Bientôt un quatrième feu sur nos routes ? Voici le feu blanc pour les voitures autonomes

L’idée derrière ce feu blanc est de faciliter la cohabitation entre nous, les conducteurs humains, et les voitures autonomes. Quand ce feu s’allumerait, le message serait clair et simple : ‘suivez la voiture qui est devant vous’. C’est tout. Pas besoin de se poser plus de questions.

Pourquoi ? Parce que les voitures autonomes sont de véritables ordinateurs sur roues. Elles peuvent communiquer entre elles et avec le feu de signalisation pour organiser le trafic de la manière la plus efficace possible. C’est un peu comme si elles formaient un esprit de ruche, un ballet parfaitement coordonné pour éviter les embouteillages. Quand elles prennent le contrôle, le feu blanc nous prévient simplement de nous laisser guider par le mouvement général.

Ce concept porte un nom un peu technique : le ‘paradigme du contrôle mobile’. En gros, ça veut dire qu’on délègue une partie du contrôle du trafic aux voitures elles-mêmes. Ali Hajbabaie, l’un des auteurs de l’étude, explique que c’est une manière d’informer les conducteurs humains de ce qu’il se passe. Pour qu’on ne soit pas surpris et qu’on sache comment réagir.

Le feu blanc s’activerait uniquement quand il y a suffisamment de voitures autonomes à une intersection pour que leur coordination soit efficace. Si elles sont peu nombreuses, le feu fonctionnerait normalement avec ses trois couleurs habituelles. D’ailleurs, les chercheurs précisent que la lumière n’est pas obligatoirement blanche. Ils suggèrent même le violet, pourquoi pas !

Bien sûr, tout cela a été testé sur des simulateurs informatiques très puissants, capables de recréer le trafic voiture par voiture. Et les résultats sont plutôt encourageants. Avec seulement 10% de voitures autonomes dans le trafic, les ralentissements à l’intersection ont diminué de 3%. Ce n’est pas énorme, mais c’est un début.

Là où ça devient vraiment intéressant, c’est quand la proportion de voitures autonomes augmente. Avec 30% de véhicules autonomes, la réduction des délais a atteint plus de 10%. La conclusion est simple : plus il y aura de voitures intelligentes sur les routes, plus le trafic sera fluide pour tout le monde.

Changer une habitude vieille de 100 ans n’est pas une mince affaire. La première version de cette idée, proposée en 2020, n’était pas réalisable car elle reposait sur un système centralisé qui aurait été trop lent. La nouvelle approche, dite ‘distribuée’, est bien plus efficace. Mais le vrai obstacle, c’est le matériel.

Il y a des centaines de milliers de feux de signalisation rien qu’aux États-Unis. On estime que près de 75% d’entre eux ont besoin d’être modernisés ou remplacés. C’est un chantier colossal. L’idée serait de profiter de ces mises à jour nécessaires pour préparer l’arrivée de ce fameux feu blanc.

Alors, faut-il s’attendre à voir un feu blanc au coin de notre rue la semaine prochaine ? Probablement pas. Les auteurs de l’étude suggèrent que les premiers essais pourraient avoir lieu dans des environnements contrôlés, comme des ports, où circulent beaucoup de véhicules commerciaux qui sont souvent à la pointe de la technologie autonome.

Pour l’instant, nous resterons avec notre rouge, notre orange et notre vert. Mais cette idée de feu blanc nous montre une chose : les voitures autonomes ne sont pas juste un gadget. Elles vont vraiment bouleverser tous les aspects de notre conduite et de nos vies. C’est une petite révolution qui se prépare, et il est fascinant de la voir se dessiner.