Les premières étoiles de l’Univers enfin retrouvées ? Une découverte qui nous ramène au commencement
Auteur: Mathieu Gagnon
Un rêve d’astronome sur le point de se réaliser ?

Imaginez… les toutes premières lumières qui ont percé l’obscurité de l’univers. C’est un peu le Graal des astronomes. Depuis des années, ils scrutent le ciel dans l’espoir de trouver ces étoiles primitives, celles qui sont nées juste après le Big Bang. Eh bien, il semblerait que cette quête touche à sa fin.
Une équipe, menée par Ari Visbal de l’Université de Toledo en Ohio, pense avoir mis le doigt dessus grâce au télescope James Webb. C’est une histoire fascinante qui nous vient d’une galaxie très, très lointaine nommée LAP1-B. Et ça pourrait tout changer.
Qu’est-ce que les étoiles de Population III ?

On les appelle les étoiles de ‘Population III’. Un nom un peu technique, mais l’idée est simple. Ce sont les toutes premières étoiles, composées uniquement des ingrédients de base de l’univers : de l’hydrogène, de l’hélium, et une pincée de lithium. Rien d’autre.
Elles sont apparues il y a une éternité, environ 200 millions d’années seulement après le Big Bang. Le problème, c’est qu’elles sont incroyablement rares aujourd’hui. Elles ont vécu vite et sont mortes jeunes, il y a bien longtemps. Les scientifiques espéraient juste pouvoir capter une faible lueur de ces fantômes du passé.
LAP1-B : le candidat idéal ?

Ce qui rend cette découverte si spéciale, c’est que la candidate, cette fameuse galaxie LAP1-B, coche toutes les cases. Avant, d’autres pistes avaient été explorées, mais il y avait toujours quelque chose qui clochait. Souvent, ça ne correspondait pas aux trois prédictions principales des scientifiques sur leur formation et leurs propriétés.
Ici, tout semble coller. Les scientifiques avaient un portrait-robot assez précis, et bingo : LAP1-B correspond parfaitement. C’est presque trop beau pour être vrai, non ?
Les trois indices qui ne trompent pas

Alors, quels sont ces fameux indices ? D’abord, le lieu de naissance. Les chercheurs s’attendaient à ce que ces étoiles se forment dans de petits amas de matière noire, et c’est exactement le cas ici. On parle d’un ‘halo’ d’environ 50 millions de fois la masse de notre Soleil.
Ensuite, la taille. Ces étoiles étaient des géantes, de 10 à 1 000 fois plus massives que notre Soleil. D’énormes boules de feu !
Enfin, elles ne vivaient pas seules. Elles se regroupaient en petits groupes, pour un total de quelques milliers de masses solaires. Toutes les prédictions sont confirmées, c’est ce qui rend l’équipe si optimiste. Franchement, c’est ce genre de cohérence qui donne des frissons.
La signature chimique du gaz environnant

Et ce n’est pas tout. Il y a un autre indice, un peu comme une empreinte digitale laissée sur les lieux. Le gaz qui entoure ce système d’étoiles est très ‘pur’. Il ne contient quasiment pas de ‘métaux’ (pour les astronomes, tout ce qui est plus lourd que l’hélium est un métal).
Cela suggère que le système est si jeune que les premières étoiles viennent tout juste de mourir en explosant, en supernovas. C’est cette explosion qui aurait commencé à ‘polluer’ le gaz avec les premiers éléments lourds. Tout s’emboîte, comme dans une bonne enquête.
Conclusion : le début d’une nouvelle ère pour l’astronomie ?

Alors, est-ce la preuve définitive ? Pas encore. Il reste des incertitudes, comme toujours en science. Les modèles informatiques sont-ils parfaits ? La quantité de matière éjectée par les supernovas est-elle bien estimée ? Il faut rester prudent. Mais même sans confirmation totale, c’est une avancée majeure.
Cette étude ouvre une voie royale pour trouver d’autres objets similaires, en combinant la puissance du télescope James Webb avec des astuces comme la ‘lentille gravitationnelle’ (un effet qui grossit les objets lointains). L’équipe le dit elle-même : LAP1-B n’est peut-être que la pointe de l’iceberg. On a l’impression d’ouvrir un tout nouveau chapitre du grand livre de l’univers. Et ça, c’est terriblement excitant.