Quand la terre tremble là où on ne l’attend pas

Ces événements, souvent liés à des activités humaines souterraines, ne devraient théoriquement pas se produire. Alors, que se passe-t-il vraiment sous nos pieds ? Des chercheurs de l’Université d’Utrecht se sont penchés sur ce paradoxe pour nous éclairer.
Le paradoxe des séismes « impossibles »

« On trouve des failles un peu partout. Celles qui sont proches de la surface sont normalement stables, on ne s’attend pas à ce qu’elles bougent », explique la Dr. Ylona van Dinther, qui a supervisé l’étude. Le vrai casse-tête, c’est de comprendre pourquoi ces failles, qui se renforcent en bougeant, finissent par céder d’un coup. Comment expliquer ce passage soudain de la force à la faiblesse ?
Le secret : une « cicatrisation » qui dure des millions d’années

Ce processus de « cicatrisation » rend la faille de plus en plus résistante au mouvement. Mais en même temps, il permet d’accumuler une quantité phénoménale de stress. C’est une véritable bombe à retardement géologique. Quand la faille se remet finalement en mouvement, souvent à cause d’une activité humaine, toute cette énergie est libérée d’un seul coup, provoquant un séisme là où personne n’en attendait.
Des séismes peu profonds, mais un risque bien plus grand

Le vrai problème, c’est que les populations locales ne sont absolument pas préparées. N’ayant jamais connu de séisme destructeur, les bâtiments et les infrastructures ne sont pas construits pour résister à ce genre de secousses. C’est un danger silencieux qui peut se réveiller sans crier gare.
La bonne nouvelle : un événement unique

« Il n’y a plus d’activité sismique à cet endroit précis », précise Ylona van Dinther. Cela signifie que même si le sol ne se calme pas immédiatement après l’arrêt des activités humaines, l’intensité des séismes futurs, y compris leur magnitude maximale, diminuera progressivement. La faille, une fois rompue, glisse plus facilement, ce qui empêche la formation de gros tremblements de terre à l’avenir.
Tirer les leçons pour mieux utiliser notre sous-sol

Comprendre comment les failles « cicatrisent » et se comportent est donc essentiel pour mieux gérer les risques. Les chercheurs d’Utrecht travaillent sur de nouveaux modèles informatiques pour mieux évaluer ces dangers uniques et nous aider à utiliser notre sous-sol de manière plus sûre et plus durable. C’est un pas de géant pour concilier nos besoins énergétiques et la sécurité de tous.