L’Hydrogène vert : Une découverte vieille de 500 ans pour résoudre nos problèmes d’eau
Auteur: Mathieu Gagnon
Mais, même après cinq siècles de connaissances sur cet élément, le défi demeure le même : comment créer de l’hydrogène propre, fiable et surtout peu coûteux ? C’est le nerf de la guerre. Récemment, des chercheurs ont fait une découverte qui pourrait bien changer la donne, en puisant l’inspiration dans une source inattendue : nos eaux usées. Oui, vous avez bien lu.
Cinq siècles de recherche sur l'hydrogène
Puis, au milieu du XIXe siècle, c’est le physicien gallois Sir William Grove qui inventa ce qu’il appelait la « batterie voltaïque à gaz » : la première pile à hydrogène. Aujourd’hui, on travaille sans relâche pour que l’hydrogène devienne un acteur majeur, capable de décarboner des secteurs trop gourmands en énergie pour se fier uniquement aux batteries, notamment le transport maritime et aérien. C’est un sacré bond dans le temps, n’est-ce pas ?
Le dilemme des 'couleurs' de l'hydrogène
Par exemple, l’hydrogène gris est produit à partir de méthane ou de charbon, ce qui n’est pas idéal du tout. L’hydrogène bleu, lui, utilise du gaz naturel. Mais le Saint Graal, c’est l’hydrogène vert. Comme son nom l’indique, il est produit en utilisant uniquement des ressources renouvelables, ce qui en fait le plus respectueux de la planète. Malheureusement, c’est aussi le plus coûteux. Tenez-vous bien : il peut coûter jusqu’à dix fois plus cher que l’hydrogène gris selon certaines estimations ! C’est une différence qui compte énormément.
Pourquoi l'eau douce est-elle un problème ?
L’infrastructure de l’hydrogène entre donc directement en concurrence avec l’utilisation locale d’eau potable. C’est un dilemme existentiel pour l’industrie, mais aussi pour nous, humains. Trouver des alternatives est devenu une quête absolument fondamentale.
L'idée contre-intuitive : utiliser les eaux usées
Pourtant, comme l’explique Ren, l’un des auteurs principaux de l’étude : « Chaque ville possède une station d’épuration des eaux usées, et c’est une source d’eau très distribuée pour l’économie de l’hydrogène. » C’est un argument de bon sens, surtout si l’on considère que ces usines sont déjà en place et traitent l’eau en permanence. Il fallait juste trouver la bonne méthode pour la rendre compatible avec l’électrolyse.
L'astuce acide pour stabiliser la production
Pour contourner ce problème, Ren et son équipe ont fait appel à un ingrédient historique, celui-là même que Paracelsus utilisait il y a 500 ans : l’acide sulfurique. En acidifiant l’eau usée au préalable, ils ont créé « une source riche en protons qui rivalisent avec les autres ions, maintenant la conductivité ionique, soutenant le courant électrique et permettant une production continue d’hydrogène », selon le communiqué de Princeton. C’est une correction toute simple, mais diablement ingénieuse.
Des résultats impressionnants et très concrets
De plus, cette technique a permis de réduire les coûts de production de près de 47 pour cent et de diminuer l’intensité énergétique de 62 pour cent. Ces chiffres sont sacrement importants si l’on veut que l’hydrogène puisse enfin rivaliser sérieusement avec les énergies fossiles. Et si vous vous inquiétez de l’acide, Ren rassure : « Cet acide est remis en circulation, il ne quitte jamais le système. » C’est une boucle fermée, ce qui est très rassurant d’un point de vue environnemental.
Vers un avenir plus propre et plus sûr
Grâce aux travaux qui exploitent l’eau de mer et, désormais, les eaux usées traitées, l’hydrogène vert, autrefois jugé trop cher, pourrait bientôt devenir compétitif et omniprésent. C’est peut-être l’aboutissement le plus important de ces 500 ans de recherche scientifique, offrant une bouffée d’air frais (et de l’eau propre) à notre planète.
Selon la source : popularmechanics.com