On a tous un âge inscrit sur nos papiers, celui qu’on fête chaque année. Mais est-ce que notre corps, lui, vieillit au même rythme ? Pas toujours. Une découverte assez fascinante vient de l’Université Ben-Gourion du Néguev, en Israël. Le professeur Alon Monsonego et son équipe ont mis le doigt sur quelque chose d’étonnant : certaines de nos cellules immunitaires, les lymphocytes T auxiliaires, changent avec le temps et peuvent en dire long sur notre âge biologique. Et cet âge-là, eh bien, il peut être bien différent de notre âge chronologique.
Parfois on se sent plus jeune, parfois plus vieux… et si c’était vrai, au fond de nos cellules ? C’est un peu ce que cette recherche nous dit.
Le secret des super-centenaires japonais
Au cœur de cette découverte, il y a un type bien particulier de ces lymphocytes T. L’équipe du professeur Monsonego a remarqué qu’un nouveau sous-groupe de ces cellules s’accumulait en nous avec les années. Au début, ils ne saisissaient pas toute l’importance de ce phénomène. Mais c’est une étude japonaise qui a tout éclairé. En étudiant des personnes qui vivent bien au-delà de 100 ans, des super-centenaires, les chercheurs ont vu que leur système immunitaire était littéralement rempli de ces fameuses cellules. C’était l’indice qu’il leur manquait. Tout d’un coup, ces cellules n’étaient plus une simple curiosité, mais potentiellement une des clés pour garder un système immunitaire adapté à son âge.
Des cellules 'nettoyeuses' contre le vieillissement
Alors, à quoi servent ces cellules exactement ? Pour le comprendre, il faut parler des ‘cellules sénescentes’. Imaginez des cellules qui, avec le temps, n’arrivent plus à se réparer correctement. Elles s’accumulent et peuvent causer des inflammations et des dégâts. C’est un des mécanismes du vieillissement. Eh bien, la grande surprise, c’est que ces lymphocytes T qui apparaissent avec l’âge ont une capacité inattendue : ils peuvent tuer. Leur rôle est de faire le ménage, de nettoyer notre organisme de ces vieilles cellules encombrantes.
Pour le prouver, les chercheurs ont fait une expérience sur des souris. Lorsqu’ils ont diminué la quantité de ces cellules ‘nettoyeuses’, les souris ont vieilli plus vite et ont vécu moins longtemps. La preuve semble assez directe, n’est-ce pas ?
Faudrait-il surveiller notre horloge biologique dès 30 ans ?
Cette découverte ouvre des perspectives assez vertigineuses. Si ces cellules sont si cruciales, le professeur Monsonego pense qu’on devrait commencer à les suivre chez les gens bien plus tôt, peut-être dès la trentaine. L’idée ? Évaluer le rythme de notre vieillissement le plus tôt possible. Un écart de plusieurs décennies peut se creuser entre notre âge réel et l’âge de notre corps. Savoir cela tôt permettrait sans doute d’intervenir, de changer des choses dans notre mode de vie pour maintenir un vieillissement normal. C’est un peu comme faire une révision de sa voiture avant qu’elle ne tombe en panne.
Et si 'rajeunir' n'était pas la bonne idée ?
On entend souvent parler de ‘rajeunir’, de ‘revenir en arrière’. Beaucoup pensent que pour inverser le vieillissement, il faudrait retrouver le système immunitaire de nos 20 ans. Mais le professeur Monsonego nous invite à voir les choses différemment. Selon lui, ce serait peut-être une erreur. On n’a pas besoin d’un système immunitaire surpuissant comme celui d’un jeune, mais d’un système qui fonctionne correctement et qui est adapté à notre étape de vie. C’est une nuance énorme.
Finalement, l’un des grands principes sur la lutte contre le vieillissement pourrait être… eh bien, incorrect. Il ne s’agirait pas de remonter le temps, mais de s’assurer que notre horloge interne fonctionne bien, tout simplement.
Conclusion : De nouvelles pistes pour bien vieillir
En résumé, ces cellules immunitaires si particulières sont une découverte majeure. Elles pourraient être utilisées demain pour deux choses. D’abord, pour le diagnostic : en les analysant, on pourrait évaluer notre vieillissement et détecter des problèmes. Ensuite, pour la thérapie : on pourrait peut-être trouver des moyens de stimuler ces cellules pour nous aider à mieux vieillir.
Cela ouvre la voie à de toutes nouvelles stratégies pour gérer le vieillissement et les maladies qui y sont liées. L’objectif n’est pas de vivre éternellement, bien sûr, mais de vivre mieux et plus longtemps en bonne santé. C’est une perspective pleine d’espoir pour l’avenir.
Selon la source : medicalxpress.com