Des astronomes alertent : l’univers commence à s’éteindre lentement, devenant plus froid et plus mortel
Auteur: Simon Kabbaj
Le télescope spatial européen Euclid, dont la mission est de créer la plus grande carte 3D de l’univers, a commencé à noaus envoyer ses trésors. Des astronomes se sont plongés dans cette montagne de données et une équipe en particulier est arrivée à une conclusion surprenante, presque mélancolique, sur le destin de notre univers. En étudiant les mesures d’Euclid et les données infrarouges de l’ancienne mission Herschel, une équipe de 175 astronomes a créé la carte thermique la plus détaillée de l’univers jamais réalisée. Leur constat est sans appel : la formation d’étoiles a déjà dépassé son pic et les galaxies ont commencé à se refroidir. En bref, comme ils l’ont noté dans un communiqué, notre univers « a déjà dépassé son apogée ».
Un univers qui s'éteint lentement
L’un des auteurs de l’étude, Douglas Scott, cosmologiste à l’Université de la Colombie-Britannique au Canada, a résumé cette découverte de manière poignante : « L’Univers va simplement devenir de plus en plus froid et mortel à partir de maintenant ». Cette conclusion, qui donne le vertige, a été décrite dans un article soumis pour publication à la revue Astronomy & Astrophysics et est actuellement disponible en prépublication sur le site arXiv. C’est un peu comme si nous apprenions que la grande fête cosmique touchait lentement à sa fin.
Comment ont-ils pris la température de 2,6 millions de galaxies ?
Pour arriver à ce résultat, les chercheurs ont analysé les données d’émission de chaleur de 2,6 millions de galaxies capturées par Euclid. Ils ont utilisé une méthode d’empilement (‘stacking’) pour retracer l’évolution de la poussière cosmique et des signaux de chaleur sur les 10 milliards dernières années-lumière de l’histoire de notre univers. Ils ont bien sûr fait les ajustements nécessaires pour prendre en compte des éléments comme le ‘redshift’, ce décalage de la lumière qui nous indique qu’une galaxie s’éloigne de nous.
Une chute de température lente mais significative
L’étude a révélé que la température moyenne de la poussière n’a pas tant changé que ça. Dans les premiers jours de l’univers, elle était d’environ 35 Kelvin (soit -238 degrés Celsius ou -396 degrés Fahrenheit). En 10 milliards d’années, cette température n’a chuté que de 10 Kelvin. C’est peu, mais c’est extrêmement significatif. Pourquoi ? Parce que la température de la poussière galactique est directement liée au rythme de formation des étoiles. En clair : les galaxies chaudes forment plus d’étoiles, les galaxies froides en forment moins. Cette légère mais claire tendance à la baisse signifie que notre univers se peuple de plus en plus de galaxies froides. Comme l’explique Douglas Scott, « nous avons dépassé l’époque de la formation maximale d’étoiles ».
Pas de panique, ce n'est pas pour demain
Si cette nouvelle peut sembler angoissante, il n’y a aucune raison de s’inquiéter pour notre petite planète. Les effets de ce refroidissement progressif ne se feront pas sentir sur Terre avant des dizaines de milliards d’années. Ce qui est impressionnant, c’est la prouesse scientifique. Ryley Hill, l’astrophysicien qui a dirigé la recherche, a souligné la puissance des données d’Euclid : « Dans le passé, les chercheurs n’avaient pas un échantillon assez grand… Puisque Euclid est si complet, vous pouvez vraiment mesurer les températures de la poussière d’une manière incontestable. »
L'univers a beau ralentir, la recherche, elle, s'accélère
Selon la source : interestingengineering.com