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Ces traînées blanches dans le ciel : ce que nous pensions savoir était faux
Crédit: lanature.ca (image IA)

Un mystère dans le ciel que l’on pensait résolu

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Vous savez, ces longues lignes blanches que les avions dessinent parfois dans le ciel ? On les appelle les traînées de condensation. Pendant des années, on a cru savoir exactement comment elles se formaient : dans un ciel bien bleu, très froid et très humide. L’idée était donc simple : pour que les avions polluent moins, il suffisait de leur faire éviter ces zones. Logique.

Pourtant, une nouvelle étude menée par des chercheurs allemands vient de tout chambouler. Figurez-vous que la plupart de ces traînées ne naissent pas du tout dans un ciel dégagé. C’est une sacrée surprise, qui pourrait bien changer notre façon de concevoir des vols plus respectueux du climat.

La plupart des traînées se cachent en fait dans les nuages

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Voilà la grande découverte : plus de quatre traînées persistantes sur cinq ne se forment pas dans le vide, mais directement à l’intérieur de nuages déjà existants. Oui, vous avez bien lu. Elles naissent le plus souvent au sein des cirrus, ces nuages de haute altitude qui ressemblent à des filaments blancs ou à des cheveux d’ange.

Ce n’est pas juste un petit détail pour scientifiques. C’est une information capitale. Cela veut dire que pour optimiser les trajets des avions, il ne suffit plus de regarder l’humidité de l’air, il faut aussi prendre en compte la couverture nuageuse en temps réel. C’est un peu comme si on découvrait que pour éviter les embouteillages, il ne fallait pas seulement regarder le trafic, mais aussi la météo. Ça change tout.

Comment les chercheurs ont-ils fait cette découverte ?

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Pour en arriver là, les scientifiques n’ont pas seulement regardé le ciel. Ils ont utilisé une mine d’or de données bien concrètes. Entre 2014 et 2021, des avions de ligne commerciaux traversant l’Atlantique Nord ont été équipés d’instruments spéciaux pour mesurer la température et l’humidité de l’air en continu.

Ce projet, baptisé IAGOS, est une sorte de laboratoire volant. Grâce à ces milliers de vols, l’équipe a pu reconstituer avec une précision folle les conditions exactes dans lesquelles les traînées se formaient : ciel clair, léger brouillard de glace, ou gros nuages cirrus. Et le résultat est sans appel : plus de 80 % des cas se produisaient au sein de nuages déjà là.

Alors, bonne ou mauvaise nouvelle pour le climat ?

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C’est là que ça devient intéressant. Une traînée de condensation, c’est comme une fine couverture. Elle laisse passer la lumière du soleil, mais elle piège la chaleur qui remonte de la Terre. En gros, la plupart du temps, elle réchauffe le climat. Mais quand elle se forme à l’intérieur d’un nuage cirrus déjà épais, la situation change.

Le nuage existant bloquait déjà une partie de la chaleur. La traînée qui s’y ajoute va surtout… réfléchir la lumière du soleil vers l’espace. Dans ce cas précis, l’effet peut être neutre, voire même entraîner un léger refroidissement. Tout dépend donc de l’endroit où la traînée apparaît. Ce n’est plus tout noir ou tout blanc, c’est beaucoup plus nuancé.

Vers des vols plus intelligents, mais ce n’est pas si simple

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L’idée est donc de créer des itinéraires de vol plus malins, qui tiennent compte de la présence de ces nuages de glace. Comme le dit le Dr Andreas Petzold, l’un des scientifiques de l’étude : « il faut avoir une vision plus différenciée de l’impact climatique des traînées ». Bref, on ne peut plus se contenter de dire « évitons cette zone humide ».

Le plan serait d’utiliser les données des satellites et les prévisions météo pour guider les avions. Mais attention, ce n’est pas une solution miracle. Parfois, plusieurs couches de nuages et de traînées se superposent, et là, l’effet devient très difficile à calculer. Un autre chercheur, Peter Spichtinger, admet que ces scénarios complexes devront être étudiés plus en détail. Il reste donc du travail à faire.

Ce que cela change pour l’avenir de l’aviation

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Pour résumer, cette étude nous fait passer d’un problème de « ciel bleu » à un problème de « ciel nuageux ». C’est un changement de perspective énorme. On comprend maintenant que dévier un avion pour éviter une zone à risque de traînées ne sert à rien si, de toute façon, il vole déjà dans des nuages denses. Ce serait du carburant gaspillé pour un bénéfice climatique nul, voire négatif.

L’avenir, c’est donc de combiner toutes les données disponibles : celles des avions en vol, des satellites, et des modèles météo. L’objectif est de piloter des itinéraires qui réduisent vraiment le réchauffement, sans pour autant augmenter massivement les émissions de CO2 à cause des détours. Il s’agit de planifier les vols en fonction du ciel tel qu’il est réellement, et non tel qu’on l’imaginait. C’est sans doute un pas de plus vers une aviation un peu plus responsable.

Selon la source : earth.com

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