Aller au contenu
Neurologie Santé Science

Et si nos gènes pouvaient rallumer nos souvenirs perdus ?

 Auteur: Adam David
Partagez : facebook icon twitter icon
Et si nos gènes pouvaient rallumer nos souvenirs perdus ?
Crédit: lanature.ca (image IA)
Perdre un souvenir, c’est un peu comme perdre un morceau de soi. Pour des centaines de milliers de personnes en France, touchées par l’amnésie ou la maladie d’Alzheimer, ce n’est pas une métaphore mais un combat quotidien. Et si la clé pour protéger, voire restaurer notre mémoire, se cachait au plus profond de nos cellules, dans notre propre ADN ? Une piste fascinante, explorée par des chercheurs français, suggère que la génétique pourrait bien changer la donne.

  Dans les coulisses du souvenir, un mécanisme plus fragile qu'on ne le croit

Dans les coulisses du souvenir, un mécanisme plus fragile qu'on ne le croit
Crédit: lanature.ca (image IA)
On a longtemps pensé la mémoire comme une faculté purement immatérielle, un souffle de l’esprit. Aujourd’hui, on sait qu’elle est avant tout biologique. Tout se joue principalement dans l’hippocampe, une petite structure nichée au cœur de notre cerveau. C’est là que les connexions entre neurones se tissent et se renforcent à chaque apprentissage. Ce phénomène, appelé plasticité synaptique, est la signature physique de nos souvenirs. Mais ces circuits, aussi sophistiqués soient-ils, peuvent s’abîmer avec le temps, le stress ou la maladie.

  L'épigénétique : quand notre vécu s'imprime sur nos gènes

L'épigénétique : quand notre vécu s'imprime sur nos gènes
Crédit: lanature.ca (image IA)
Nos gènes ne sont pas une partition jouée à l’identique toute notre vie. Ils sont plutôt dirigés par un chef d’orchestre : l’épigénétique. Imaginez des petites étiquettes chimiques qui se posent sur notre ADN pour dire à tel ou tel gène quand s’activer ou, au contraire, quand rester silencieux. C’est un peu comme des interrupteurs. Notre mode de vie – ce que nous mangeons, notre niveau de stress, la qualité de notre sommeil – peut modifier ces interrupteurs sans changer le code ADN lui-même. En clair, nos expériences laissent une trace chimique, une sorte de mémoire de la mémoire, qui influence la manière dont notre cerveau apprend et oublie.

  L'expérience qui a tout changé : des souvenirs ravivés chez la souris

L'expérience qui a tout changé : des souvenirs ravivés chez la souris
Crédit: lanature.ca (image IA)
C’est ici que les travaux du neuroscientifique Cédrick Florian deviennent passionnants. Son équipe a identifié deux protéines, baptisées SIN3A et REST, qui agissent précisément comme des chefs d’orchestre pour les gènes de la mémoire. Lors d’expériences sur des souris, les chercheurs ont fait une découverte stupéfiante : en désactivant ces protéines, certains souvenirs à long terme s’évanouissaient. Plus incroyable encore, en les stimulant à nouveau, ces mêmes souvenirs pouvaient être ravivés. Pour la première fois, on touchait du doigt la possibilité de manipuler l’interrupteur d’un souvenir.

  Plus qu'un code, un système de réparation permanent

Plus qu'un code, un système de réparation permanent
Crédit: lanature.ca (image IA)
Notre génome n’est pas une structure figée ; il est constamment en réparation. Chaque jour, des équipes de maintenance moléculaire parcourent notre ADN pour corriger des milliers de petites erreurs, recoller des brins cassés et s’assurer que l’information reste intacte. Ce que les scientifiques suspectent, c’est que ces mêmes mécanismes de réparation jouent un rôle crucial dans la résilience de notre cerveau. En maintenant l’intégrité de l’ADN de nos neurones, ils aideraient à préserver nos fonctions cognitives. Autrement dit, aider nos gènes à se réparer, c’est peut-être aussi aider notre mémoire à se reconstruire.

  Demain, des traitements pour 'réapprendre' à se souvenir ?

Demain, des traitements pour 'réapprendre' à se souvenir ?
Crédit: lanature.ca (image IA)
Loin des fantasmes de science-fiction, il ne s’agit pas de reprogrammer le cerveau ou d’implanter de faux souvenirs. L’idée est bien plus subtile et prometteuse. Grâce à la modulation épigénétique, on pourrait imaginer des traitements qui ne guériraient pas directement l’oubli, mais qui redonneraient au cerveau sa capacité à apprendre et à consolider de nouvelles informations. Les chercheurs restent prudents, la route est encore longue. Mais cette approche ouvre la voie à des thérapies qui pourraient, un jour, compléter les approches cognitives actuelles.

  Conclusion : une nouvelle frontière pour la conscience

Conclusion : une nouvelle frontière pour la conscience
Crédit: lanature.ca (image IA)
Ces découvertes déplacent notre regard sur ce que nous sommes. La mémoire n’est plus seulement le fruit de notre expérience, elle est aussi le reflet de la biologie incroyablement dynamique qui nous anime. En comprenant comment nos gènes et notre vécu dialoguent en permanence, nous n’ouvrons pas seulement un nouveau chapitre dans la lutte contre les maladies neurodégénératives. Nous commençons à peine à explorer une nouvelle frontière de la conscience humaine.

Selon la source : passeportsante.net

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!

Articles reliés

Plus de contenu