Pétrole russe : la combine qui donne des sueurs froides à l’Europe à l’approche de l’hiver
Auteur: Adam David
Un ballet de pétroliers aux portes de l’Europe

Le grand sevrage, une illusion ?

Mais ce sevrage cachait une autre réalité. Pour compenser, l’Europe s’est mise à importer massivement des carburants déjà transformés, les fameux « distillats moyens » essentiels pour faire tourner les camions, les trains et chauffer les foyers. Et c’est là que le bât blesse.
L’Inde et la turquie, les raffineries de l’ombre de Moscou

Un tour de passe-passe commercial qui permet à l’argent russe de continuer à irriguer les marchés, mais par la petite porte. Une étude récente a ainsi mis en lumière le rôle d’Ankara, qui aurait profité de rabais allant jusqu’à 20 dollars par baril pour alimenter l’UE. Sous la pression américaine, un important terminal turc a toutefois dû cesser ces opérations en mars.
L’étau se resserre sur New Delhi

Rien que sur les vingt premiers jours d’octobre, les cargaisons indiennes ont représenté 20 % du total des importations de distillats moyens de l’UE. Or, ce sont précisément les géants russes qui fournissent l’Inde, comme Lukoil et Rosneft, qui sont aujourd’hui dans le viseur de nouvelles sanctions américaines. La menace est claire : couper ce flux vital.
La crainte d’un hiver sous tension

La question n’est plus seulement de savoir si l’on paiera le carburant plus cher, mais s’il y en aura assez pour tout le monde quand le froid s’installera durablement. C’est ce scénario qui hante aujourd’hui les capitales européennes.
Conclusion : vers une nouvelle géopolitique du pétrole

Reste que l’épisode le démontre : les sanctions sont un jeu de dominos complexe, où chaque action entraîne une réaction en chaîne, redessinant les routes de l’énergie mondiale. L’Europe, en cherchant à punir Moscou, s’est rendue dépendante d’un système précaire. L’hiver qui vient en sera le premier véritable test.