La conscience humaine provient-elle d’une dimension supérieure ? Une théorie qui défie notre réalité physique
Auteur: Mathieu Gagnon
Le mystère de la conscience et l’au-delà de nos perceptions

Cette entité, non limitée par les lois de notre monde physique, pourrait traverser instantanément d’immenses distances, empruntant des dimensions cachées qui se trouvent au-delà de ce que nous percevons. Eh bien, cette entité, pour le physicien Michael Pravica, professeur à l’Université du Nevada, ce n’est autre que… notre propre conscience. Oui, la vôtre, la mienne.
Malgré des siècles d’études acharnées, la nature exacte de la conscience reste une énigme totale. Pravica, lui, estime qu’il faut absolument chercher du côté de l’hyperdimensionnalité, c’est-à-dire l’idée que l’univers ne se compose pas seulement des trois dimensions que nous percevons, mais qu’il fait partie d’un réseau beaucoup plus vaste, avec des dimensions cachées.
Quand la conscience brise le voile physique

Réfléchir à de grandes questions philosophiques, créer de l’art, ou même simplement voyager dans des endroits lointains en rêve… pour Pravica, tout cela permet à notre cerveau d’interfacer avec ces dimensions cachées. C’est un « cadeau » qui va bien au-delà de la simple biologie, clame-t-il.
D’ailleurs, Pravica, qui est chrétien orthodoxe et diplômé de Harvard, trouve dans cette hyperdimensionnalité un moyen unique de faire le lien entre sa foi et son savoir scientifique. Il prend l’exemple de Jésus. « Comment peut-on monter au ciel si l’on est une créature quadridimensionnelle ? », demande-t-il rhétoriquement. Mais si l’on est hyperdimensionnel, voyager de notre monde familier à un « paradis » de dimensions infinies devient, bien sûr, très facile.
La physique de l’invisible : théorie des cordes et gravité

« La Théorie des Cordes est, en gros, une théorie de l’hyperdimensionnalité », explique Pravica. Elle étudie comment l’univers est bâti à une échelle sous-quantique. En plus de cela, les dimensions supérieures pourraient aussi aider à expliquer pourquoi l’espace-temps se courbe. C’est ce qui cause la gravité autour des objets massifs comme les étoiles et les planètes.
Selon lui, si l’espace-temps n’est pas plat et qu’il est courbé, « on pourrait avancer que cette courbure provient d’une dimension supérieure ». C’est une façon de voir les choses qui, même si elle n’est pas courante, est au moins logiquement cohérente avec certains postulats de la physique moderne.
Un scepticisme bien ancré : le piège du « Dieu des lacunes »

Holler estime que l’approche de Pravica est une forme de « Dieu des lacunes ». En gros, cela signifie que, quand la science ne peut pas expliquer quelque chose, on attribue le phénomène à une intervention divine ou, ici, à une dimension supérieure, au lieu de continuer à chercher. « C’est une mauvaise explication qui étouffe l’esprit d’enquête nécessaire à la bonne science », regrette Holler, ajoutant qu’il faut accepter de dire ‘Je ne sais pas’.
Il compare cette théorie aux épicycles de l’ancienne astronomie. Pour tenter d’expliquer la trajectoire des planètes alors qu’on croyait que la Terre était au centre (modèle géocentrique), on inventait des petites orbites circulaires supplémentaires, les épicycles. Ça rendait le modèle incroyablement compliqué et ça retardait l’acceptation de la vérité (le modèle héliocentrique). Pour Holler, l’hyperdimensionnalité liée à la conscience, c’est peut-être juste un « épicycle des temps modernes ». Même si c’est « cool » d’y penser, est-ce que ça existe vraiment ?
Visualiser l’impossible : les limites de la pensée humaine

Lorsque nous effectuons des opérations mathématiques sur des objets qui possèdent une quatrième dimension spatiale ou plus, c’est purement algorithmique. Les règles mathématiques restent identiques à celles appliquées en 1D, 2D ou 3D. Ce que nous percevons, ce sont toujours des projections dans un espace tridimensionnel, un peu comme la projection d’un cube qui devient un simple carré en 2D. Les règles, dit-il, restent les mêmes.
Bien que non religieux, Holler concède que la foi peut parfois renforcer la science si elle est cohérente avec les principes physiques établis. Mais, il l’affirme sans détour, cette interprétation de l’hyperdimensionnalité « frise la science-fiction ».
Un but qui transcende l’univers

Pour donner un ordre d’idée : si vous agrandissiez un cheveu humain à la largeur d’un terrain de football, un proton resterait plus petit qu’un grain de sable sur ce même terrain ! Imaginez à quel point il faut zoomer. Il faudrait un « super-collisionneur » ou une mégastructure cosmique, peut-être une Sphère de Dyson, pour y arriver.
Malgré les limites, Pravica garde la foi. Il est convaincu que, de son vivant ou du vivant de ses enfants, nous trouverons le moyen de générer l’énergie colossale nécessaire pour sonder ces dimensions. Pour lui, cette quête n’est pas seulement scientifique, elle est essentielle. « Je n’en vois pas d’autre raison », confie-t-il. Pourquoi étudier ? Pourquoi vivre ? L’hyperdimensionnalité lui apporte un but, un bonheur qui « transcende cet univers ». Et peut-être que c’est là, finalement, la véritable beauté de la science : continuer à chercher, même quand l’inconnu semble absurde.