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Cancer du sein : et si l’un des gestes de prévention les plus simples était aussi l’un des plus méconnus ?
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Au-delà du ruban rose

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Chaque année, Octobre Rose nous rappelle l’importance du dépistage du cancer du sein. On parle beaucoup des facteurs de risque bien identifiés comme l’alcool, le surpoids ou le tabac. Pourtant, un autre levier de prévention, tout à fait naturel, reste souvent dans l’ombre : l’allaitement maternel.

Un fléau qui ne recule pas en France

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Les chiffres sont têtus. Le cancer du sein reste le plus fréquent et le plus mortel chez les femmes en France. En 2023, plus de 61 000 nouveaux cas ont été diagnostiqués. C’est une progression lente mais continue, qui place l’Hexagone parmi les pays européens les plus touchés, juste derrière la Belgique ou les Pays-Bas.

Heureusement, tout n’est pas sombre. Grâce à des traitements plus fins et un dépistage plus précoce, la mortalité a légèrement baissé. Mais avec près de la moitié des femmes éligibles qui ne participent pas au programme de dépistage national, on mesure à quel point la prévention active reste un pilier essentiel.

L’allaitement, un bouclier statistique

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Le lien entre allaitement et réduction du risque est désormais solidement établi. Les études sont claires : pour chaque période cumulée de douze mois d’allaitement au cours de sa vie, une femme voit son risque de développer un cancer du sein diminuer d’environ 4,3 %. Ce n’est pas négligeable.

Concrètement, une mère de deux enfants, allaités un an chacun, bénéficierait d’une réduction de risque de 8,6 %. Cet effet s’ajoute à la protection déjà conférée par le simple fait d’avoir mené une grossesse à terme. Chaque mois compte.

Mais comment ça marche, au juste ?

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Plusieurs mécanismes biologiques expliquent cet effet protecteur. D’abord, l’allaitement met les cycles hormonaux en pause, réduisant ainsi l’exposition des tissus mammaires aux œstrogènes, connus pour stimuler la croissance de certaines tumeurs. C’est une sorte de repos hormonal bienvenu.

Ensuite, la lactation elle-même transforme la structure du sein. Les cellules mammaires se différencient, deviennent plus matures et, de ce fait, moins vulnérables à une transformation cancéreuse. Enfin, il semblerait que l’allaitement favorise une sorte de « nettoyage » naturel, en éliminant des cellules potentiellement porteuses d’anomalies génétiques.

La France, une exception culturelle ?

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Malgré ces bénéfices, la France reste à la traîne en matière d’allaitement. Si plus des trois quarts des mères commencent à allaiter à la maternité, les chiffres chutent rapidement. À six mois, seule une petite minorité d’enfants est encore allaitée, bien loin des taux observés dans des pays comme la Norvège, où la pratique est beaucoup plus ancrée dans la durée.

Cette situation interroge sur le manque d’information, le soutien offert aux jeunes mères ou peut-être une pression sociale diffuse qui complique la poursuite de l’allaitement après la reprise du travail.

Des bienfaits qui vont bien au-delà de la mère

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La réduction du risque de cancer n’est que la partie émergée de l’iceberg. Pour la mère, allaiter aide souvent à retrouver plus vite son poids d’avant grossesse et diminue le risque de surpoids à long terme. C’est un atout santé global.

Pour le bébé, les avantages sont immenses. Le lait maternel est une véritable armure immunitaire, protégeant contre les infections respiratoires et les diarrhées. Des études suggèrent même des effets positifs sur le développement cognitif et une protection contre des maladies chroniques comme l’asthme ou l’obésité plus tard dans la vie.

Allaiter : un choix, pas une fatalité

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Il faut le dire : allaiter n’est pas toujours simple. Crevasses, douleurs, sentiment de ne pas avoir assez de lait… les obstacles sont réels. Mais des solutions existent. Il ne faut pas hésiter à chercher du soutien auprès des sages-femmes, des consultantes en lactation ou des associations dédiées.

Et si, pour des raisons médicales ou personnelles, l’allaitement n’est pas possible ou souhaité, il n’y a aucune culpabilité à avoir. L’important est de pouvoir faire un choix éclairé, en connaissant toutes les cartes que l’on a en main.

Conclusion : chaque geste compte

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L’allaitement ne doit pas être vu comme une injonction de plus pesant sur les femmes, mais comme une option de santé publique à valoriser. Informer sans culpabiliser, soutenir sans juger : voilà sans doute la clé. Car en matière de prévention, même une petite durée d’allaitement est toujours mieux que rien du tout.

Selon la source : theconversation.com

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