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Les premiers trous noirs : ils seraient nés une seconde après le Big Bang, avant même les atomes
Crédit: lanature.ca (image IA)

Le passé de l’univers se joue en une fraction de seconde

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C’est une nouvelle qui nous force à remettre en question toute notre chronologie cosmique. Nous, simples humains, avons déjà du mal à saisir la notion d’un temps si court. Une seconde, c’est à peine le temps de cligner des yeux. Pourtant, selon un nouveau modèle théorique fascinant, c’est dans cet intervalle de temps incompréhensiblement minuscule, juste après le Big Bang, que l’univers aurait déjà connu une activité frénétique, donnant naissance aux tout premiers trous noirs, bien avant que les atomes n’existent !

Les physiciens s’accordent à dire que les premières secondes de l’univers furent incroyablement chargées. Mais ce nouveau modèle, imaginé par des chercheurs italiens, propose non seulement la formation quasi instantanée de trous noirs, mais aussi l’apparition d’objets encore plus exotiques : des étoiles de bosons et des étoiles « cannibales ». C’est une histoire compliquée, pleine d’objets qui disparaissent aussi vite qu’ils sont apparus, et que personne, malheureusement, n’était là pour apprécier.

Un trou noir si tôt ? L’énigme de l’EMDE

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Comment des objets si massifs peuvent-ils se former si vite ? Cela dépend d’une hypothèse déjà bien connue : l’Ère de la Domination Précoce de la Matière, ou EMDE (Early Matter-Dominated Era). Si vous voulez bien, simplifions un peu les choses. Au départ, tout était incroyablement chaud, comme une soupe de particules en ébullition. Mais ces particules, issues de l’inflation initiale, ont commencé à refroidir. L’EMDE se serait produite lorsque l’énergie qu’elles rayonnaient n’excédait plus leur masse. En gros, la matière commençait à prendre le dessus.

Entre la fin de l’inflation et le début de la nucléosynthèse (le moment où l’hydrogène et l’hélium ont commencé à se former), il y a un « trou » que nous ne comprenons pas bien. Si la matière a dominé temporairement cet intervalle, comme le suggèrent les auteurs de cette nouvelle étude, cela a eu des conséquences spectaculaires sur la structure du cosmos naissant.

La naissance de la matière : des halos minuscules mais ultra-denses

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L’existence d’une EMDE aurait entraîné la formation immédiate de « halos de matière ». Attention, ne vous imaginez pas les gigantesques galaxies que nous voyons aujourd’hui ! Ces halos étaient petits, même selon les standards modernes, pesant moins du double de la masse de notre Terre. Mais rappelez-vous que l’univers était alors extraordinairement plus petit qu’aujourd’hui. Cette masse, si compactée, créait déjà des concentrations de gravité extrêmement puissantes.

Si ces particules étaient capables d’interagir entre elles, elles auraient pu se combiner et former des objets compacts. Tellement compacts qu’ils tordaient l’espace-temps au point de créer des trous noirs. Compte tenu de la masse planétaire de ces halos, les trous noirs résultants auraient eu des masses comparables à celles… d’un astéroïde. C’est fou, n’est-ce pas ? Un trou noir de la taille d’un rocher !

Matière noire et évaporation : le destin des trous noirs miniatures

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Ces trous noirs primordiaux, bien qu’individuellement modestes, auraient pu être créés en si grand nombre qu’ils pourraient, selon les chercheurs, représenter la fameuse matière noire que les astronomes s’acharnent à chercher. Cela répondrait à un grand mystère cosmologique avec une solution imprévue et étonnamment simple.

Quant à la sécurité, rassurez-vous. Un univers criblé de trous noirs de la taille d’astéroïdes peut sembler terrifiant. Heureusement, ces petits trous noirs auraient été soumis à l’évaporation par rayonnement de Hawking. Ce phénomène veut dire qu’ils perdent de la masse au fil du temps. Beaucoup d’entre eux se seraient évaporés complètement avant même que l’hydrogène et l’hélium ne se forment, juste quelques secondes ou minutes après l’EMDE. Ouf ! Le danger n’est peut-être plus si grand aujourd’hui.

Ces étranges étoiles qui n’ont existé que très brièvement

Nous connaissons les trous noirs, grâce aux photos de leurs silhouettes et aux ondes gravitationnelles. Mais l’univers primitif a peut-être aussi produit des objets encore plus étranges. Par exemple, les étoiles de bosons. Celles-ci sont composées de particules spéciales (avec un spin de 0 ou 1) et auraient brièvement illuminé ce jeune univers avant de s’effondrer à leur tour pour devenir… devinez quoi ? D’autres trous noirs primordiaux.

Et puis il y a le concept encore plus déroutant des étoiles « cannibales ». Le nom est trompeur, car comment dévorer d’autres étoiles si aucune étoile « normale » n’a encore eu le temps de naître ? En fait, le terme désigne des objets qui produisent leur énergie par l’annihilation de matière et d’antimatière, plutôt que par la fusion nucléaire que nous observons dans notre Soleil. L’annihilation est un processus bien plus efficace pour transformer la masse en énergie, rendant ces étoiles potentiellement beaucoup plus brillantes.

Tout se termine toujours en trou noir

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L’efficacité des étoiles cannibales à générer de la lumière était impressionnante, oui, mais leur destin était scellé. Si le halo de matière environnant continuait de les alimenter – et les chercheurs s’attendent à ce que cela ait été le cas – leur masse aurait augmenté au point de provoquer leur effondrement gravitationnel. Encore un trou noir.

C’est un peu le thème de cette période initiale : tout ce qui était dense et chaud finissait par s’effondrer sur lui-même. Bien sûr, les auteurs reconnaissent qu’il est possible que la chaleur dégagée par les étoiles cannibales ait pu les empêcher d’accumuler trop de masse, les sauvant ainsi de la transformation fatidique. Mais franchement, à lire cette théorie, il est presque surprenant que quoi que ce soit de cette époque ait réussi à éviter ce destin ultra-compact. Pourtant, il a bien fallu que quelque chose survive pour que nous soyons là aujourd’hui, non ?

Des hypothèses complexes pour un début du monde chaotique

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Il est vraiment difficile de se représenter cette fraction de seconde de l’existence. Ce nouveau modèle, publié dans Physical Review D, nous montre que l’univers primitif n’était pas un lieu vide attendant patiemment que les étoiles se forment des millions d’années plus tard. Au contraire, il était immédiatement rempli de phénomènes violents et exotiques, une sorte de bouillonnante pré-structure.

Même si nous ne pouvons pas observer directement ces événements de l’EMDE, ces modèles théoriques sont cruciaux pour combler le « trou » dans notre compréhension de la naissance du cosmos. Ils nous rappellent que les tout premiers instants, même ceux qui nous semblent instantanés, étaient d’une complexité effrayante. La physique continue de nous surprendre en nous montrant à quel point l’univers est ingénieux pour créer des objets, même s’il choisit de les faire disparaître en un clin d’œil.

Selon la source : iflscience.com

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