Aller au contenu
Parkinson : une nouvelle signature électrique dans le cerveau pourrait tout changer
Crédit: freepik

Quand le cerveau nous parle à travers les électrodes

credit : freepik

On se demande souvent ce qu’il se passe vraiment dans la tête d’une personne atteinte de la maladie de Parkinson, surtout quand on voit les tremblements et les difficultés de mouvement. Eh bien, des chercheurs essaient de le découvrir, et pour ça, ils utilisent une technique déjà bien connue : la stimulation cérébrale profonde. En gros, on implante de petites électrodes dans le cerveau des patients pour calmer les symptômes avec des impulsions électriques. C’est un traitement lourd, mais efficace.

Ce qui est fascinant, c’est que ces mêmes électrodes sont une fenêtre ouverte sur le cerveau. Elles permettent de faire des mesures électriques uniques, à des endroits normalement inaccessibles. Et c’est grâce à ces données que l’on espère un jour percer les secrets de Parkinson et, qui sait, trouver de nouvelles façons de la traiter.

Le mystère des fameuses « ondes bêta »

credit : freepik

Une équipe de l’Institut Max Planck, en Allemagne, s’est penchée sur un signal particulier : les « ondes bêta ». Ce sont des oscillations qui se produisent environ 20 fois par seconde dans le cerveau. Pendant longtemps, on a pensé que plus ces ondes étaient fortes, plus les symptômes de la maladie étaient sévères. Une piste intéressante, non ?

Sauf qu’en regardant de plus près toutes les études publiées, les chercheurs ont tiqué. Les résultats étaient… un peu partout et nulle part à la fois. Parfois ça marchait, parfois non. Vadim Nikulin, l’un des scientifiques, s’est demandé : « Pourquoi un tel bazar ? Est-ce que les patients étaient différents ? Le matériel ? Les méthodes d’analyse ? » C’était un vrai casse-tête.

L’union fait la force : une collaboration inédite

credit : freepik

Pour en avoir le cœur net, ils ont fait quelque chose de rare dans ce domaine : ils ont appelé les copains. Ils ont monté une grande collaboration avec des hôpitaux universitaires de pointe en Europe, comme la Charité à Berlin, l’University College de Londres ou encore l’Université d’Oxford. Ensemble, ils ont regroupé les données de plus de 100 patients. C’est énorme, car la plupart des études précédentes se contentaient de bien moins.

Et là, surprise. Enfin, pas tant que ça. La réponse était finalement simple : le problème n’était ni le matériel, ni vraiment l’analyse. C’était la taille de l’échantillon. Le lien entre les ondes bêta et les symptômes existait bien, mais il était plus faible qu’on ne le pensait. Il fallait beaucoup de données pour le voir clairement. Comme quoi, l’union fait vraiment la force en science.

Le cerveau, cet orchestre un peu chaotique

credit : freepik

Mais ce n’est pas tout. En comparant les analyses, ils ont compris une autre erreur courante. Beaucoup d’études ne faisaient pas la différence entre l’activité cérébrale rythmique et l’activité non-rythmique. Moritz Gerster, qui a dirigé l’étude, utilise une super image pour expliquer ça : « Imaginez un orchestre avant la répétition. Certains musiciens jouent ensemble, en rythme. D’autres s’entraînent chacun de leur côté, créant une sorte de ‘bruit’ de fond. »

Si on mesure juste le volume sonore global, on passe à côté de cette distinction. Et c’est crucial. En utilisant de nouvelles méthodes pour séparer le signal rythmé du « bruit des neurones » non-rythmé, ils ont découvert que cette séparation expliquait beaucoup mieux les symptômes des patients. Le « bruit » n’est donc pas juste du bruit, il a un sens.

Une asymétrie qui change tout

credit : freepik

Un autre défi, c’était la diversité des patients : âges différents, durées de maladie variables… et pas de groupe de personnes saines pour comparer, évidemment. Alors, les chercheurs ont eu une idée brillante. Ils ont profité d’une particularité de Parkinson : la maladie est souvent asymétrique. Un côté du corps est plus touché que l’autre.

« On s’est dit qu’on pourrait comparer l’hémisphère cérébral le plus affecté avec le moins affecté chez la même personne », explique Gerster. Chaque patient devenait son propre témoin. Et là, le résultat a été très clair : dans l’hémisphère le plus malade, l’activité non-rythmique, ce fameux « bruit », était bien plus élevée. Cela suggère que les neurones tirent de manière plus intense et désordonnée, une observation déjà faite sur des animaux.

Conclusion : vers des traitements plus intelligents ?

credit : freepik

Alors, à quoi ça sert tout ça ? Cette nouvelle signature électrique pourrait révolutionner la stimulation cérébrale profonde. Au lieu d’envoyer des impulsions en continu, on pourrait imaginer un système « intelligent » ou « adaptatif ». Le stimulateur ne s’activerait que lorsque le cerveau en a vraiment besoin, en détectant ce fameux « bruit » anormal.

Les premiers stimulateurs capables de faire ça en temps réel existent déjà. Il reste maintenant à vérifier si cette nouvelle découverte tient la route dans la vie de tous les jours. C’est une étape importante, qui nous montre que même pour des maladies que l’on connaît depuis longtemps, il y a toujours de nouvelles choses à apprendre, et de nouvelles raisons d’espérer.

Selon la source : medicalxpress.com

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!
Plus de contenu