Un soir de jeudi, des bruits de coups de feu qui éclatent. Ce n’est pas le début d’un film, mais la triste réalité pour près de 400 autruches dans une ferme de Colombie-Britannique. Selon le média Global News Canada, les autorités sanitaires ont commencé un abattage qui fait beaucoup de bruit, pas seulement à cause des fusils, mais aussi à cause de la controverse qu’il soulève. On vous explique cette histoire compliquée, qui mêle virus, justice et bien-être animal.
La confirmation officielle de l'abattage
Tout s’est confirmé très vite. Une vidéo a même circulé sur la page Facebook de la ferme, montrant des dizaines d’autruches parquées dans un enclos fait de bottes de foin. L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) a ensuite confirmé l’information au site d’information Gizmodo. Dans leur déclaration du vendredi, ils expliquent avoir fait appel à des « tireurs d’élite professionnels » pour que l’opération soit, selon eux, « la plus appropriée et la plus humaine possible ». Tout s’est déroulé sous la supervision d’un vétérinaire de l’agence, et la ferme reste sous quarantaine en vertu de la Loi sur la santé des animaux.
Une bataille juridique perdue d'avance
Cette opération d’abattage a eu lieu quelques heures seulement après une décision de justice. La Cour suprême du Canada a rejeté la demande des propriétaires de la ferme, Universal Ostrich Farms, qui espéraient faire appel pour sauver leurs oiseaux. C’était leur dernier espoir. Malgré leur combat acharné, le soutien de leurs sympathisants et même l’intervention de hauts responsables de l’administration Trump, la justice a tranché en faveur de l’abattage, principalement par crainte d’une propagation de la grippe aviaire.
Comment tout a commencé : une alerte à la grippe aviaire
Cette histoire ne date pas d’hier. Le combat des propriétaires a commencé le 13 mai, quand l’ACIA a ordonné pour la première fois l’abattage des autruches. Selon le cabinet d’avocats canadien Cassels, tout est parti d’une dénonciation anonyme. Cette alerte signalait une épidémie de grippe aviaire H5N1 dans la ferme, qui avait déjà causé la mort de 30 oiseaux en seulement trois semaines. Au final, le bilan de cette épidémie sur la ferme a été de 69 autruches mortes.
Un fléau pour toute la province
Le cas de cette ferme n’est malheureusement pas isolé. La Colombie-Britannique est durement touchée par des vagues de grippe aviaire depuis 2022. D’après la chaîne de télévision CBC, les autorités ont dû ordonner l’abattage de plus de 8,7 millions d’oiseaux (commerciaux et de basse-cour) dans toute la province. C’est un chiffre énorme, qui représente plus de la moitié du total national, qui s’élève à 14,5 millions d’oiseaux abattus au Canada.
La politique de l'« éradication »
Pourquoi une mesure si radicale ? Le Canada applique une politique dite d’« éradication » (ou « stamping out » en anglais). Cette politique, qui suit les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé, vise à stopper la propagation de la grippe aviaire en éliminant de manière létale les animaux infectés. C’est une méthode dure, mais considérée par les autorités sanitaires comme la plus efficace pour contenir le virus et protéger les autres élevages et la santé publique.
Des soutiens surprenants de l'autre côté de la frontière
Cette affaire a pris une dimension internationale. En mai, le secrétaire américain à la Santé, Robert F. Kennedy Jr., a contacté les responsables canadiens pour tenter de sauver les autruches. Son idée était de les utiliser pour la recherche sur la grippe aviaire. Une autre personnalité américaine, Mehmet Oz (plus connu sous le nom de Dr. Oz), a même proposé de transférer les oiseaux dans son ranch en Floride, une offre que les propriétaires ont refusée.
La colère et le désespoir des éleveurs
Après la décision de la Cour suprême, la réaction des propriétaires a été pleine d’amertume. Selon le journal The Guardian, Katie Pasitney, une porte-parole de la ferme, a déclaré que l’agence sanitaire était en train de « meurtrir » des oiseaux en bonne santé. « Ce sont des animaux préhistoriques qui ont survécu des millions d’années, mais ils ne survivront pas à l’Agence canadienne d’inspection des aliments », a-t-elle ajouté. Le copropriétaire, Dave Bilinski, a confié son désarroi : « J’ai peur qu’il n’y ait plus de justice, à mon avis ».
Conclusion : une fin tragique qui pose question
Selon la source : cbc.ca