Le Canada au bord de la rupture politique ? ce que révèle une étude inédite sur nos divisions
Auteur: Adam David
La peur du miroir américain

Au-delà des idées, la guerre des émotions

Le second, plus grave encore, est le « sectarisme politique ». On bascule ici dans une autre dimension : l’adversaire n’est plus seulement quelqu’un qui a tort, il devient un danger moral, un être incompréhensible et foncièrement mauvais. Faire un compromis avec lui s’apparente alors à une trahison.
Le diagnostic : une fièvre modérée, mais une asymétrie notable

Un détail, cependant, est frappant. Les Canadiens s’identifiant à la gauche expriment une aversion plus forte envers la droite que l’inverse. Cette asymétrie n’est pas propre au Canada ; elle suggère que la perception de la menace, qu’elle soit sociale ou morale, n’est pas la même des deux côtés de l’échiquier politique.
Qui sont les plus divisés ?

Mais ce qui est peut-être plus intéressant, c’est ce qui ne semble pas jouer de rôle majeur. Contrairement aux idées reçues, ni le genre, ni l’origine ethnique, ni le niveau d’éducation ou le fait de vivre en ville ou à la campagne ne semblent être des facteurs déterminants de cette fracture affective.
Pourquoi cette animosité est une menace silencieuse

Le risque, c’est que les algorithmes des réseaux sociaux et le discours de certains acteurs politiques jettent de l’huile sur ce feu qui couve, transformant la méfiance en véritable détestation. C’est un engrenage qui, une fois enclenché, est très difficile à arrêter.
Conclusion : un appel à la vigilance, pas à la panique

Mais cet équilibre est fragile. La suite de l’histoire dépendra de la volonté de nos élus, des médias et de chaque citoyen de refuser la caricature et de tendre la main à ceux qui ne pensent pas comme eux. Nos différences politiques sont réelles, mais elles ne nous ont pas encore transformés en ennemis. C’est un avantage précieux qu’il nous appartient de préserver.