Ce nutriment que nous connaissons tous pourrait bien recharger l’énergie de vos cellules
Auteur: Mathieu Gagnon
On a tous des jours où l’on se sent un peu à plat, pas vrai ? On cherche des solutions pour retrouver un peu de peps. Et si une partie de la réponse se trouvait simplement dans notre assiette, dans un nutriment très courant ? C’est la piste fascinante qu’ont explorée des chercheurs allemands.
Une équipe de l’Université de Cologne vient de mettre en lumière comment un acide aminé, la leucine, agit comme un véritable interrupteur pour booster la production d’énergie au cœur même de nos cellules. C’est une petite révolution dans notre compréhension de la manière dont notre corps gère ses ressources.
La leucine, un garde du corps pour nos petites usines d'énergie
Pour bien comprendre, il faut imaginer que nos cellules abritent de minuscules centrales énergétiques : les mitochondries. Ce sont elles qui fournissent le carburant nécessaire à tout notre corps pour fonctionner. Et comme toute usine, elles ont besoin de personnel et de matières premières pour tourner à plein régime.
La leucine, que l’on trouve en abondance dans les produits laitiers, la viande, ou encore les légumineuses comme les haricots et les lentilles, joue un rôle un peu inattendu. Les scientifiques ont découvert qu’elle agit comme une sorte de protecteur pour certaines protéines essentielles qui se trouvent à la surface de ces mitochondries. En gros, elle les empêche de se dégrader trop vite. C’est grâce à ces protéines que les mitochondries peuvent importer ce dont elles ont besoin pour produire de l’énergie. Moins de dégradation, ça veut dire plus d’efficacité. C’est aussi simple que ça.
Comment un simple nutriment peut tout changer
Ce qui a vraiment surpris les chercheurs, c’est de voir à quel point les nutriments influencent directement ce mécanisme. « Nous avons été ravis de découvrir que la quantité de nutriments, et surtout de leucine, dans une cellule a un impact direct sur la production d’énergie », explique le Dr Qiaochu Li, l’auteur principal de l’étude. En d’autres termes, quand le corps a suffisamment de ressources, la leucine permet aux cellules de s’adapter quasi instantanément pour répondre à une demande d’énergie plus forte.
C’est une communication directe entre ce que nous mangeons et la performance de nos cellules. C’est assez incroyable quand on y pense, non ?
Le rôle délicat d'une protéine "nettoyeuse"
L’histoire se complique un peu avec l’entrée en scène d’une autre actrice : une protéine nommée SEL1L. Son travail habituel, c’est de faire partie du système de contrôle qualité de la cellule. Elle repère les protéines abîmées ou mal formées et s’assure qu’elles soient éliminées. Un vrai service de nettoyage.
Il semblerait que la leucine freine l’activité de cette protéine SEL1L. C’est une bonne chose pour les protéines des mitochondries, qui sont alors mieux protégées, mais il faut rester prudent. Ralentir ce processus de nettoyage pourrait, à long terme, causer d’autres soucis, comme l’accumulation de déchets protéiques. Tout est une question d’équilibre, finalement.
Des vers aux cellules cancéreuses : des pistes pour l'avenir
Pour s’assurer que leur découverte n’était pas un cas isolé, les chercheurs ont élargi leurs expériences. Ils ont observé un petit ver, le Caenorhabditis elegans. Chez lui, un problème dans la gestion de la leucine entraînait une baisse de performance des mitochondries et… des soucis de fertilité. C’est une preuve que ce mécanisme est vraiment fondamental pour le vivant.
Plus troublant encore, en étudiant des cellules de cancer du poumon humaines, ils ont remarqué que des mutations liées au métabolisme de la leucine pouvaient aider les cellules cancéreuses à survivre. C’est une information capitale, qui pourrait, qui sait, ouvrir la voie à de nouveaux traitements contre le cancer à l’avenir.
Ce que cela signifie pour nous
Au final, que retenir de tout ça ? Eh bien, que notre alimentation est bien plus qu’un simple carburant. Les nutriments que nous avalons, comme la leucine, envoient des signaux directs à nos cellules et modifient leur fonctionnement en temps réel. C’est une conversation intime et permanente entre notre assiette et notre corps.
Cette recherche, publiée dans la prestigieuse revue Nature Cell Biology, nous montre que la leucine joue un rôle clé dans la régulation de notre énergie. Elle ouvre des perspectives passionnantes pour de futures thérapies contre des maladies métaboliques ou même le cancer. Une raison de plus, s’il en fallait une, de veiller à la qualité de ce que nous mettons dans notre corps.
Selon la source : scitechdaily.com