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Et si les chimpanzés étaient plus rationnels que nous ?
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Une intelligence qui nous ressemble

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Qui pourrait encore douter de l’intelligence des chimpanzés ? On le lit sur leur visage, mais une nouvelle étude vient le prouver d’une manière qui pourrait bien nous faire réfléchir sur nous-mêmes. Au sanctuaire de l’île de Ngamba en Ouganda, des chercheurs ont observé quelque chose d’étonnant, quelque chose que l’on pensait réservé aux humains : la capacité à se faire une idée, puis à la changer complètement si de nouvelles informations arrivent. C’est vrai que savoir s’adapter est essentiel pour survivre, peu importe l’espèce. Mais quand on voit à quel point nous, les humains, pouvons être têtus, voir nos plus proches cousins faire preuve d’autant de souplesse… ça rend humble.

Changer d’avis : une preuve de sagesse ?

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Il y a une célèbre citation d’un économiste, Paul Samuelson, qui disait en substance : « Quand les événements changent, je change d’avis. Que faites-vous, vous ? ». C’était une façon de dire que s’accrocher à ses vieilles idées quand les faits prouvent le contraire n’est pas très malin. On connaît tous des gens comme ça, non ? Des personnes qui refusent de voir la vérité en face, même quand elle est évidente. Parfois, il faut l’avouer, cette personne, c’est nous-mêmes. Alors, comment s’en sortent les chimpanzés face à ce défi ? La réponse est assez fascinante.

Le test des boîtes : comment les chercheurs ont procédé

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Pour en avoir le cœur net, une équipe de chercheurs menée par Dr Emily Sandford a mis au point une expérience assez simple. Ils ont caché de la nourriture dans l’une des deux boîtes et ont donné des indices aux chimpanzés pour les aider à deviner où elle se trouvait. L’idée n’était pas juste de voir s’ils pouvaient changer de choix, mais surtout s’ils pouvaient évaluer la qualité des preuves. Autrement dit, faire la différence entre un indice fiable et un autre plus douteux. Ils ont enregistré leur premier choix, puis leur second, pour voir s’ils corrigeaient leur tir. C’est un peu comme un jeu de piste pour tester leur logique.

Des résultats qui font réfléchir

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Et les résultats sont sans appel. Les chimpanzés ont montré qu’ils étaient capables de réviser leur jugement quand une meilleure preuve se présentait. C’est une forme de raisonnement flexible qu’on associe souvent aux enfants de 4 ans. C’est donc une sacrée découverte ! Les indices les plus forts, pour eux, c’était bien sûr de voir la nourriture dans la boîte. Un son venant de la boîte était un indice moyen, et des traces de nourriture à proximité étaient le signe le plus faible. Bien qu’ils ne soient pas infaillibles, ils ont fait le choix le plus rationnel deux à trois fois plus souvent que le choix non rationnel. Pas mal, non ?

Face à des situations encore plus complexes

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Les chercheurs ont même compliqué les choses. Parfois, ils donnaient un nouvel indice qui rendait le premier moins crédible. Par exemple, en montrant que ce qui ressemblait à une pomme n’était en fait qu’une simple image. Même là, les singes s’adaptaient. Une autre expérience était amusante : on leur donnait une preuve solide pour une seule friandise dans une boîte, contre une preuve faible pour deux friandises dans une autre. Contrairement au proverbe humain « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras », les chimpanzés ont préféré prendre le risque pour le plus gros lot. Un conseil : n’emmenez jamais un chimpanzé au casino, il pourrait vous faire perdre votre chemise !

La « métacognition » : penser sur sa propre pensée

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Ce que cette étude montre, c’est que les chimpanzés ont probablement ce que les scientifiques appellent des capacités de « métacognition ». C’est un mot un peu compliqué pour dire quelque chose de simple : la capacité de penser à ses propres pensées, de prendre du recul sur son propre raisonnement. Cette découverte pourrait nous aider à comprendre à quel moment de notre évolution cette faculté est apparue. Comme le dit Dr Sandford, « La différence entre les humains et les chimpanzés n’est pas un fossé, c’est plutôt une continuité. » Elle mène d’ailleurs des expériences similaires sur des enfants de deux à quatre ans pour mieux comprendre ce lien.

Conclusion : Darwin avait-il raison ?

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Au final, on se demande depuis des siècles si les animaux pensent. Aujourd’hui, la plupart des gens s’accordent à dire que oui, beaucoup d’espèces pensent. Mais cette recherche va plus loin. Elle suggère qu’au moins une espèce répond au critère peut-être le plus élevé de la pensée : la capacité à raisonner en pesant le pour et le contre des preuves. Le célèbre naturaliste Charles Darwin avait prédit qu’on trouverait chez les grands singes des ponts psychologiques entre l’animal et l’humain. Franchement, avec des résultats comme ceux-là, on peut dire que sa prédiction est plus que jamais confirmée.

Selon la source : iflscience.com

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