Et qui sait, peut-être que cette technologie pourra un jour être utilisée pour traiter d’autres maladies de l’œil. Nos yeux sont peut-être une merveille de l’évolution, mais la capacité de la science à les comprendre, et un jour, on l’espère, à les réparer, est tout aussi admirable.
Selon la source : popularmechanics.com