C’est un avertissement qui fait froid dans le dos et qui met en lumière la tension extrême qui règne entre la Russie et l’Occident. Un haut responsable militaire allemand a déclaré que la Russie pourrait lancer une attaque contre l’OTAN ‘dès demain’ si elle le souhaitait. Le lieutenant-général Alexander Sollfrank, chef du commandement des opérations interarmées de l’Allemagne, a dressé un portrait alarmant des capacités militaires russes, malgré la guerre en cours en Ukraine. Cette déclaration souligne l’urgence pour l’alliance de renforcer sa posture de dissuasion face à un Kremlin de plus en plus imprévisible.
Le scénario d'une attaque 'dès demain' : limitée mais possible
Dans une interview accordée à l’agence Reuters, le général Sollfrank a été très précis. Il ne parle pas d’une invasion massive, mais d’une attaque à petite échelle. « Si vous regardez les capacités actuelles et la puissance de combat de la Russie, la Russie pourrait déclencher une attaque à petite échelle contre le territoire de l’OTAN dès demain », a-t-il affirmé. Il a toutefois nuancé : « Petite, rapide, limitée régionalement, rien de grand — la Russie est trop enlisée en Ukraine pour cela ». Même s’il ne dit pas que Moscou planifie une telle attaque, il estime que la force militaire, les antécédents et le leadership russes l’amènent « à la conclusion qu’une attaque russe est du domaine du possible ». Selon lui, la décision de Moscou dépendra en grande partie de la fermeté de la dissuasion de l’OTAN.
La menace à long terme : une offensive majeure d'ici 2029 ?
Si la menace immédiate est limitée, le général Sollfrank a également lancé un avertissement sur le long terme. Il a déclaré que la Russie pourrait être en mesure de monter une attaque à grande échelle contre l’alliance de 32 membres dès 2029, si sa campagne de réarmement se poursuit au rythme actuel. Il a souligné que, malgré les revers en Ukraine, l’armée de l’air russe conservait une « force de combat substantielle » et que ses forces nucléaires et de missiles restaient « intactes ». De plus, il a rappelé que la Russie vise à porter ses effectifs militaires à 1,5 million de soldats et qu’elle dispose de « suffisamment de chars de combat principaux pour rendre une attaque limitée concevable dès demain ».
La position de Moscou : déni et contre-menaces
De son côté, la Russie nie toute intention hostile envers l’OTAN. Le président Vladimir Poutine a toujours affirmé que l’invasion de l’Ukraine, lancée en février 2022, n’était qu’une réaction défensive à l’expansion de l’OTAN vers ses frontières. Cependant, le Kremlin a également adopté un ton menaçant. Le 2 octobre, Poutine a déclaré : « Nous suivons de près la militarisation croissante de l’Europe. […] Je pense que personne ne doute que de telles mesures forceront la Russie à agir, et les contre-mesures de la Russie ne se feront pas attendre. Il semble que la réponse à ces menaces sera, pour le dire gentiment, très convaincante ».
La réponse de l'OTAN : une course à l'armement ?
Face à cette menace perçue, les membres de l’OTAN ont accéléré leurs dépenses de défense. En août, l’alliance a annoncé que 31 de ses 32 membres (l’Islande n’ayant pas d’armée) avaient atteint ou dépassé l’objectif de consacrer 2 % de leur PIB à la défense cette année. C’est une augmentation spectaculaire par rapport aux 18 membres en 2024 et aux 10 en 2023. Cette hausse massive des investissements militaires montre que les avertissements, comme celui du général Sollfrank, sont pris très au sérieux par les alliés, qui accusent déjà le Kremlin de mener une guerre hybride contre eux par le biais de cyberattaques et de sabotage.
Conclusion : un avenir incertain entre diplomatie et escalade
Selon la source : newsweek.com