Au-delà de la vitamine c, le nutriment que l’on oublie

À l’approche de l’hiver, le réflexe est bien connu : on se rue sur la vitamine C et le zinc pour bétonner nos défenses immunitaires. Pourtant, un autre acteur, beaucoup plus discret, joue un rôle essentiel dans cette bataille saisonnière. Il s’agit du sélénium, un oligo-élément dont l’importance est trop souvent sous-estimée.
Le sélénium, un garde du corps cellulaire

Présent en quantités infimes dans l’organisme, le sélénium n’en est pas moins un pilier de notre biologie. Son super-pouvoir ? Il est indispensable à l’activation de plus de 25 enzymes, notamment la fameuse glutathion peroxydase. C’est un peu le chef d’orchestre des antioxydants : il protège nos cellules du stress oxydatif, ce « vieillissement » prématuré causé par les agressions. Concrètement, lorsque notre corps lutte contre une infection, il aide nos globules blancs à faire le ménage et à neutraliser les dégâts collatéraux.
Une carence silencieuse qui nous guette

Selon les recommandations de l’ANSES, un adulte devrait consommer environ 55 microgrammes de sélénium par jour. Un chiffre qui peut paraître faible, mais qui n’est pas si simple à atteindre. La raison est simple et se trouve sous nos pieds : les sols agricoles en Europe sont particulièrement pauvres en ce minéral. Résultat, une part non négligeable de la population pourrait avoir des apports insuffisants sans même le savoir, ce qui peut se traduire par une fatigue persistante et une sensibilité accrue aux infections.
Ce que la science nous apprend

Loin d’être une simple hypothèse, le lien entre sélénium et immunité est solidement documenté. Une méta-analyse d’envergure, publiée dans *The American Journal of Clinical Nutrition*, a par exemple montré que les personnes avec des niveaux de sélénium adéquats développent une meilleure réponse immunitaire face aux virus respiratoires. D’autres travaux suggèrent même qu’une carence pourrait rendre certains virus plus agressifs en favorisant leurs mutations, tout en ralentissant la convalescence. C’est un peu comme se battre avec une armée affaiblie.
Où trouver ce précieux oligo-élément ?

La bonne nouvelle, c’est qu’il n’est pas nécessaire de bouleverser son alimentation pour faire le plein. La star incontestée est la noix du Brésil : une seule peut suffire à couvrir les besoins journaliers ! Pour varier les plaisirs, on peut se tourner vers les produits de la mer comme le thon ou les sardines, les fruits de mer, mais aussi les abats et les œufs. L’idée est de miser sur la diversité dans l’assiette. Attention toutefois à ne pas tomber dans l’excès, car un apport trop élevé en sélénium peut devenir toxique. Sauf avis médical, on évite donc les compléments alimentaires à l’aveugle.
L’équipe de choc pour un hiver serein

Si le sélénium est puissant, il ne travaille jamais seul. Pour une protection optimale, il agit en synergie avec les deux stars de l’immunité que sont la vitamine C et le zinc. Le zinc est crucial pour la fabrication des anticorps, tandis que la vitamine C donne un coup de fouet aux globules blancs. Ensemble, ce trio forme une ligne de défense redoutable pour aider notre corps à mieux encaisser les assauts des virus hivernaux.
Conclusion : le sélénium, un réflexe à adopter

Longtemps resté dans l’ombre de ses célèbres acolytes, le sélénium mérite amplement sa place au panthéon des nutriments essentiels à notre vitalité. Cet hiver, plutôt que de tout miser sur les mêmes cartes, pensons à varier les sources dans notre assiette. C’est souvent dans ces détails nutritionnels que se cache la clé d’une immunité solide et durable.