Une approche sur mesure de la vitamine D réduirait de moitié le risque de deuxième crise cardiaque
Auteur: Mathieu Gagnon
L’importance de cibler le bon dosage

Les chercheurs ont trouvé qu’en surveillant de près et en ajustant la supplémentation pour atteindre des niveaux précis, le risque d’avoir une deuxième crise cardiaque était réduit de moitié. Une nouvelle stratégie qui mise tout sur le traitement personnalisé.
Le succès de la stratégie « atteindre l’objectif » (target to treat)

L’étude TARGET-D, dévoilée récemment lors des sessions scientifiques de l’American Heart Association 2025, a tout changé. Ils ont utilisé une approche dite « target to treat » : les taux de vitamine D étaient mesurés régulièrement et la dose du supplément ajustée jusqu’à ce que les participants atteignent un niveau optimal.
« Nous n’avons observé aucun effet indésirable, même en administrant des doses plus élevées de vitamine D3, et en plus, nous avons réduit significativement le risque d’un autre infarctus », a déclaré la Dre Heidi May, épidémiologiste cardiovasculaire et chercheuse principale de l’étude. Des résultats vraiment prometteurs, même si elle reconnaît qu’il faudra confirmer ces données.
Pourquoi sommes-nous si souvent en manque de vitamine D ?

Auparavant, c’était le soleil qui faisait le travail. Nous passions plus de temps dehors, et notre peau produisait naturellement cette vitamine essentielle. Mais aujourd’hui, avec nos modes de vie plus sédentaires et, surtout, les conseils médicaux insistants pour éviter le soleil et réduire le risque de cancer de la peau, il est devenu très difficile de maintenir un niveau sain sans aide extérieure. C’est pour cela que la supplémentation ciblée devient cruciale.
Le déroulement précis de l’étude TARGET-D

Le but pour le groupe ciblé ? Atteindre un niveau sanguin de vitamine D de plus de 40 nanogrammes par millilitre (ng/mL). C’est un seuil important. Figurez-vous que 85 % des participants étaient, au départ, en dessous de ce seuil !
Pour y arriver, la plupart des patients (plus de 50 % du groupe ciblé) ont eu besoin d’une dose initiale de 5 000 unités internationales (UI). C’est une dose élevée, surtout si on la compare aux recommandations générales actuelles qui tournent plutôt autour de 600 à 800 UI. Cela montre bien que le dosage doit être ajusté personnellement.
Un suivi rigoureux et ajusté
Les chercheurs ont ensuite surveillé l’apparition d’événements cardiaques majeurs (MACE), qui incluent l’infarctus, l’hospitalisation pour insuffisance cardiaque, l’AVC ou le décès. Au total, 107 des 630 patients ont subi un MACE au cours du suivi.
Si l’on regarde l’ensemble des MACE, les chercheurs n’ont pas noté de différence significative entre les groupes. Enfin… non, c’est une nuance importante : la différence majeure, celle qui a attiré l’attention, c’est que le risque de récidive d’infarctus isolé était bel et bien réduit de moitié chez ceux qui avaient leur taux de vitamine D géré de manière ciblée. C’est ça qui est vraiment encourageant.
Vers une médecine plus personnalisée

Bien sûr, la Dre May et son équipe insistent : la prochaine étape, c’est de réaliser un essai clinique encore plus vaste. Ils ont besoin de confirmer que cette approche permet de réduire le risque de récidive d’infarctus et peut-être aussi d’autres maladies cardiovasculaires. Mais si ces résultats sont réaffirmés, il est fort probable que les recommandations post-infarctus soient révisées pour inclure un dépistage et une gestion ciblée de la vitamine D3. Si vous avez déjà eu des problèmes cardiaques, il serait peut-être temps de parler à votre médecin d’un test sanguin ciblé de la vitamine D. C’est un petit pas, mais il pourrait faire une énorme différence.