Le Royaume-Uni dit stop aux États-Unis et juge les frappes sur les bateaux “illégales”
Auteur: Simon Kabbaj
C’est un coup dur pour la politique anti-drogue musclée de l’administration Trump. Le Royaume-Uni, l’un des plus proches alliés des États-Unis, a décidé de prendre ses distances avec une opération militaire controversée visant des bateaux de trafiquants présumés. Selon une information de la chaîne CNN, Londres estime que les frappes américaines, qui ont déjà fait 75 morts depuis leur lancement en septembre, pourraient être illégales. Cette décision intervient alors même que le Pentagone vient d’annoncer de nouvelles attaques.
La fin d'une coopération de longue date
La rupture est d’autant plus significative que les deux pays collaborent depuis des années dans la lutte contre le trafic de drogue. Dans le cadre de l’alliance de renseignement « Five Eyes », le Royaume-Uni utilisait ses bases dans les Caraïbes pour aider les États-Unis à repérer les navires suspects. Mais aujourd’hui, comme le rapporte CNN, Londres craint que fournir ces informations ne la rende complice de ce qu’elle considère de plus en plus comme des attaques militaires potentiellement illégales. Avec 75 morts au compteur depuis septembre, le gouvernement britannique ne veut plus prendre ce risque.
Deux nouvelles frappes annoncées par le Pentagone
Pendant que Londres exprime ses doutes, Washington continue sur sa lancée. Le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a annoncé sur le réseau social X que deux nouvelles frappes avaient eu lieu au cours du week-end dans l’océan Pacifique oriental. Ces attaques ont tué six trafiquants de drogue présumés, qu’il a qualifiés de ‘terroristes du cartel’. Cette annonce confirme la détermination de l’administration Trump à poursuivre cette campagne, malgré les critiques grandissantes.
La justification américaine : des "terroristes du cartel"
Pour justifier ces actions létales, le gouvernement américain a changé de vocabulaire. Pete Hegseth a insisté sur le fait que ces bateaux étaient liés à des ‘organisations terroristes désignées’. Dans son message, il a précisé :
« Deux frappes cinétiques meurtrières ont été menées sur deux navires exploités par des organisations terroristes désignées. Les deux frappes ont été menées dans les eaux internationales et trois narcoterroristes de sexe masculin se trouvaient à bord de chaque navire. Tous les six ont été tués. Aucune force américaine n’a été blessée. »
En qualifiant les trafiquants de « terroristes », l’administration Trump s’offre une base juridique qu’elle estime plus solide pour mener ces frappes.
Une escalade militaire qui inquiète l'Amérique latine
Ces dernières frappes ne font qu’alimenter le malaise en Amérique latine et sur la scène internationale. L’inquiétude a été renforcée par une autre décision de l’administration Trump : le déploiement de l’USS Gerald R. Ford, le plus grand navire de guerre du Pentagone, dans les eaux latino-américaines. Certains responsables y voient la plus grande présence militaire américaine dans la région depuis l’invasion du Panama en 1989, et craignent une escalade encore plus forte du conflit.
Une fissure dans l'alliance anglo-américaine
Selon la source : thehill.com