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Superbactéries : la menace silencieuse qui pourrait faire 40 millions de morts par an d’ici 2050
Crédit: lanature.ca (image IA)

La bombe à retardement est déjà amorcée

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On les appelle les « superbactéries », et elles pourraient bien être la prochaine grande crise sanitaire mondiale. Pendant que le monde a les yeux rivés sur d’autres urgences, une menace silencieuse gagne du terrain : la résistance aux antibiotiques. Des infections autrefois banales redeviennent mortelles, et si rien n’est fait, le bilan humain et économique pourrait être dévastateur.

Un bilan humain plus lourd que le cancer

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Le calcul est effrayant. Selon plusieurs études concordantes, notamment une publiée dans la prestigieuse revue Nature, la résistance aux antimicrobiens (RAM) pourrait causer jusqu’à 40 millions de décès par an d’ici 2050. Un chiffre qui donne le vertige, bien supérieur aux bilans actuels des maladies les plus redoutées. Cette hécatombe toucherait en premier lieu les plus fragiles, avec plus de 70 % des victimes âgées de plus de 70 ans. C’est un retour en arrière terrible, vers une médecine d’avant la découverte de la pénicilline, où une simple coupure pouvait s’avérer fatale.

L’autre crise : un séisme économique mondial

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Mais l’impact ne sera pas que sanitaire. La facture économique s’annonce, elle aussi, colossale. Le Center for Global Development (CGD) estime les pertes pour le PIB mondial à 1 700 milliards de dollars chaque année. Personne ne sera épargné. La Chine pourrait perdre 722 milliards par an, les États-Unis 296 milliards, et l’Union européenne 187 milliards. Il faut imaginer des systèmes de santé saturés, une productivité en chute libre et des coûts qui explosent. Un scénario noir qui transformerait cette crise de santé publique en un véritable marasme économique global.

Des hôpitaux déjà sous tension

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Concrètement, qu’est-ce que cela signifie pour nos hôpitaux ? Des patients qui restent hospitalisés deux fois plus longtemps, occupant des lits rares. Des médecins contraints d’utiliser des traitements de dernière ligne, souvent plus toxiques et infiniment plus chers. La charge financière est déjà palpable : 66 milliards de dollars par an dans le monde. Un chiffre qui pourrait grimper à 159 milliards d’ici 2050 si la tendance se poursuit.

Le Dr Mohsen Naghavi, de l’Institute for Health Metrics and Evaluation, le résume sans détour dans les colonnes du Guardian : « Sans action immédiate, les médicaments actuels pourraient devenir inefficaces, transformant une simple infection en condamnation à mort ». Une médecine à deux vitesses pourrait alors s’installer, où seuls les plus riches auraient accès aux traitements capables de les sauver.

Le paradoxe des coupes budgétaires

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Pourtant, au moment même où la menace s’intensifie, la réponse politique semble faiblir. Plusieurs pays occidentaux, dont le Royaume-Uni et les États-Unis, ont opéré des coupes drastiques dans leurs budgets d’aide internationale à la santé. Le Fleming Fund, un programme britannique essentiel pour surveiller la montée des résistances dans 24 pays en développement, a été arrêté. Une décision qualifiée d’« autodestructrice » par les experts.

La logique est pourtant simple, presque cruelle : un foyer de résistance qui se développe en Asie ou en Afrique ne restera pas confiné. Tôt ou tard, il atteindra l’Europe ou l’Amérique du Nord. En affaiblissant les systèmes de santé des pays du Sud, on se tire une balle dans le pied, préparant le terrain à une pandémie incontrôlable.

agir maintenant, le seul pari rationnel

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Le tableau est sombre, mais le pire n’est pas inéluctable. Les mêmes études qui alertent dessinent aussi des pistes de sortie. Un investissement mondial de 63 milliards de dollars par an permettrait de renforcer la surveillance, de soutenir la recherche de nouveaux antibiotiques et d’améliorer l’accès à l’eau potable. Le retour sur investissement serait massif : chaque dollar investi en rapporterait 28, tout en évitant près de 110 millions de morts d’ici 2050.

Agir ne relève donc pas de la générosité, mais du pragmatisme. La fenêtre d’opportunité pour éviter que des décennies de progrès médical ne soient anéanties se referme peu à peu. La question n’est plus de savoir si nous devons agir, mais si nous aurons le courage de le faire avant qu’il ne soit trop tard.

Selon la source : science-et-vie.com

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